Les méthodes du Monde, journal de référence, sont indignes du premier journal français, en termes de prestige. Car en termes de ventes, ce n’est plus le cas. Il fut un temps où le quotidien « vespéral » rimait avec « précision », « sobriété », « crédibilité ». Une marque forte, avec des valeurs intangibles. Le pilier de la presse nationale. Les gens croyaient, les yeux fermés, ce qu’ils lisaient. Le PSF, le Parti sioniste de France, n’avait pas encore pris le pouvoir. Aujourd’hui, c’est chose faite, avec une charge anti-Soral digne d’un trotskiste des années 20.
Comment Le Monde en est arrivé là
En 1981, la gouvernance socialiste menaça l’équilibre de toute la presse de gauche. Même Le Canard enchaîné faillit y passer. Le Monde y laissa un tiers de ses lecteurs, passant dans le orange, puis dans le rouge, pour ne plus jamais en sortir. La ligne démocrate chrétienne post-colonisation ne tenait plus : il fallait commencer à critiquer un gouvernement… qu’on avait appelé de ses vœux. Le piège des journaux d’information orientés. En France, l’alternance politique permet aux titres de droite et de gauche de souffrir alternativement. Ainsi, dans les années 80, Le Figaro se refera une santé avec Le Figaro Magazine, tandis que Minute le maudit atteindra les 200 000 exemplaires.
Les années 80 sont celles des douloureuses restructurations industrielles, qui touchent presque toutes les branches, puisque l’économie est en rhizome. Un rhizome national avant tout, avant de devenir 20 ans plus tard un international : la mondialisation. Un battement d’ailes en Chine provoque une tempête en France. L’imprimerie sera touchée, l’industrie du papier, le boum de l’informatique volatilisant des dizaines de milliers d’emplois. Les effectifs pléthoriques du journal, qui n’avait pas encore fait sa mue industrielle et gestionnaire, croisés avec les exigences disproportionnées de ses syndicats, grevèrent les comptes au moment où le lectorat de gauche démocratique (non communiste, ou « bobo ») avait moins besoin de le lire.
Difficulté du papier, effectifs trop lourds, syndicats déconnectés, distribution onéreuse. Le troisième coup au but sera la naissance de l’Internet, qui bouleversera les modèles économiques de presse. Ne vendant jamais en réalité plus de 350 000 exemplaires (en dehors des pics à 500 000 des années 1970), ce qui est en dessous de tous la plupart des quotidiens britanniques, ou du quotidien sportif italien La Gazzetta dello Sport (ne parlons même pas des monstres nippons), Le Monde dut se tourner, vaincu, vers les milieux d’affaires pour boucler ses fins de mois. De grands groupes industriels entrèrent dans son capital. Oh, pas directement, il fallait sauver les apparences. Alors on créa des « machins » pour faire croire qu’il y avait toujours une « Société des rédacteurs » qui tenait le gouvernail, un gouvernail déconnecté de l’arbre du paquebot. Le vrai gouvernail ? Tenu par les amis d’Alain Minc, à la manœuvre. Il fallait juste faire croire que les journalistes avaient choisi la route des « financiers ». Alors on prit doucement le virage libéral, en disant que c’était la « modernité ». Aux « journalistes » de justifier les coups de barre de côté. Plenel faisait de l’agit-prop de gauche sur le devant de la scène, tandis que Minc travaillait sa droite libérale de réseau en coulisses.
Le Monde ne s’appartenait plus, un drame conté dans La Face cachée du Monde, la torpille de Péan et Cohen, il y a 12 ans maintenant. Plenel, pour une fois dans le viseur, parlera de d’une « accumulation d’erreurs, de mensonges, diffamations et calomnies ». Drôle de réaction de la part d’un journaliste dit d’investigation, envers deux confrères réputés pour leur sérieux. Devant la perte de crédibilité et la désaffection du public, il y eut une mutinerie de journalistes, et on balança par-dessus bord le capitaine et son équipe en 2007. Adieu Minc/Colombani/Plenel. À la place, les équipes qui se succédèrent ne changèrent rien au fond : la route était tracée par les puissances financières et économiques, qui s’étaient servi du journal pour faire leur promotion, neutraliser un concurrent, mettre la pression sur un président ou un ministre, ou tout simplement éteindre un incendie médiatique. Le centre de gravité français de l’information était devenu un vulgaire organe d’influence, de pouvoir, mais pas un quatrième pouvoir : plus personne ne croit à la pureté éditoriale de ce titre, très abîmé. Et plus le public s’éloigne, plus les puissances financières raffermissent leur prise. Chose faite en 2010 avec le trio Bergé/Pigasse/Niel, l’alliance de la banque, des affaires, et du lobby homosexuel. Une troïka libérale-libertaire de premier ordre. Avantage sur le trio Minc/Colombani/Plenel : la visibilité du contrôle. Le pouvoir n’est plus occulte. Il s’assume. Les lobbies ne se cachent plus.
