« Au bout d’un an ou deux, Hollande devra opérer le tournant radical rendu inévitable par l’approfondissement de la crise. Je m’en tiens à ce parallèle inversé : nous sommes encore dans la phase conformiste de l’hollandisme. Et je discerne quand même déjà des aspects positifs, dont certains constituent l’amorce d’une révolution morale et sociale… »
Emmanuel Todd, octobre 2012
Le Drian et Fabius tentent de sauver la face du « chef de guerre » Hollande
Jean-Yves Le Drian, ministre des résidus de la Défense, a passé rien de moins que deux jours à tenter de sensibiliser ses homologues européens « au caractère inacceptable de l’attaque chimique du régime contre des civils » lors d’une rencontre informelle à Vilnius, jeudi et vendredi.
Rejoint par Fabius dans la capitale lituanienne, et en présence du secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, Le Drian a appelé à une « sanction ferme contre le régime de Bachar al-Assad ». Les ministres de la Défense italien, britannique, belge, allemand et chypriote ont été approchés afin de les enrôler dans le sinistre projet de « punir Bachar ».
« Laurent » rencontrera le secrétaire d’État états-unien John Kerry, dimanche à Paris, afin de lui faire son rapport sur l’avancement du projet de coalition internationale pour d’éventuelles frappes militaires contre la Syrie.
Avec la baisse de 3 % de son budget pour 2014, Fabius, comme son acolyte Le Drian, participe activement à l’extinction du rayonnement de la France. Le réseau diplomatique (troisième du monde après les États-Unis et la Chine) a été réduit notamment à la Jamaïque, au Honduras et au Népal, ou carrément supprimé dans des régions comme la Malawi, la Gambie, la Sierra Leone et Sao Tomé.
Ces « efforts budgétaires » contrastent avec le plan de 20 millions d’euros de sécurisation (bunkerisation à la mode états-unienne ?) des ambassades françaises. On présume certainement, au Quai d’Orsay, que notre alignement abject sur la politique de Washington nous amènera à figurer, à l’avenir, parmi les cibles des (vrais ou faux) terroristes...
- Hollande, le « César de la Corrèze », suivi par le cynisme et le mensonge
Après l’Europe sociale, le Smic européen !
Pendant des années, le temps d’une élection, le parti socialiste aura fait mijoter l’électeur avec le projet d’Europe sociale. Cette vieille soupe étant devenu immangeable, les cerveaux de la rue de Solférino ont trouvé une nouvelle recette pour tenter d’exciter l’électeur convié aux urnes lors des élections européennes de mai 2014 : le Smic européen !
Derrière le slogan et la posture, il y a des réalités : 20 pays de l’Union sur 27 possèdent l’équivalent d’un salaire minimum horaire en dessous duquel aucun salarié ne peut être payé.
Ces 20 pays peuvent se diviser en 3 groupes :
Des salaires de 123 à 347 euros (Bulgarie, Roumanie, Lettonie, Lituanie, Estonie, Hongrie, Slovaquie, République tchèque et Pologne) ;
Des salaires entre 566 et 877 euros (Portugal, Slovénie, Malte, Espagne et Grèce) ;
Des salaires entre entre 1086 et 1758 euros (Belgique, France, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas et Royaume-Uni).
Incapable d’emporter l’adhésion d’une partie de l’Europe, Ayrault, dans un élan inouï d’inconsistance, prie l’Allemagne d’adopter « ein Smic » et sollicite le candidat social-démocrate à la chancellerie allemande, Peer Steinbrück, qui est crédité de 23 % d’intentions de vote face à la chancelière sortante, qui pèse toujours 40 %...
Le Danemark, l’Allemagne, l’Italie, Chypre, l’Autriche, la Finlande et la Suède ont opté pour des salaires minima par branches ; n’est ce pas plutôt vers cela que l’Europe et la France vont se diriger, afin de « s’adapter à la mondialisation » et sous prétexte de « préserver l’emploi » ?
- Citoyen naïf attendant l’Europe sociale