Pour la troisième nuit consécutive, les policiers allemands ont dû disperser des manifestants protestant contre l’installation d’un centre d’accueil pour réfugiés dans un ancien centre commercial de Heidenau, dans l’est du pays.
De nouveaux incidents se sont produits dimanche soir à Heidenau, dans l’est de l’Allemagne. Des militants d’extrême droite y manifestent violemment depuis plusieurs jours leur opposition à l’implantation d’un centre d’accueil de réfugiés. Le vice-chancelier et ministre de l’Economie Sigmar Gabriel est attendu lundi sur place.
La situation a dégénéré vendredi soir, quand 31 policiers ont été blessés lors de heurts avec des manifestants qui protestaient contre l’arrivée de demandeurs d’asile. Tout au long du week-end, la tension est restée vive entre manifestants et contre-manifestants dans cette ville proche de Dresde, en ex-Allemagne de l’Est.
Un photographe de Reuters a entendu des "Heil Hitler" proférés par certains manifestants. Ils réclament l’expulsion des réfugiés installés dans un ancien magasin. Les forces de l’ordre ont établi un périmètre de sécurité, mais ils ont dû faire usage de gaz lacrymogène alors que des accrochages opposaient de nouveau manifestants et contre-manifestants.
Le ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a condamné ces attaques visant des réfugiés. "Dans le même temps où nous voyons une vague de gens qui souhaitent aider (des réfugiés), nous voyons aussi une vague de haine, d’insultes et de violences visant des demandeurs d’asile", a-t-il dit au quotidien Bild am Sonntag.
"C’est obscène et indigne de notre pays", a-t-il ajouté, promettant que les auteurs de ces actes tomberaient sous le coup de la loi. Son collègue de la Justice, Heiko Maas, a rappelé qu’il n’y avait aucune tolérance en Allemagne pour le racisme et la xénophobie.
Heurts très violents entre police et extrême-droite autour des demandeurs d’asile :
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