Pourtant, seul le succès populaire assure l’indépendance, la survie économique par la base. L’indépendance journalistique se conçoit vis-à-vis du haut, pas du bas. Dépendre du public présente moins de dangers que de dépendre du système. Ce qui prouve qu’un grand organe de presse ne peut s’affranchir du système, du moins pas chez nous. Le Monde fait donc partie du système, il n’y a aucun doute là-dessus. Il en est même devenu le symbole, le réacteur nucléaire, suivi par la majorité des médias. Car les journalistes de l’audiovisuel travaillent avec Le Monde (pour la partie Politique) et Le Parisien (pour la partie Société) sur les genoux. On comprend dès lors d’où vient, mécaniquement, la pensée unique. Malgré ses déboires commerciaux et éditoriaux, Le Monde donne toujours le la. Il peut prendre une cruche et en faire un vase Ming en un seul article (Sophia Aram). L’influence demeure intacte de média à média, ou en « B to B » (d’entreprise de presse à entreprise de presse), mais plus en « B to C » (de l’entreprise au consommateur).
Si ce journal n’a jamais été populaire au sens propre du terme (ce n’est pas son créneau ni son objectif), le fait d’être assimilé à l’élite le dessert terriblement, dans une période où les pouvoirs et les lobbies, officiels et officieux, visibles et occultes, sont impitoyablement mis à nu et remis en cause sur Internet.
Dans les années 70, Le Monde n’était peut-être pas un organe bolchevique, tendance Gracchus Babeuf, mais on y devinait la personnalité forte de son fondateur, Hubert Beuve-Méry (également à l’origine du Monde diplomatique), qui n’était pas dans la posture ou la fausse opposition au pouvoir. Plenel servira plus tard d’agitateur qui masquait l’alignement inéluctable du titre sur les commandements du Système. Indépendance par devant, soumission par derrière. Le trotskiste proaméricain agitait des « affaires » curieusement très antifrançaises (notamment sur le nucléaire), qui lui tombaient tout cru dans le bec, pendant que la bande à Minc & Colombani faisait ses affaires dans l’arrière-cuisine. Triste déconstruction morale, pour si peu de gain mercantile…
Les (mauvais) businessmen du sionisme
Après ce préambule, ni diffamatoire, ni mensonger, ni calomnieux, on comprendra mieux ce qui suit. Comment un tel « article » est possible, où tous les fondements de la déontologie sont piétinés. S’y bousculent diffamation, mensonges, et calomnies. Si Le Monde en la personne de son journaliste déteste Soral et son mouvement, qu’il énonce honnêtement les raisons de cette détestation (mais cela sonnerait comme un aveu), plutôt que de rester dans le registre affectif, peu crédible d’un point de vue journalistique. Voici les phrases, accolées à Soral ou à son mouvement, qui auraient fait sursauter Hubert (Beuve-Méry).
« Phénomène, car dans un mélange confus de complotisme, d’antisémitisme et d’anticapitalisme revendiqué »
On pourrait écrire par symétrie que Le Monde présente un mélange encore plus confus – puisqu’il n’est pas assumé – de conformisme, de sionisme, et de libéralisme proaméricain.
« L’ancien chroniqueur du magazine féminin 20 ans, qui, à 56 ans, n’a jamais réellement travaillé de sa vie »
Un parasite qui a écrit (lui-même) 14 livres (voir la liste des ouvrages en bas de page), dont plusieurs best-sellers, traduits dans plusieurs langues, sans compter les articles (photos de la carte de presse ci-dessus), un parasite qui a monté un mouvement politique de toutes pièces, sans l’aide des médias (c’est le moins qu’on puisse dire) ni des puissances financières qui tiennent la France et Le Monde. Phrase qui illustre la technique trotskiste de fascisation de l’ennemi idéologique. Une méthode de qui a toujours cours dans le noyau trotskiste (lambertiste ou pabliste) du journal. Et qui le coule.
« se veut un défenseur des marges, mais il vit à proximité de Saint-Germain-des-Prés »
On rappelle que le richissime Jamel, ce ciment des minorités proche de Hollande et Lacharrière, qui a les honneurs de pages entières dans Le Monde, vit à Saint-Germain-des-Prés, sans que le journal de référence n’évoque la social-traîtrise (trotskiste). L’ascenseur social n’est bon que pour les agents du Système.
« Le frère de l’actrice Agnès Soral dit avoir été adhérent du Parti communiste, mais personne ne se souvient de son passage place du Colonel-Fabien »
Sous-entendu : faux communiste, donc vrai fasciste. Les deux enquêteurs de StreetPress ont oublié de vérifier ses cartes d’adhérent (voir toutes les preuves ici).
