À peine nommé, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, qui est en même temps ministre des Sports (pourquoi se contenter d’une seule mission quand on peut en faire deux avec une incompétence remarquable), épuise déjà ses faibles forces dans le maelström médiatique qui semble vouloir l’emporter.
Accusée d’avoir scolarisé son fils au sein d’un établissement privé catholique, l’école Stanislas, Amélie Oudéa-Castéra est prise entre ses propres mensonges, l’animosité des syndicats enseignants à son encontre et les attaques lancées contre l’établissement catholique.
Alors que madame le ministre affirmait que le choix du privé s’était imposé après avoir constaté l’incurie du service public incapable de remplacer les professeurs absents, Libération publie, lundi 15 janvier, la version de l’enseignante de l’école Littré qui affirme que seul le fils aîné y a été scolarisé, et pour quelques temps seulement en petite section de maternelle. Face au tollé, Amélie Oudéa-Castéra a finalement dû reconnaître qu’elle avait menti, ou, plutôt, qu’elle avait tort d’avoir été sincère. Mobilisant le vocabulaire maternel – « ressenti », « maman » –, elle préfère manifestement employer le « dont acte » que le mea culpa. Pas très catholique.
"Je me suis appuyée sur le souvenir d'une expérience de maman d'il y a 15 ans. Les statistiques du rectorat et, ce qui compte le plus, la parole d'une enseignante me donnent tort. Dont acte."
La ministre Amélie Oudéa-Castéra plaide la bonne foi. #Les4V @AOC1978 pic.twitter.com/lRk05ujmKV
— Telematin (@telematin) January 17, 2024
Sur ces entrefaites, la lumière se braque sur le collège-lycée Stanislas qui avait fait l’objet d’une enquête diligentée en février 2023 par Pap Ndiaye (qui pour sa part avait scolarisé ses enfants à l’école alsacienne, là même où le petit Gabriel Attal avait usé ses fonds de culotte).
Exhumant ce rapport, Médiapart s’étouffe en apprenant que l’école Stanislas ne respecte pas les lois de la République sociétale : « homophobie, sexisme, théories de conversion, diabolisation de l’avortement ». En un mot, le séparatisme.
Assise fièrement sur les ruines de l’école publique, la gauche d’exposition demande la démission du ministre tartuffe, mais surtout très cruche. Lors de sa conférence de presse peu suivie (8,7 millions de téléspectateurs), l’éternel écolier Macron, répondant à une question sur cette affaire, s’est enorgueillit d’être un « enfant des deux écoles » (sans doute une autre façon de dire qu’il a toujours eu le cul entre deux chaises) avant de défendre les « choix individuels » de sa ministre qui a eu un propos public « maladroit ». Et de persifler : « elle s’en est excusée, elle a bien fait. »
Qui est Amélie Oudéa-Castéra ?
Nièce d’Alain et de Patrice Duhamel, cousine de Benjamin Duhamel (le petit dernier qui officie sur BFM TV), Amélie Oudéa-Castéra est, comme Emmanuel Macron, issue de la promotion Léopold Sédar Senghor, la seule à ne pas avoir eu de classement officiel puisqu’il fut annulé par le conseil d’État en janvier 2007. Une promotion qui est également connue pour la carrière fulgurante de ses membres.
À la sortie de l’ENA, Amélie Oudéa-Castéra rejoint la cour des comptes mais elle change de cap en 2018. Elle démissionne de son poste de fonctionnaire en juin pour intégrer le groupe Carrefour en tant qu’administratrice tout en prenant sa place au sein des « Young Leaders » de la French-American Foundation-France.
Marc Menant rhabille Amélie Oudéa-Castéra pour l'hiver en décrivant son parcours...
Le journaliste revient sur le parcours de la nouvelle ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports, et des Jeux olympiques et paralympiques (rien que ça).#cnews… pic.twitter.com/2HPtkywqPu
— Fred Marseille (@Fred_Marseille) January 16, 2024
Restera-t-elle assez longtemps pour saccager les JO de Paris ?
Conséquence de l’affaire, l’établissement privé d’enseignement catholique Stanislas s’est vu supprimer sa subvention de 1,4 million par la mairie gauchiste en faillite.
Edwy Plenel est très fier de cette victoire du « journalisme d’impact », comme il le définit poétiquement. Alors qu’ils s’agit uniquement d’un sale boulot de collabos pour démolir un adversaire idéologique.
Journalisme d’impact : la Ville de Paris suspend son financement (près de 1,4 millions € par an) de l’établissement privé Stanislas « après avoir pris connaissance par voie de presse [@Mediapart] du contenu d’un rapport d’enquête administrative. » https://t.co/CcJUFxVsEq
— Edwy Plenel (@edwyplenel) January 17, 2024
Oudéa-Castéra n’est pas seule dans la tourmente : son supérieur direct, le petit Attal, bombardé PM à 14 ans – pardon, 34, mais c’est tout comme –, vit une entrée en fonction désagréable.
Des journalistes ont découvert que ses diplômes sentaient le traficotage, une habitude, en haut lieu macronien. Même topo pour le Président, dont le cursus à l’ENA puis chez Rothschild sent le piston.
Mophobie et tisémitisme
Heureusement, toutes ces attaques ne sont que haine et complotisme, homophobie et antisémitisme. C’est d’ailleurs ce qu’a résumé le Président dans son allocution du 16 janvier 2024 : « Bonjour la génération de complotistes » !
On se demande ce qui a bien pu déclencher cette mutation générationnelle...
DIRECT - "Si on a des adolescents et de futurs citoyens dont le rapport à la vérité a été mal bâti sur les réseaux sociaux… Bonjour la génération des complotistes" rétorque Emmanuel Macron au moment d'évoquer le rôle et place des écrans chez les jeunes. pic.twitter.com/pR3PpYXHWY
— franceinfo (@franceinfo) January 16, 2024