Le 3 octobre prochain l’Allemagne célébrera les 25 ans de sa réunification. La République démocratique allemande, pays communiste fondé en 1949 à partir de la zone d’occupation soviétique d’après guerre, a cessé d’exister en 1990 et s’est rattachée à la République fédérale d’Allemagne pour former l’Allemagne que l’on connait aujourd’hui.
À l’époque, peu de voix s’élevaient pour remettre en cause cette absorption de l’Allemagne de l’Est par l’Allemagne de l’Ouest. Les chantres du libéralisme sous toutes ses formes nous expliquaient que le niveau de vie des Allemands de l’Est serait considérablement amélioré avec les années. Qu’en est-il réellement, un quart de siècle plus tard ?
Disparités économiques toujours présentes
On aurait pu croire que l’injection massive d’argent de l’État central allemand dans les anciens territoires communistes puisse définitivement abolir les différences de niveau de vie entre Allemands. Force est de constater que la réalité n’est pas si évidente, les différences, notamment au niveau du revenu par habitant, persistent bel et bien [1].
Il est indéniable que le revenu moyen des anciens habitants d’Allemagne de l’Est a fortement augmenté depuis 1990 mais on peut légitimement penser que c’est avant tout la conséquence du passage d’une économie de type planifiée à une économie de type libérale et non pas celle de la réunification elle-même. A titre d’exemple, on peut citer le voisin de l’ex-RDA, la République tchèque, qui a également fonctionné avec une économie de type socialiste pendant 45 ans et qui avait un niveau de vie similaire pendant toute la période de la guerre froide. Sans surprise, la libéralisation de l’économie a entraîné une forte croissance économique dans ce pays [2]. Une économie de type purement socialiste produit avant tout de l’oisiveté car elle n’incite ni à l’innovation ni à la concurrence.
La perte de contrôle de sa politique migratoire
Si la réunification n’a pas réussi à démontrer de façon claire son rôle dans l’effacement des disparités économiques entre Allemands, il y a un domaine qui tend en revanche à s’uniformiser qui est celui de l’immigration incontrôlée. L’Allemagne de l’Ouest, afin de soutenir le dynamisme de l’économie d’après guerre, a très tôt fait appel à des travailleurs turcs dès le début des années 60. Le développement de l’État providence, comme dans presque tous les États d’Europe de l’Ouest, a fini par attirer en masse des migrants qui espèrent non plus travailler comme c’était le cas pour les Turcs dans les années 60-70, mais profiter de l’aide sociale généreuse mise à leur disposition comme en témoigne cette vidéo d’un travailleur social hilare qui montre à des requérants d’asile, à l’aide d’une formule magique, qu’il n’y a rien de plus simple que d’obtenir de l’argent sans rien faire [3]. Ce n’est pas étonnant si cette invitation au parasitisme attire autant de requérants d’asile (on annonce le chiffre de 800 000 pour cette année) et provoque des tensions avec la population locale, particulièrement en ex-RDA où les gens ne se sont pas habitués à cet afflux massif [4]. Bon nombre d’Allemands reproche à Angela Merkel de rester totalement passive et d’accompagner cette véritable invasion sans broncher.
Pour revenir à la République tchèque, celle-ci n’a attiré qu’environ 1 000 requérants d’asile l’année passé, ce sont par ailleurs souvent des migrants interceptés par la police tchèque qui se rendaient clandestinement en Allemagne pour y demander l’asile politique. Si la RDA avait libéralisé son économie mais gardé son indépendance vis-à-vis de la RFA, elle serait dans la même situation que la République tchèque, la Pologne ou la Slovaquie, qui sont des pays peu attractifs pour les migrants et qui améliorent leur niveau de vie de toute façon.
Disparition prochaine de l’Allemagne ?
S’il n’y a pas de revirement de la politique migratoire on peut légitimement en conclure que l’Allemagne se dirige vers une perte de son identité culturelle et de son dynamisme économique.Si elle accueille près d’un million de réfugiés par an, dont beaucoup vivront aux crochets de l’aide sociale car ils n’ont ni la motivation ni la formation nécessaire pour intégrer le marché du travail, l’Allemagne pourrait engranger près de 25 millions d’étrangers en 25 ans qui pèsent de façon négative sur le niveau de vie des Allemands. Même pour une population de 80 millions d’habitants cela semble difficile à absorber.
L’Allemagne agit comme un aimant pour les migrants et les gouvernements du sud de l’Europe laissent passer les clandestins car ils sont le plus souvent eux-mêmes soumis à l’idéologie mondialiste et se disent que de toute façon ces migrants finiront par s’installer en Allemagne, en Suède ou en France et pas chez eux. La reprise de contrôle des flux migratoires en Europe passe inévitablement par l’Allemagne qui a la nécessité de durcir sa politique en matière d’asile sous peine de disparaître. Les autres pays européens ne doivent pas être en reste et agir individuellement sans craindre quelconque rétorsion du bloc européen. Tout cela nécessite évidemment d’évincer les élites au pouvoir par les urnes et d’exiger des nouvelles élites en place certaines conditions minimales concernant la souveraineté du territoire.