« Au bout d’un an ou deux, Hollande devra opérer le tournant radical rendu inévitable par l’approfondissement de la crise. Je m’en tiens à ce parallèle inversé : nous sommes encore dans la phase conformiste de l’hollandisme. Et je discerne quand même déjà des aspects positifs, dont certains constituent l’amorce d’une révolution morale et sociale… »
Emmanuel Todd, octobre 2012
Les entreprises françaises sont les moins rentables de toute la zone euro
D’après l’INSEE, le taux de marge des entreprises françaises a chuté de 0,5 % au troisième trimestre, atteignant 27,7 % de la valeur ajoutée : son plus bas niveau depuis le quatrième trimestre 1985.
Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : baisse de la productivité, légère hausse des salaires, hausse des produits importés et surtout une hausse des cotisations sociales.
Afin de faire baisser le coût du travail et donc faciliter les embauches, le gouvernement mise sur la montée en puissance du CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi, un compliqué dispositif de baisse de cotisations sociales, sous la forme d’une réduction de l’impôt à acquitter en 2014 au titre de l’exercice 2013), cependant celui-ci est plus utilisé par les entreprises pour restaurer les marges que pour embaucher ou investir.
À noter que les entreprises du CAC 40, qui réalisent la majeure partie de leur chiffre d’affaires à l’étranger, ne sont pas touchées : elles ont réalisé 80 milliards d’euros de bénéfices en 2013, en progression de 15 % par rapport à 2012.
- Petit patron essayant d’augmenter ses bénéfices
La « transparence » selon Sapin : des syndicalistes directement salariés par l’État
Le rapport Perruchot, vite enterré, avait chiffré le financement des syndicats à 4,5 milliards d’euros par an. Celui-ci précisait aussi que « le montant des cotisations ne s’élève qu’à 3 %. À peine 8 % des salariés sont syndiqués, dont 3 % dans le privé. Depuis les années 50, nous avons divisé par 4 le nombre de personnes syndiquées dans les entreprises et on a multiplié par 20 les moyens que l’on donne aux organisations syndicales et patronales. »
Dans le cadre du projet de loi sur la formation professionnelle, le ministre du Travail, Michel Sapin, présentera une réforme du financement des syndicats qui prévoit que les permanents syndicaux ou patronaux ne soient plus payés par les organismes paritaires collecteur agréés (Sécurité sociale, Unédic) mais directement par l’État.
Cette réforme aura le mérite de clarifier une subordination que l’on peut déjà constater des syndicats envers l’État, lui même soumis aux intérêts de la banque.
- Édouard Martin : le visage du syndicalisme triomphant...
Vers un impôt sur les véhicules polluants ?
Nouveau levier pour taxer un peu plus les Français, la fiscalité écologique pourrait connaître en 2014 un nouveau développement, à travers l’instauration d’une pastille de couleur (verte, orange ou rouge) en fonction du degré et du type de pollution du véhicule.
Mise en œuvre par les collectivités locales dans le cadre du « plan d’urgence pour la qualité de l’air », cette pastille, d’un coût de 5 euros, serait la première étape vers l’instauration de « puces de radio-identification » contrôlées par un système de lecture automatisée des plaques d’immatriculation via un réseau de caméras.
Ce dispositif permettrait ainsi de restreindre l’accès des véhicules les plus polluants aux grandes agglomérations, lors de pics de pollution. Une fois de plus, Bruxelles est derrière ce projet : des sanctions financières sont prévues, si la France ne réduit pas ses émissions de particules fines.
- Inquiet de la future instauration d’une « fiscalité verte » sur les véhicules, ce Français a déjà prévu la parade !