Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Les États-Unis, Israël et la Russie sur l’échiquier géopolitique – Partie I : guerre à la Maison-Blanche et crise iranienne

De la guerre à la Maison-Blanche

Michael Wolff, journaliste au Hollywood Reporter, a publié un livre – paru le 5 janvier 2018 aux États-Unis – dans lequel il narre les coulisses de la Maison-Blanche sous l’ère Trump. Il y rapporte, entre autres choses, les propos de Henri Kissinger qui confirme tous nos écrits sur la politique américaine :

« À la Maison-Blanche, c’est la guerre entre juifs et non-juifs. » [1]

Le représentant de l’aile juive sioniste à la Maison-Blanche n’est autre que le gendre de Donald Trump, Jared Kushner ; quant à l’aile non-juive, elle était représentée par Steve Bannon – d’origine irlandaise et de confession catholique – qui a été écarté du Conseil à la sécurité nationale (en avril 2017) par le président, suite aux pressions du Parti républicain et du Parti démocrate [2]. Quelques mois plus tard, en août 2017, Bannon a été poussé à la démission de son poste de conseiller en chef du Président  [3], au profit de Jared Kushner, qui devint l’homme le plus influent à la Maison-Blanche : le bras droit et le principal conseiller de Donald Trump. Pour les partisans de Steve Bannon, « les kushneriens sont une espèce invasive de démocrates au sein du gouvernement républicain, qui empêchent le Président de concrétiser ses promesses aux classes populaires ».  [4]

D’après la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Huckabee Sanders, la présence de Michael Wolff – auteur du brûlot anti-Trump – était du fait de Steve  [5]. Le New York Magazine a expliqué que le livre de Wolff Fire and Fury : Inside the Trump White House (« Feu et furie : à l’intérieur de la Maison-Blanche de Trump ») est le résultat de dix-huit mois d’entretiens avec des membres du staff de Donald Trump et avec le Président lui-même. Pour les besoins de son enquête, Michael Wolff aurait pris ses quartiers dans la Maison-Blanche rapidement après l’investiture de Donald Trump et aurait conduit plus de 200 interviews. L’auteur affirme avoir occupé « quelque chose comme une place semi-permanente sur un canapé de l’aile ouest de la Maison-Blanche »  [6].

En bannissant Steve Bannon de la Maison-Blanche, Donald Trump a contenté son aile juive sioniste et a perdu un conseiller de poids – après avoir été délesté de Michael Flynn qui a été neutralisé et contraint de collaborer avec le procureur Mueller dans le cadre de l’enquête sur la collusion avec les Russes. À propos de l’affaire russe, Bannon s’était exprimé en ces termes dans le livre de Michael Wolff :

« Les trois personnes les plus importantes de la campagne ont pensé que c’était une bonne idée de rencontrer un gouvernement étranger dans la Trump Tower, dans la salle de conférence du 25e étage, sans avocats. » [7]

En réaction, Donald Trump a déclaré que Bannon avait « perdu la raison » et a immédiatement entamé une procédure judiciaire, et lui a adressé une mise en demeure écrite, l’accusant d’avoir rompu un accord de confidentialité et d’avoir tenu des propos diffamatoires « à l’encontre de Monsieur Trump et de membres de sa famille ».

 

Jared Kushner, représentant de l’aile juive sioniste à la Maison-Blanche

Jared est le fils de Charles Kushner, fils de juifs de Biélorussie immigrés aux États-Unis en 1949, né en 1954. Charles Kushner est un promoteur immobilier véreux qui sévit dans le New Jersey, reconnu coupable à plusieurs reprises de fraude fiscale et de manipulation de témoins ; ce qui l’a mené en prison. Parmi ses faits d’arme figure cette affaire où il engagea une prostituée pour séduire son beau-frère et fit filmer leurs ébats avant d’envoyer la cassette à sa sœur  [8]. Charles Kushner est le fondateur de Kushner Companies, groupe immobilier dont Jared est actionnaire. Le père Kushner est en outre un multimillionnaire et un des plus importants donateurs au Parti démocrate aux États-Unis.

Jared Kushner est une des courroies de transmission entre les milieux judéo-sionistes, Israël et la Maison-Blanche. C’est lui qui, par ailleurs, avait écrit le discours (bien accueilli par l’auditoire) que Donald Trump a prononcé en mars 2016 devant le lobby pro-israélien AIPAC.

Comme le rapportait le spécialiste de la politique américaine, Jean-Éric Branaa, Donald Trump a, à partir de ce moment, prêté une oreille de plus en plus attentive à ce jeune juif proche de la communauté orthodoxe loubavitch. Après la victoire de Trump il fut nommé haut conseiller.

Il serait, d’après Jean-Éric Branaa, à l’origine du renvoi de deux importants proches conseillers de Trump : Paul Manafort et Corey Lewandowsky. Il aurait aussi conseillé à son beau-père de prendre Mike Pence comme colistier à la place de certains fidèles de la première heure. Et il fut à la manœuvre pour évincer Steve Bannon. D’ailleurs, Steve Bannon – ainsi que je l’ai rapporté dans mon article « L’Europe face à son destin » [9] (25/09/18) – a, depuis son éviction, tenté de se recycler politiquement en Europe en tentant de ramener dans le giron israélien la vague populiste européenne.

À partir du 8 novembre 2016 le clan de Jared Kushner s’est fortement renforcé avec l’arrivée dans l’entourage du Président de l’avocat David Friedman qui a été nommé ambassadeur en Israël ; de Jason Greenblatt qui a pris la direction des Affaires juridiques ; de Steven Mnuchin qui a hérité du portefeuille du Trésor ; de Steven Miller ; de Carl Icahn (régulation) ; de Gary Cohn (affaires économiques) ou encore de Reed Cordish (grand ami de Kushner qui a été nommé à l’innovation technologique).

