Le 26 février dernier, un journaliste slovaque a été assassiné avec sa fiancée. Le journaliste enquêtait sur des affaires de corruption. Cet assassinat a suscité l’émoi au sein d’une grande partie de la population. De nombreuses manifestations ont suivi, elles ont fini par provoquer la démission du Premier ministre slovaque, Robert Fico, le 15 mars dernier.
Peu avant sa démission, Robert Fico avait soupçonné le milliardaire américain George Soros, qui a déjà soutenu plusieurs révolutions colorées par le passé, d’avoir préparé cette déstabilisation avec le président slovaque Andrej Kiska :
« Je veux poser une question simple à M. le président. Le 20 septembre 2017 à New York, sur la Cinquième avenue, pourquoi le chef d’État a-t-il rendu visite en privé à une personne, donc la réputation est discutable et dont le nom est George Soros. »
Certains journalistes présents dans la salle de conférence se sont alors mis à rire, et l’un a déclaré « vous êtes ridicule ».
« Vous pouvez rire autant que vous le souhaitez », a répondu Robert Fico, mais « pourquoi n’a-t-il pas été accompagné d’un représentant du ministère des Affaires étrangères pour cette réunion ? Le meurtre d’un journaliste démontre qu’il y a une tentative sérieuse de déstabilisation du pays. »
La déclaration de Robert Fico a suscité une vague de réactions négatives. Selon le ministre des Affaires étrangères, Miroslav Lajčák, « George Soros est un homme qui a eu une influence majeure sur l’évolution de l’Europe centrale et de l’Est. Il n’y a pas de doute là-dessus. » Néanmoins, il a dit ne pas vouloir « spéculer sur son implication dans les problèmes actuels de la Slovaquie ».
Le magnat et philanthrope de 87 ans, George Soros, a versé 45 millions de dollars de financements à la Slovaquie ces 25 dernières années, précise Ján Orlovský, le directeur exécutif de la fondation financée par Soros, Open Society Fund, en Slovaquie.
« Nous avons donné 45 millions sans rien attendre en retour, la seule chose qu’il voulait c’est que nous vivions dans une société libre où chacun a les mêmes chances, où règne l’État de droit et où l’éducation et la justice sont accessibles à tous. »
George Soros a nié toute implication dans les affaires internes de la Slovaquie via son porte-parole.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán voit également l’empreinte de George Soros dans les troubles qui agitent le pays :
« Le gouvernement slovaque actuel résiste à la migration et refuse de transformer son pays en pays d’immigration. Les organisations de Soros ont attaqué et vont continuer à attaquer les dirigeants de tels gouvernements de manière féroce ».
On apprend également dans les médias tchèques que le plus grand quotidien slovaque, SME, est lié à la structure organisationnelle d’une organisation à but non lucratif américaine, cofinancée par George Soros, et dans laquelle siège le directeur de la plus grande maison d’édition de Slovaquie.
L’ancien président tchèque Václav Klaus, qui avait perçu la dangerosité du milliardaire américain, avait poussé George Soros à déménager son Université d’Europe Centrale de Prague à Budapest.