Une pétition a été lancée à Lausanne, ce vendredi [13 octobre 2017], pour faciliter l’obtention de l’asile pour les ressortissants érythréens en Suisse. Elle a également été signée par plusieurs personnalités politiques, dont la conseillère nationale genevoise Lisa Mazzone.
La co-directrice de l’ONG Information Forum for Eritrea, Veronica Almedom, fait partie de ce collectif qui s’alarme du fait que près de 15% des demandes d’asile des ressortissants de ce pays soient déboutés. Cette activiste, cooptée en 2016 pour faire partie de la Commission fédérale pour les questions de migrations, s’est livrée dans un reportage de la chaîne valdo-fribourgeoise La Télé :
« Cet environnement là est juste impossible. Non pas que pour un Érythréen mais pour un Suisse, pour un Allemand, pour toute personne, pour tout humain, qui a besoin, après manger et après boire, qui a un besoin fondamental qui est celui de se sentir en sécurité. Donc ce sentiment de sécurité est vraiment euh…a presque disparu en Érythrée parce qu’il n’y a justement aucun moyen de recourir à la justice. Et c’est ça qui… qui… finalement ne donne aucune option à... un individu en Érythrée. »
Ces propos sont pour le moins édifiants. Cela revient à dire que personne ne peut vivre en Érythrée, qu’il faudrait vider entièrement le pays de ses forces vives et accorder l’asile à ses 6 millions d’habitants. Lorsqu’elle prononce une telle phrase, en bafouillant et en laissant de côté la syntaxe, elle ne se rend visiblement pas compte de l’absurdité de ses propos.
Il est vrai qu’entre 2010 et 2015 la quasi-totalité des ressortissants érythréens obtenaient l’asile en Suisse. Cependant, les soupçons d’abus à l’aide sociale de la part de cette communauté et même de tourisme dans le pays qui est censé les avoir persécutés, sont de plus en plus mal perçus par une partie de la population. Les autorités ont probablement été obligées de réagir à la marge en exigeant du Secrétariat d’État aux migrations qu’il examine de manière un peu plus rigoureuse les demandes d’asile provenant de ce pays. L’accusation de laxisme a fini par porter ses fruits et c’est ce qui dérange visiblement ce collectif.
Force est de constater que les médias occidentaux donnent très rarement la parole à des gens proches du gouvernement érythréen qui dénoncent un exil qui, selon eux, n’a pas lieu d’être. Les médias institutionnels préfèrent donner largement la parole à des gens comme Almedom, même s’ils tiennent des propos qui défient le bon sens. Il y a parfois quelques exceptions. Dans un reportage de France 24, le propriétaire italo-érythréen d’un grand hôtel s’agaçait face à ses jeunes compatriotes qui fuient le pays en masse (26e minute) :
« Je n’aime pas ces gens. Pourquoi partent-ils ? Ici, tout le monde a à manger, matin et soir. Avant, les clandestins partaient par bateau d’ici, ils allaient en Libye et à Lampedusa. Ce sont des malades. »
Le reportage de France 24 sur l’Érythrée, pays peu connu, mais qui intéresse visiblement beaucoup Israël, enfin, son territoire :