Jean-Éric Branaa expliquait que :

« Jared Kushner, qui a grandi à Livingstone, dans le New Jersey, dans une famille aisée et démocrate (proche de plusieurs responsables politiques à qui sa famille a fait de larges dons financiers), a œuvré pour que Donald Trump s’apaise et tende davantage vers le centre politique. Les événements lui sont venus en aide, puisque les plus radicaux au Parti républicain sont entrés en conflit avec le Président, lui reprochant de ne pas aller assez vite et, surtout de ne pas allez assez loin… Bannon a été incapable de calmer ce groupe de radicaux et Jared Kushner a conseillé un recentrage, qui seul permettra de tendre la main aux démocrates avec l’espoir que certains d’entre eux suivront la tradition républicaine américaine et accepteront de travailler avec la nouvelle administration… »  [10]

 

Contre-offensive pour réduire l’influence de Jared Kushner et ses réseaux

Mais durant le premier trimestre 2018, Jared Kushner a perdu ses accréditations pour accéder aux informations confidentielles de la Maison-Blanche, et n’est plus autorisé à assister aux réunions les plus sensibles. Le Président l’a purement et simplement rétrogradé  [11]. Suite à cela, rapporte la lettre d’information Faits & Documents  [12], deux des proches de Jared Kushner, Reed Cordish et Josh Raffel, ont été renvoyés.

La décision de rétrograder Kushner aurait été prise alors que des membres de l’administration Trump s’inquiétaient de la possible manipulation du gendre de Donald Trump par des puissances étrangères (ont été notamment cités Israël et les Émirats arabes unis). Décision intervenue quelques jours avant la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou (proche de Jared Kushner  [13]) et du congrès du lobby pro-israélien AIPAC au cours duquel le vice-président Mike Pence s’est exprimé (le 25 mars 2018).

Par ailleurs, le Department of Financial Services (Département des services financiers) a demandé à plusieurs banques des précisions à propos d’arrangements financiers accordés ou demandés par la Kushner Companies (la société fondée par le père de Jared, Charles Kushner), notamment des prêts pour plusieurs centaines de millions de dollars du fonds Apollo Global Management, dont l’un des fondateurs, Joshua Harris, avait espéré en vain une nomination à la Maison-Blanche  [14].

C’est dans ce contexte que le National Economic Council (Conseil économique national) – structure réactivée par Donald Trump pour mener sa politique économique – a vu, le 6 mars 2018, la démission de son directeur Gary Cohn, ancien numéro 2 de la banque judéo-américaine Goldman Sachs. Il a été remplacé par Larry Kudlow.

Dans la fournée des départs, se trouve également Dina Powell, membre du CFR (Council on Foreign Relations) et ancienne de Goldman Sachs, faucon de l’administration de George W. Bush, qui occupait jusque-là un poste de conseillère en politique étrangère.

La mise à l’écart de ceux qui ont fait limoger Steve Bannon renforce, comme l’a souligné Faits & Documents, la position des militaires, principalement le chef de cabinet de Donald Trump, le général catholique d’origine irlandaise John Kelly, ainsi que le conseiller à la sécurité nationale Herbert Raymond McMaster, régulièrement accusé d’être « secrètement anti-israélien ».

 

Renforcement des réseaux israéliens avec la nomination de John Bolton au poste de conseiller à la sécurité nationale

Mais l’administration Trump ne s’est pas subitement transformée en gouvernement antisioniste. Ce nettoyage, qui pourrait apparaître suspect aux yeux du lobby pro-israélien, a été équilibré par la nomination, le 22 mars 2018, de John Bolton, au poste de conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche. John Bolton fut un des faucons au sein de l’Administration de George W. Bush et son ambassadeur aux Nations unies.

Le journal libanais L’Orient-Le Jour  [15] a rapporté que plusieurs ministres israéliens ont salué la nomination de Bolton, un « ami », tandis qu’une dirigeante palestinienne s’est alarmée du choix d’un vieil adversaire de la cause palestinienne pour ce poste influent.

Ayelet Shaked (ministre de la Justice israélienne de 2015 à 2019) – qui s’est distinguée en juillet 2014, durant le bombardement de Gaza, en appelant à « tuer toutes les mères palestiniennes »  [16] – a indiqué dans un communiqué que « le président Trump continue de nommer de véritab]les amis d’Israël aux postes les plus hauts placés. John Bolton fait partie des plus éminents d’entre eux », et d’ajouter « l’administration Trump s’avère être la plus amicale qu’Israël ait jamais connue ».

Naftali Bennet, ministre israélien de l’Éducation (de 2015 à 2019) et chef du parti Le Foyer juif, a qualifié sur Twitter de « formidable » la nomination de John Bolton, « un spécialiste extraordinaire des questions de sécurité, un diplomate expérimenté et un ami fidèle d’Israël ». Le ministre de l’Environnement Zeev Elkin (membre du Likoud) n’a pas non plus tari d’éloges : « Il est sans conteste possible l’ami d’Israël depuis des années, il l’a montré au poste d’ambassadeur américain auprès des Nations unies ».

Pour John Bolton, la solution dite de deux États, un État palestinien coexistant avec Israël, était « morte » ou « plus viable ». Mais il ne propose pas la solution de la création d’un seul État où vivraient les Palestiniens et les Israéliens. Cela irait à l’encontre du séparatisme juif…  [17]

Bolton affirma en 2014 que « la seule logique sous-tendant la demande d’un État palestinien, c’est l’impératif politique des adversaires d’Israël d’affaiblir et d’encercler l’État juif », préconisant une « solution à trois États » dans laquelle la Cisjordanie serait rattachée à la Jordanie et la bande de Gaza à l’Égypte.

Les commentateurs israéliens mettent en exergue les positions intransigeantes de Bolton vis-à-vis de l’Iran, et en particulier son opposition farouche à l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 par l’administration Obama.

Et Bolton, l’homme des Israéliens à ce poste important, pousse aujourd’hui à la guerre contre l’Iran.

 

Le rôle de John Bolton et des Israéliens dans la nouvelle crise iranienne

En réponse à la dénonciation américaine de l’accord sur le nucléaire iranien, Téhéran a décidé, en mai 2019, de ne plus respecter certaines restrictions de l’accord sur le stockage d’uranium enrichi. Toutefois, l’Iran ne se retire pas totalement de l’accord sur le nucléaire, signé en 2015 avec les puissances occidentales.

