Le journal Libération a publié ce mercredi 25 octobre un article dénonçant la propagande israélienne déversée sur les plateformes numériques comme YouTube et autres jeux sur smartphone. Le ministère des Affaires étrangères israélien aurait ainsi investi 4,6 millions de dollars pour jouer les influenceurs sur les réseaux sociaux et gagner à la cause de l’État hébreu les cerveaux disponibles.
D’après cet article [1], la France est le pays le plus marqué par cet investissement propagandiste, preuve, s’il en fallait encore, que l’Hexagone occupe une place de choix sur l’échiquier impérialiste.
Cette campagne pro-israélienne s’est notamment manifestée sous la forme d’une publicité apparue en début de contenu de vidéos de youtubeurs très suivis (Squeezie, Joyca, Amixen, Villebrequin, Maghla) ce qui a provoqué la protestation de nombreux internautes.
(Vidéo en anglais, non sous-titrée :)
Malheureusement, dénoncer ce racolage belliqueux sur les réseaux sociaux est surtout un moyen de ne pas évoquer le véritable bourrage de crâne que subit la population française depuis des décennies sur tout ce qui concerne de près ou de loin la situation au Proche-Orient. Les discussions de plateaux qui animent les émissions « d’information » de BFM TV, CNews, C8, TF1… tournent systématiquement, nonobstant les interventions de quelques trublions, à la justification de la furie vengeresse du peuple élu. Du reste, inutile de mentionner le contenu des débats à l’Assemblée nationale où la gauche mélenchoniste est poussée vers la sortie de l’arc républicain, tandis que le RN, dirigé par une éleveuse de chats sans convictions, et Reconquête, dont l’alignement sur la politique sioniste est consubstantiel de son programme, font leur entrée en fanfare dans une nouvelle union sacrée.
Et qui a fait chier Le Pen pendant plus de 30 ans ?
Les bretons ?— Alain Soral (@Soralcensured) October 25, 2023
Il n’est pas certain que tout ce battage médiatique organisé pour manipuler l’opinion publique aura le même succès que la commission Creel qui poussa les États-Unis dans la guerre en avril 1917.
- Affiche de propagande nord-américaine de Harry Ryle Hopps réalisée en 1917, dans le cadre de la commission Creel
Si, sur la forme, la même rhétorique est utilisée en 1917 et en 2023 (la nation doit se battre pour remplir une mission de nature divine, l’ennemi relève davantage de la bête que de l’adversaire humain) sur le fond, il ne sera pas évident d’expliquer que les peuples qui doivent soutenir Israël dans sa « guerre contre le Hamas » n’auront de toute façon pas leur part de la lumière de Dieu. En effet, si le seul choix offert est d’être soit un antisémite, soit un « gentil » servile, l’arc républicain risque de se tendre un peu fort dans la population. S’il se brise, toute la propagande du monde n’y pourra alors plus rien changer.
????????| ????????FLASH - "Nous sommes le peuple de la lumière, eux sont le peuple des ténèbres... nous réaliserons la prophétie d'Isaïe", déclare Benjamin Netanyahou. pic.twitter.com/R1mN6creid
— AlertesInfos (@AlertesInfos) October 25, 2023