« Ce départ [du FN] ne l’empêche pas de garder un lien avec la galaxie frontiste par l’intermédiaire d’anciens militants du GUD proches du FN »
La sempiternelle chaîne des amalgames, qui relie tout ce qui pense autrement à Vichy et Hitler. Canal+, en d’autres temps, avait déjà « enquêté » sur la « galaxie Soral », en pistant proches et contacts professionnels, croyant tout dynamiter en livrant au public des noms et des visages. Mais c’est le Système qui crée le rejet, la marginalisation médiatique et économique, pour ensuite dénoncer cette même relégation ! Les soraliens n’ayant pas l’heur de plaire aux médias dominants, ils sont confinés dans l’obscurité médiatique, pour être traqués comme des rats à coups de projecteur et de dénonciations. Jamais une interview n’est réalisée dans la lumière, la sérénité, dans des conditions décentes, avec un arbitre impartial. Il est facile de salir ceux qu’on a déjà salis.
« Aujourd’hui, les ramifications des réseaux d’Alain Soral s’étendent à de nombreuses chapelles de l’extrême droite, en particulier chez les négationnistes »
Il y a donc « des » réseaux, une pieuvre souterraine qui nous relierait à 1942. On pensait avoir affaire au simple « réseau Soral », et nous voilà – à nouveau – complices d’Hitler. Personne n’empêche les journalistes mainstream de pratiquer leur propre négationnisme à l’encontre des militants d’E&R et de leur projet politique. Il serait peut-être bon de regarder derrière la fumée – provoquée à dessein par les médias – quel est notre programme politique. Toujours pas étudié, discuté, débattu. Avant même de le lire, pour ne pas le lire, les hystériques y mettent le feu.
« sa maison d’édition Kontre Kulture (qui a notamment réédité La France juive d’Édouard Drumont) »
Oui, il y a une triple culture historique, littéraire et politique, qui se développe grâce aux livres KK. Des petits Français, de tous âges, de toutes couleurs, de tous niveaux sociaux, achètent, discutent et lisent des œuvres « oubliées », dans le sens actif du terme. La France juive ? Un livre étonnant, stupéfiant de lucidité, écrit dans un style incomparable avec des informations solides. Une bombe, le best-seller de 1886. Pourtant, le brûlot de Drumont n’a pas transformé les Français en nazis 50 ans plus tard. Quand on le lit, on saisit de manière lumineuse la structure occulte du pouvoir réel, qui a mis 127 ans à émerger, et à se montrer. Le Monde et le socialisme 2015 en sont la splendide démonstration.
« l’homme est à la tête d’une entreprise florissante qui engrange des dizaines de milliers d’euros de chiffre d’affaires »
Où est le scandale ? Dans les 50 millions d’euros par an pendant cinq ans que la boîte de production de Cyril Hanouna va encaisser pour abêtir les Français, ou dans les « dizaines de milliers d’euros » tirés de la vente de livres, destinés à faire monter le niveau de conscience chez les gens, aussitôt réinvestis dans la connaissance ? Nous, sommes devenus le « peuple du Livre ».
« De son propre aveu, Alain Soral rêvait, enfant, de “rentrer dans l’histoire” , tel Spartacus. Le presque sexagénaire se contente de faire commerce de sa personne et d’un mal séculaire, l’antisémitisme, sous couvert d’“antisionisme” »
C’est la touche finale, l’estocade. Hélas, le débat antisionisme/antisémitisme, ce pinaillage sémantique rafistolé en piège à goys, n’intéresse plus que les propagandistes attardés du type Taguieff, dont le livre inutile a tout de même fait l’objet d’un papier très amical dans vos colonnes. Chez nous, personne ne se définit par le sionisme ou par le non-sionisme, cet autre piège réducteur. Qu’on nous taxe d’antisionisme, ou d’antisionémitisme, on aura toujours un coup d’avance sur l’opinion – où Zemmour et Onfray puisent-il leur inspiration ?–, ce qui n’est pas votre cas : 400 journalistes pour produire un journal truffé d’Angot et BHL, de Valls et Hollande, de Cukierman et Klarsfeld… Pas étonnant que ce soit un gouffre à fric.
Et si le mal séculaire, dont vous semblez souffrir, c’était le sionisme ?
« L’éditeur du livre, Marc Grynsztajn, a été agressé, le 12 septembre, au pied de son domicile, à Paris, par un homme aux cris de “sale juif” »
Nuit de Cristal ? Et les agressions subies par Alain Soral, sans qu’aucun ministre ne se déplace ? Amalgame typique qui tente de faire des soutiens d’Alain Soral des nazis assoiffés de sang juif… Raté : 2015 en France n’est pas 1933 en Allemagne. Nous ne sommes pas les nazis, mais les juifs d’aujourd’hui. Et Le Monde, une Kommandantur de la rue Lauriston.