Le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien a déclaré :

« La République islamique ne se considère pas à ce stade engagée à respecter les restrictions concernant le stockage d’uranium enrichi et d’eau lourde. »  [18]

L’Iran est dans son droit (les articles 26 et 36 prévoient cette mesure prise par Téhéran), puisqu’il n’a eu aucune contrepartie ; les sanctions n’ont pas été levées, le pays se trouve toujours soumis à un embargo qui le fait suffoquer. Par ailleurs, la Russie et la Chine ont apporté leur soutien à l’Iran dans sa décision.

Comme l’a souligné l’analyste Pepe Escobar :

« L’administration Trump a unilatéralement triché sur la résolution de l’ONU sur le nucléaire iranien (2015). Imposant un blocus financier mondial illégal empêchant toutes formes de commerce avec l’Iran – du pétrole et du gaz à l’export au fer, acier, aluminium et cuivre. Dans n’importe quel scénario géopolitique, c’est une déclaration de guerre. »  [19]

Cette pression exercée sur l’Iran a pour objectif de pousser Téhéran à la faute. Bien que les Iraniens ne soient pas sortis de l’accord (contrairement aux États-Unis) et que leur décision de ne plus respecter certaines clauses soit légale, les Américains, John Bolton au premier chef, ont sauté sur l’occasion pour battre les tambours de la guerre.

Les États-Unis ont, sans tarder, positionné le porte-avions Abraham Lincoln dans le golfe Persique, et, lors d’une réunion, le secrétaire à la Défense, Patrick Shanahan, a présenté un plan militaire actualisé prévoyant l’envoi de 120 000 soldats au Proche-Orient au cas où l’Iran attaquerait les forces américaines ou accélérerait le développement d’armes nucléaires, ont déclaré des responsables de l’administration américaine.

Un plan militaire ordonné par le conseiller à la sécurité nationale John Bolton  [20], l’homme des Israéliens.

Les Israéliens et leur lobby ont toujours été derrière la politique anti-iranienne des États-Unis, y compris sous l’administration Trump  [21].

C’est d’ailleurs devant le lobby pro-israélien, l’AIPAC, le 21 mars 2016, en pleine campagne présidentielle, que Donald Trump avait tenu les propos les plus agressifs envers l’Iran et qu’il avait promis de jeter à la poubelle l’accord sur le nucléaire iranien  [22].

Et aujourd’hui encore, derrière la nouvelle crise américano-iranienne, on retrouve les Israéliens à la manœuvre.

Pour justifier une éventuelle guerre contre l’Iran, un des prétextes avancés est que Téhéran préparerait une attaque contre les intérêts américains dans le Golfe. Une « information » transmise au conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, John Bolton, par le Mossad, lors d’une rencontre à la Maison-Blanche, entre Bolton et le conseiller à la sécurité nationale israélien Meir Ben Shabbat  [23].

Un officiel israélien a déclaré à propos de cette « menace » iranienne :

« Ce qu’essayent de faire les Iraniens et comment ils planifient de le faire n’est pas encore clair pour nous, mais il est clair pour nous que la température iranienne augmente et qu’elle résulte de la campagne de pression américaine contre eux, et ils envisagent des représailles contre les intérêts américains dans le Golfe. »  [24]

Or, nous avons toute la documentation prouvant que les Israéliens et leur lobby sont, depuis de nombreuses années, derrière la campagne de pression américaine sur l’Iran  [25].

 

Des officiels américains opposés aux fauteurs de guerres israéliens

Plus d’une demi-douzaine d’officiels de la sécurité nationale américaine se sont exprimés (sous couvert d’anonymat) en mai 2019 à la demande du New York Times. Commentant la taille des forces impliquées dans le déploiement dans le Golfe, ils se sont dits choqués. Le nombre de 120 000 soldats approche celui des forces américaines qui ont envahit l’Irak en 2003 (une guerre déclenchée à la suite des pressions exercées par les Israéliens et leur lobby sur l’administration américaine  [26]). Les hauts fonctionnaires américains ont ajouté :

« Déployer autant de forces aériennes, navales et terrestres, donnerait plus de cibles à frapper à Téhéran, et potentiellement plus de raisons de le faire, risquant d’entraîner les États-Unis dans un conflit de longue haleine. Cela inverserait également des années de retranchement par l’armée américaine au Proche-Orient, qui a commencé avec le retrait des troupes d’Irak en 2011 sous le président Barack Obama. »  [27]

Trois responsables gouvernementaux américains ont rapporté au Daily Beast que des chefs de plusieurs agences de renseignement américaines avaient estimé que « la nouvelle activité menaçante de l’Iran », évoquée par l’administration Trump pour justifier sa présence militaire dans le golfe Persique, « répondait au comportement agressif adopté par l’administration américaine au cours des deux derniers mois ».

D’autre part, plusieurs législateurs de Capitol Hill ont déclaré au Daily Beast (qui a rapporté leurs propos le 22 mai 2019) que :

« Les décisions agressives prises par Téhéran… semblent être une réponse aux actions de Washington, qui fait pression sur la République islamique et sur ses dirigeants. »  [28]

Les décisions de l’administration Trump de renforcer les sanctions pétrolières et de désigner le corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) comme un groupe terroriste ont été particulièrement provocantes, ont ainsi souligné les législateurs américains.

« Sans vouloir révéler d’informations confidentielles, je dois dire qu’il n’y a rien qui nous montre que nous devons envoyer nos bombardiers B-52 et nos Marines dans la région. Nos positions ne sont pas fondées sur des données provenant des agences de renseignement  », a indiqué au Daily Beast un membre du Congrès américain qui a souhaité garder l’anonymat. Ce sont effectivement des manœuvres fondées sur des données provenant, non des agences de renseignement états-uniennes, mais du Mossad.

De même que l’argument sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein, a été fourni aux Américains par des sources israéliennes ; le 3 mai 2002 (un an avant la guerre d’Irak), le porte-parole d’Ariel Sharon (alors Premier ministre), Ra’anan Gissen, disait à un journaliste : « Si on n’arrête pas Saddam Hussein maintenant, nous devrons faire face, dans cinq ou six ans, à un Irak disposant d’armes nucléaires, à un Irak disposant de systèmes de lancement pour des armes de destruction massive »  [29].

Israël alimentait Washington en rapports alarmistes concernant les pseudo-programmes irakiens d’armes de destruction massive à un moment où, selon les termes mêmes d’Ariel Sharon « la coordination stratégique entre Israël et les États-Unis avait atteint un niveau sans précédent »  [30]. Une coordination qui n’est pas sans faille… Après la guerre du printemps 2003 et après qu’on eut appris qu’il n’y avait pas d’armes de destruction massive, le comité du Sénat en charge des relations avec les services de renseignement (Senate Intelligence Committee) et la Knesset (parlement israélien), ont publié des rapports séparés révélant que l’essentiel des informations transmises à l’administration Bush par Israël sur les armes de destructions massives étaient fausses [31].

En 2003, lorsque l’administration Bush commençait à préparer son offensive contre Bagdad, les dirigeants israéliens essayaient déjà d’entraîner les États-Unis dans une guerre contre l’Iran, expliquant aux officiers américains que l’Iran était une menace plus importante que l’Irak [32].

 

Incident des pétroliers dans le golfe d’Oman : provocation des fauteurs de guerre ?

Il y a un an, en juin 2018, j’expliquais lors de l’émission Chroniques de la paix universelle (épisode 6) [33], que, compte tenu du désengagement des États-Unis au Proche-Orient et du refroidissement des relations russo-israéliennes (et ce trois mois avant l’incident aérien ayant conduit à la mort de 15 militaires russes causée par une manœuvre de la chasse israélienne), il y avait un risque d’attaque sous faux drapeau pour débloquer la situation dans laquelle se trouvaient les Israéliens, et ainsi relancer le projet sioniste.

C’est sous cette perspective qu’il faut analyser l’incident des pétroliers frappés dans le golfe d’Oman.

Le jeudi 13 juin 2019, deux pétroliers, le Front Altair et le Kokula Courageous, respectivement sous pavillon des Îles Marshall et du Panama, ont été attaqués en mer d’Oman, près du détroit d’Ormuz. 44 membres d’équipage ont été repêchés par des secouristes iraniens puis débarqués dans un port de la République islamique d’Iran, selon l’agence de presse officielle Irna.

Les États-Unis ont immédiatement attribué la responsabilité de l’incident à l’Iran, qui a rejeté ces accusations en les qualifiants de non fondées. La Navy états-unienne a publié, le jeudi 13 juin (le jour même de l’incident), une vidéo très floue, où, selon les responsables américains, on peut voir un équipage iranien retirer après coup une mine « limpet » (mine marine posée sur une cible par des aimants) qui était posée sur la coque mais n’a pas explosé. De son côté, l’Iran a assuré que son équipage était là pour porter secours au pétrolier.

Le vendredi 14 juin 2019, un officiel américain a affirmé sur CNN que l’Iran a tiré un missile sol-air visant un drone américain (qu’il a manqué) quelques heures avant l’attaque contre les pétroliers. L’officiel américain a précisé que le drone américain MQ-9 Reaper aurait identifié des navires iraniens approchant des pétroliers, sans toutefois indiquer si le drone avait repéré les navires en train de mener l’attaque [34].

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Mousavi, a répondu que « Ces accusations sont alarmantes » et d’ajouter : « Ces attaques [contre les pétroliers] arrangent bien les officiels américains ». Yutaka Katada, PDG de la société japonaise qui exploite le pétrolier Kokuka Gorgeous, touché par l’explosion, a réfuté la version américaine des événements, déclarant que l’équipage du bateau avait vu un tir peu avant l’explosion. Yutaka Katada a ainsi déclaré :

« On nous a signalé que quelque chose a volé vers le navire. L’endroit où le projectile a frappé était nettement au-dessus de la ligne de flottaison, donc nous sommes absolument sûrs qu’il ne s’agissait pas d’une torpille. Je ne pense pas qu’il y avait une bombe à retardement ou un objet posé sur le côté du navire. Une mine n’endommage pas le navire au-dessus du niveau de la mer. Nous ne savons pas exactement ce qui a frappé, mais quelque chose a volé vers le navire. »  [35]

Il y a eu des précédents historiques qui nous mènent à déduire qu’il s’agit là d’une attaque sous faux drapeau pour déclencher une guerre contre un ennemi désigné d’Israël.

 

Quelques exemples historiques d’attaques sous faux drapeau

Alors que les Anglais avaient, à l’issue de la Première Guerre mondiale, créé le foyer national juif au profit des sionistes, l’Irgoun (l’Irgoun, et la Hagana dont il est issu, sont des organisations terroristes du foyer national juif, le Yishouv, qui ont donné naissance à Tsahal, et qui avaient pour rôle de soutenir et d’étendre les colonies en Palestine) mena dans les années 1940 des actions violentes contre l’Empire britannique finissant, pour le chasser de Palestine [36], notamment avec l’attentat à la bombe ayant frappé les bureaux du mandataire britannique dans l’Hôtel King David le 22 juillet 1946. Détail qui a son importance : les terroristes de l’Irgoun s’étaient habillés pour l’occasion en arabes pour faire porter le chapeau aux Palestiniens.  [37]

Nous avons là un bel exemple d’attaque sous faux drapeau ; actions déguisées que les Israéliens mèneront à plusieurs reprises contre leurs alliés pour les entraîner dans des conflits armés. Par exemple :

- En 1954, des agents israéliens tentaient de faire sauter plusieurs cibles de leur allié américain en Égypte, dans le but de pousser ce dernier contre les Égyptiens.
- En 1967, les Américains ont évité de se mêler de la guerre des Six Jours, du fait de la menace de l’Union soviétique alliée de la Syrie et de l’Égypte. Les Israéliens tentèrent alors d’attirer les États-Unis dans la guerre en frappant leur navire de reconnaissance USS Liberty ; attaque que les Israéliens voulurent faire passer pour une agression égyptienne, comme en 1954.  [38]

Rappelons qu’un mois seulement avant cet incident dans le golfe d’Oman, les États-Unis affirmaient que les Iraniens préparaient une attaque contre les intérêts américains dans le Golfe ; affirmation fondée sur une « information » transmise au conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, John Bolton, par le Mossad israélien.

Youssef Hindi

Notes

[1] https://www.egaliteetreconciliation...

[2] https://www.politico.com/story/2017...

[3] https://www.thedailybeast.com/donal...

[4] https://www.lapresse.ca/internation...

[5] https://www.npr.org/sections/thetwo...

[6] https://www.francetvinfo.fr/monde/u...

[7] https://www.francetvinfo.fr/monde/u...

[8] https://www.nytimes.com/2005/03/05/...

[9] http://www.geopolintel.fr/article20...

[10] https://www.atlantico.fr/decryptage...

[11] https://www.lemonde.fr/ameriques/ar...

[12] Faits & Documents, N° 448, du 1er au 15 mars 2018

[13] https://edition.cnn.com/2018/03/05/...

[14] Faits & Documents, p. 8

[15] https://www.lorientlejour.com/artic...

[16] Press TV, Mothers of all Palestinians must be killed : israeli MP, 16/07/2014

[17] Sur l’origine biblique du séparatisme juif, lire : Youssef Hindi, Occident & Islam – Tome II : Le paradoxe théologique du judaïsme. Comment Yahvé usurpa la place de Dieu, Sigest, 2018

[18] http://www.lefigaro.fr/internationa...

[19] https://consortiumnews.com/2019/05/...

[20] https://www.nytimes.com/2019/05/13/...

[21] Lire sur le sujet : Youssef Hindi, « Vers une nouvelle donne géopolitique au Proche-Orient », 18/06/2017, Geopolintel : http://www.geopolintel.fr/article19...

[22] https://time.com/4267058/donald-tru...

[23] https://www.axios.com/israel-warned...

[24] https://www.axios.com/israel-warned...

[25] Voir : Stephen Walt et John Mearsheimer, Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, 2009, La Découverte

[26] Stephen Walt et John Mearsheimer, op. cit.

[27] https://www.nytimes.com/2019/05/13/...

[28] https://www.thedailybeast.com/us-in...

[29] Elizabeth Sullivan, « Sharon Aide Expects United States to Attack Iraq ; He Says Saddam Must be Stopped from Making Nuclear Arms », Cleveland Plain Dealer, 3 mai 2002

[30] Stephen Walt et John Mearsheimer, op. cit. p. 258

[31] Stephen Walt et John Mearsheimer, op. cit. p. 258

[32] Seymour Hersh, « The Iran Game », New Yorker, le 3 décembre 2001, pp. 42-49 ; Peter Hirschberg, « Background : Peres Raises Iranian Threat », Haaretz, 5 février ; David Hirst, « Israel Thrusts Iran in Line of U.S. Fire », Guardian, 2 février 2002 ; « Israel Once Again Sees Iran as A Cause for Concern », Haaretz, 7 mai 2001 ; Alan Sipress, « Israel Emphasizes Iranian Threat », Washington Post, 7 février 2002

[33] https://www.youtube.com/watch?v=7aI...

[34] https://www.haaretz.com/middle-east...

[35] https://fr.sputniknews.com/internat...

[36] Henry Laurens, L’Orient arabe, Arabisme et islamisme de 1798 à 1945, éd. Armand Colin, 1993, p. 353

[37] Au sujet des espions juifs déguisés en arabes, lire cet article du New York Times : https://www.nytimes.com/2019/03/22/...

[38] Voir les autres exemples rapportés dans : Youssef Hindi, Occident & Islam – Tome I : Sources et genèse messianiques du sionisme, Sigest, 2015

Voir aussi, sur E&R :

 
 

Livres de Youssef Hindi (20)







Alerter

30 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

Afficher les commentaires précédents
  • Qui ou qu’est-ce qui a motivé le Donald de virer son gendre ? Kushner, Koushner... un nom qui inspire la défiance, un nom de couche-nerfs.
    Si l’Amérique pouvait enfin se rebiffer contre les petits meneurs menteurs, qui se prennent pour des chiens d’aveugle, et prennent les Américains pour des imbéciles ! Le monde entier pourrait respirer.
    Le problème des gens opiniâtres est qu’ils manquent d’imagination. Ils resservent toujours ce qui a pu marcher dans le passé et ont un peu trop confiance en eux. Mais les "aveugles", qui ne voyaient pas le mal, ne le voient que trop désormais. La colère pourrait suivre, mais si la base donne le ton, et doit le donner, l’action appartient à ceux qui disposent de la haute technologie.

     

    Répondre à ce message

    • Israël, la Grande-Bretagne et les USA partagent la même vision du monde ; leur alliance est faite pour durer ...

       
    • @Le king, c’est exact, les juifs et les Anglo protestants ont en commun cette vision du monde vétérotestamentaire et messianique.

      Et il faut rajouter à cela les mariages physiques entre les élites de ces deux communautés depuis le 17ème siècle, ce dont Pierre Hillard parle très bien entre autre. Par exemple, on parle souvent du gendre de Trump, Jared Kushner, mais peu de gens savent que le fils aîné de Trump, Donald Jr, à lui aussi été marié à une certaine Vanessa Haydon (née Hochberg) avec qui il a eu 5 enfants, ce qui portent à 10 le nombre de petits enfants juifs de Trump.

      Le monde anglo-saxon et le monde israélite ne peuvent pas être dissociés puisqu’ils sont liés par le sang et l’esprit.

       
    • @u roitelet

      Ce n’est pas parce que la vision est la même que l’alliance est durable, bien au contraire.

      Jusqu’en 45, city of London et Wall-street étaient des ennemis mortels (raison pour laquelle Wall-Street a financé les bolchéviques et le régime nazi ... que des mouvements sensés affaiblir la Grande-Bretagne).
      Et maintenant que l’Angleterre est bientôt libre : elle aura plutôt tendance à commercer avec la Chine, l’Inde ou le Canada (jadis colonies britanniques) qu’avec les USA qui représentent un concurrent dangereux.

      Les anglo-saxons ne sont pas tous liés.

      C’est comme de dire que tous les ruraux sont liés et se connaissent parce qu’ils ont mentalité commune qui n’est pas celle des gens des villes. C’est totalement illogique.

       
    • Bayin...
      bien sûr que si ! On voit bien des concentrations dans le secteur bancaire, et pour ce qui touche à l’agriculture, on peut imaginer l’UE barricader son secteur pour se protéger de la concurrence d’Amérique Du Sud, par exemple...tous les paysans ne font pas seulement le même métier, ils sont concurrents...

       
    • #2224972
      Le Juin 2019 à 07:54 par RIC = peur panique totale pour les occupants et leurs collabos
      Les États-Unis, Israël et la Russie sur l’échiquier géopolitique – Partie I : (...)

      @judeo-saxon
      "Le monde anglo-saxon et le monde israélite ne peuvent pas être dissociés puisqu’ils sont liés par le sang et l’esprit."

      En effet, nous voyons depuis plusieurs siècles que les juifs sionistes cherchent par tous les moyens à se mêler génétiquement avec les élites occidentales. Mais les juifs ne se mêlent pas avec les pauvres. Uniquement les élites européennes et américaines.

      Mais ils ne sont pas suffisamment nombreux (les purs et les non purs) pour contrer la grande Libération à venir (celle du joug sioniste, ce cancer de l’humanité).

      " ils sont liés par le sang et l’esprit ". Tout à fait, et vous périrez ensemble dans les pires tréfonds de la souffrance humaine, eu égard aux souffrances que vous même avez causé. Les Russes, les Chinois et leurs alliés, soit plus de 80% de la population mondiale vous remettront à votre place en temps voulu, c’est à dire incessamment sous peu. Continuez à vous mélanger à nos élites : cela n’aura aucune incidence sur ce qui va advenir.

       
    • @u roitelet

      bien sûr que non ! Obama a menacé les anglais si ceux-ci votaient pour le Brexit.
      Or, si ce Brexit est passé, c’est parce que la City l’a voulu, si je suis ta logique. Donc ça signifie que capitalistes anglais et américains ne sont pas si amis que ça.

      L’UE ne se barricadera jamais, car ce serait contraire à sa nature. Tu ne connais pas le dossier européen apparemment...sinon l’UE ne laisserait pas crever les paysans.

       
    • Bayinnaun
      Pourquoi reprenez-vous l’histoire que Wall Street et la cité de Londres avait été en guerre ou en conflit sur la question russe de l’époque, alors que le conflit qui ne l’était tout à fait ou plutôt un simple conflit pour le leadership ? Et pourquoi répétez-vous que Wall Street finançait le bolchévisme pour l’instauration d’une société communiste en Russie, alors qu’à l’époque le sort de la révolution bolchévique était hypothétique et était aux mains de différents partis et sensibilités politiques surtout pour démettre le Tsar, et parmi ses sensibilités, il y avait ceux qui voulaient se venger du Tsar tenu responsables des pogroms contre les juifs ? Staline, par exemple, qui avait été aligné sur une position nationaliste comme Lénine et contre Trotski qui soutenait une révolution mondiale et permanente, du petit père des peuples qu’on avait fait de lui tant que c’était nécessaire pour vaincre l’Allemagne, il était devenu le Tyran, le dictateur, l’alter égo d’Hitler qu’on avait fait de lui une fois sa besogne terminée.
      Comme quoi, ceux qui détiennent la propagande détiennent le monde et vous en êtes une preuve. En vous le disant, c’est pour vous taquiner.

       
    • @u roitelet



      Wall Street et la cité de Londres avait été en guerre ou en conflit sur la question russe de l’époque, alors que le conflit qui ne l’était tout à fait ou plutôt un simple conflit pour le leadership ?



      C’était plus qu’un simple conflit de leadership qui couvait. Les capitalistes US ont équipé, armé et ravitaillé l’armée Japonaise (jusqu’en 41) en sachant très bien que tôt ou tard, ils entreraient en guerre contre l’Empire Britannique puisque c’était dans les objectifs du projet de sphère de quo-prospérité asiatique.
      On sait qu’il y avait des observateurs militaires anglais, tels que Arthur Fremantle, aux côtés des sudistes à Gettysburg.
      Au sortir de la guerre de sécession, des éléments irlandais de l’armée US se lancèrent une éphémère guerre au Canada contre les anglais dans les "Raids féniens" qui aidèrent à l’émergence de l’IRA.
      Jusqu’en 1920, l’armée US étudiait des plans d’invasion du Canada.



      Et pourquoi répétez-vous que Wall Street finançait le bolchévisme .. ?



      Tu devrais lire Eustache Antony C. Sutton

      Concernant Staline, il a toujours été mal vu par les élites occidentales ... sauf quand il s’est avéré être un moindre mal que Hitler (que certains ont fait monter au pouvoir en espérant justement qu’il se débarrasserait de Staline).



      Comme quoi, ceux qui détiennent la propagande détiennent le monde



      Exact, c’est bien plus facile d’intoxiquer les foules avec des fausses théories (comme une soi-disant alliance russo-américaine) que de cacher la vérité et aiguiser l’envie de ceux qui cherchent. C’est l’allégorie de l’aiguille dans une meule de foin : cacher une vérité dans un océan de mensonge et la vérité finira par ressurgir. En revanche une aiguille dans un tas d’aiguilles, soit une vérité au milieu de demi-vérités, rend la chose beaucoup plus complexe. Si les Russes ne tirent pas à tout va sur les américains ou sur les israéliens, ce n’es pas forcément parce qu’ils sont alliés, c’est peut-être aussi parce qu’ils ne sont pas (encore) en guerre. La diplomatie c’est un art plein de nuances et se contenter de dire "y a des maîtres et des esclaves et c’est comme ça" c’est juste passer à côté d’un élément fondamental dans les relations humaines (la nuance).



      En vous le disant, c’est pour vous taquiner.



      J’ai en effet remarqué qu’il y avait ceux qui écrivent sérieusement ici et ceux qui taquinent.

       
  • Cette fois-ci leur attaque sous faux drapeau est tellement grossière que même des journaux mainstream, les Japonais et apparemment également des responsables américains ne sont pas tombés dans le piège.
    Espérons que Trump, qui ne doit pas froisser sa base électorale plutôt antiguerre, ne tombe pas dans le piège !

     

    Répondre à ce message

  • #2224505
    Le 23 juin 2019 à 13:09 par The Médiavengers Zionist War
    Les États-Unis, Israël et la Russie sur l’échiquier géopolitique – Partie I : (...)

    Il était particulièrement ironique de lire les compte-rendus des journaleux "Français" à propos des attaques, ne sachant lequel des deux camps accuser.
    C’est là que j’ai entendu des voix, enfin surtout une, me susurrant à l’oreille : "C’est bon pour Israël !".

     

    Répondre à ce message

  • Tout le monde panique pour pas grand-chose ! D’abord Déclencher une guerre contre l’Iran provoquerait sûrement une hausse vertigineuse du baril de pétrole ! Et donc ruinerait la politique de relance de Trump. Tout cela à 15 mois des élections américaines...

     

    Répondre à ce message

    • @u roitelet

      Tiens, je pensai, en te lisant, que Trump était un partisan du système. Donc, le système veut sa peau ? Ok, je suis d’accord !

      De toute façon, comme je l’ai expliqué, il ne peut pas y avoir de guerre entre USA & Iran. Les bombardements aériens ne sont pas efficaces sans appui au sol.
      _Faire naître un Daech est impossible dans un pays chiite.
      _Une révolution colorée pro-occidentale dans un pays voisin d’un autre qui a été détruit par l’occident ne convaincra pas grand monde (l’essentiel de la population iranienne est rurale et donc plus encline à suivre les Mollah que Soros).
      _Afghanistan & Irak ne sont pas des pays assez stables pour servir de bases de départ pour une armée d’invasion (plus une armée, plus ses besoins (vivres, médicaments, carburant...) sont grands...donc, si des guérilleros irakiens ou afghans font sauter quelques camions, ça peut suffire à provoquer des problèmes d’attrition.
      _la Turquie ne voudra pas être une base de départ, pas après la tentative de coup d’état.
      _l’Azerbaïdjan peut entrer demain en guerre avec l’Arménie et c’est pareil, une armée ne peut pas se projeter depuis un pays en guerre.
      _le Kurdistan iranien aurait pu être une bonne base de départ ; mais comme le grand Kurdistan a échoué en Syrie et que les Turcs risquent fort de ne pas apprécier, cela ... l’idée tombe à l’eau.
      _Quant à invasion amphibie depuis le Qatar & la péninsule arabique : bonjour les moyens demandés pour cela ! Je ne dis pas que ce n’est pas faisable, mais ça prendrait des mois, voir des années pour être préparé. Et comme il ne semble pas y avoir une présence militaire et navale US suffisante dans la péninsule arabique pour pouvoir envahir et occuper la Syrie ET l’Iran (car l’invasion de l’une ne peut se faire sans avoir envahi l’autre) ... on peut donc dire que l’invasion ne se fera pas à court terme.

      Donc, non, des tensions accrues entre USA & Iran sont tout à fait envisageables, quelques ... mais une guerre ouverte n’est matériellement pas possible. D’autant que les américains ont un problème plus grave à gérer que l’Iran : le retour des Russes dans le jeu moyen-oriental qui, lui, va avoir beaucoup de conséquences à moyen terme.

      L’administration Trump hausse le ton contre les iraniens parce que ça ne mange pas de pain et surtout pour assurer les néocons qu’ils sont aussi belliqueux que les démocrates (alors que Trump a, pour le moment, détruit moins de pays qu’Obama ou Clinton). C’est juste médiatique.

       
    • Bayin...
      Tu as mal lu ! J’ai dit que Trump ne pouvait pas déclencher de guerre au risque de voir flamber le baril de pétrole et donc de ruiner sa politique de relance économique.,,
      Encore une fois, tout ceci est une vaste comédie destinée à faire de l’Iran un sanctuaire hors de porte des Européens, notamment . Et c’est paradoxalement la Russie qui en sera le gardien. Le secret est que Russes, Israéliens et Américains sont alliés objectifs pour faire du proche orient et de l’amsud leur chasse gardée...le coup des fameux S-300 n’étant La que pour duper les opinions publiques.

       
    • @u roitelet



      Tu as mal lu ! J’ai dit que Trump ne pouvait pas déclencher de guerre au risque de voir flamber le baril de pétrole et donc de ruiner sa politique de relance économique.,,



      Donc, on est d’accord pour dire que les USA sont dans une impasse ! Que malgré leur supériorité technologique, ils perdent, sur ce coup-là !



      Encore une fois, tout ceci est une vaste comédie destinée à faire de l’Iran un sanctuaire hors de porte des Européens, notamment .



      Non, l’UE est dans la main des USA ! La preuve, elle a été constituée sans grande opposition dans le camp anglo-saxon et ensuite, quand les anglais ont voulu voter pour le Brexit, Obama est venu de lui-même en Angleterre pour les menacer, ce qui prouve bien la véritable position des USA sur ce dossier.



      Le secret est que Russes, Israéliens et Américains sont alliés objectifs pour faire du proche orient et de l’amsud leur chasse gardée...



      Faux, sinon pourquoi les israéliens auraient-ils fait abattre un avion Russe récemment ? Quant aux USA, pourquoi ont-ils dépensé des milliards pour déclencher une révolution colorée et anti-russe en Ukraine ?



      le coup des fameux S-300 n’étant La que pour duper les opinions publiques.



      Inexact, les S-300 ont fait reculer Obama en Décembre 2012 lorsque lui et Hollande ont failli bombarder la Syrie à la suite du coup monté de la Goutha orientale.

       
  • Superbe article.
    tellement flippant.

     

    Répondre à ce message

    • Pas de quoi flipper, cher Éric, Trump bluffe ; car bombarder l’Iran serait catastrophique : le prix du baril grimperait à 100, 150 $ et la relance économique de Trump s’en trouverait ruinée...ce coup de pression est destiné à forcer la main du président américain pour qu’il s’en prenne à la base arrière de l’Iran ( Syrie et Liban)...

       
    • le prix du baril grimperait à 100, 150 $

      Comment calculez vous ce prix ?

      Je veux dire que pour ce faire, il faut faire une hypothèse sur la proportion de l’offre de pétrole qui serait soustraite.
      Il faut savoir quantifier l’élasticité de la demande dans le cas du pétrole.
      Tant la hausse du cours que les incertitudes pessimistes vont directement influer l’économie, qui en feedback modifieront la courbe de la demande. Encore un mécanisme à modéliser... C’est plus compliqué que le shampoing Pétrole Hahn, et c’est surement pour cela qu’il y a des prédictions de cours bien plus élevées.




      Concernant la dangerosité de la situation, ce qu’on voit de ci de là, c’est des éléments qui selon moi indiqueraient que les iraniens refusent toujours de parler à Trump, n’envisagent même pas des frappes pour sauver la face comme celles de l’an dernier en Syrie, et prétendent même ne pas recevoir les messages qu’il essaie de faire passer.

      Mon interprétation finale (du moment) c’est que l’autre soir le Donald s’était persuadé qu’en entendant les turbo réacteurs de l’Air Force qui chauffaient, les Iraniens cesseraient de bluffer et appelleraient à la dernière minute pour négocier.
      Sauf qu’ils ont pas appelé, et le Donald a du négocier avec lui-même la suite des évènements ; Comment se dégonfler sans perdre la face, quand on peut même plus compter sur ses meilleurs ennemis ! Difficile, et en pleine campagne électorale, c’est trop injuste.

      Le jeu Iranien est très calculé, et peut-être nécessaire, mais ça reste un jeu avec le feu

       
    • @u roitelet



      Pas de quoi flipper, cher Éric, Trump bluffe ; car bombarder l’Iran serait catastrophique : le prix du baril grimperait à 100, 150 $ et la relance économique de Trump s’en trouverait ruinée...



      On est donc témoin de l’impuissance américaine, si je te lis bien ? Intéressant ! Le début de la fin !



      ce coup de pression est destiné à forcer la main du président américain pour qu’il s’en prenne à la base arrière de l’Iran ( Syrie et Liban)...



      Donc Trump n’est pas un agent du système, puisque celui-ci a besoin de lui tordre le bras ?

       
    • Je poste très souvent ici et ne suis pas l’auteur du post initial ci-dessus, ceci dit pour le post de 19:47 du Zbigniew du pauvre ci-dessus qui met encore à côté. Ce qui me fait marrer, c’est que le jour où une guerre se déclencherait, il y en aurait encore pour s’exclamer : « Euh ! C’est du bluff ! » :-) Il y a un nanar à tourner, J’ai déjà un titre : « Je ne sais rien mais je dirai tout » !

       
    • @ Eric

      Une des meilleures comédies françaises des années 70 (ma période préférée pour ce qui est du cinéma français).

       
  • Bonjour et merci Youssef pour ce très bon article.
    En ce qui concerne les "false flag", ces gens doivent vraiment considérer les autres comme abrutis ou bien ils commencent à manquer d’imagination car à te lire/écouter habituellement, de même que P.Hillard ; J.M.Vernochet ; H.Ryssen... ils ont été plus fins ces derniers siècles.
    PS : J’ai été très honoré de pouvoir te saluer hier chez Dieudo.

     

    Répondre à ce message

  • Banon dans le camp non-juif ? Mais aucun de ses actes n’accrédite cela. Il est pro-israel. Il est simplement d’une autre tendance que les juifs démocrates new-yorkais. C’est un national-sioniste.

    Il y a eu une campagne d’intox. La plus belle opération a été reprise ici, et tout le monde a marché, moi compris. C’est la photo lors d’une réunion à la Maison Blanche. Kushner est assis à gauche, et Bannon debout à l’autre bout de la pièce, et leurs regards respectifs ne sont pas chaleureux, mais plutôt un poil méprisant.
    Cette photo a été beaucoup reprise. Elle vient du Washington Post, l’organe de presse du camp non-juif, qui a du bien rire d’avoir ainsi excité l’animosité des juifs de gauche contre le national-sioniste qu’ils avaient réussi à faire passer pour un anti-juif.

    Il suffit de constater que le canard de Bannon, Breitbart, a une filiale à Jérusalem, ou bien de lire ce qu’il raconte sur le Hezbollah.

    Concernant le faux drapeau, bon, mes raisons de penser que c’est l’Iran qui a niqué les pétroliers : Aucun blessé, ni dégât irréparable ; Rien d’Hollywoodien. Aucun drame. Ca peut pas influencer l’opinion. C’est pas un falseflag. C’est juste la démonstration par l’Iran qu’en plus d’Ormuz, l’Iran peut bloquer les 1,5 millions de barils/jour qui auraient pu s’échapper des Emirats en évitant Ormuz grâce au pipeline aboutissant à Fujairah. Il est maintenant établi que l’Iran peut empêcher les tankers de charger à Fujairah.
    Une autre affaire de mine un peu antérieure semble indiquer que les houthis s’occuperaient des tankers qui chargent en Mer Rouge au bout de l’autre pipeline, saoudien celui-là, qui sert aussi à court-circuiter Ormuz, pour 5 millions barils/jour.

    S’ils ne bloquent que le détroit, mais pas les pipelines, seul le pétrole Irakien sera bloqué à 100% Les autres ne seront bloqués qu’à moitié.

    Les Iraniens sont des gens sérieux. Ils savent que pour tirer un bénéfice de leur menace de bloquer le pétrole du Golfe, sans avoir à exécuter ladite menace, il faut convaincre qu’il n’y aurait aucun moyen d’y échapper... or le blocage des pipelines restait à démontrer.
    Mission accomplie.

     

    Répondre à ce message

    • Détails techniques utile à savoir :
      Supposons que Ormuz soit bloqué mais pas les pipelines. dans ce cas :
      - il manque quand même 8 ou 9 millions de baril par jour pour satisfaire la consommation mondiale ; Ca correspond grosso-modo à 10% . Vu l’élasticité du prix du pétrole, le pris du baril sera multiplié au moins par deux.
      - parallèlement, grâce à leur pipeline les saoudiens et émiratis exporteront encore 6,5 millions de baril par jour c’est-à-dire environ la moitié de leur production normale. Donc avec un prix de vente qui a au moins doublé, le blocus d’Ormuz ne leur fait aucun effet. Ils peuvent attendre très tranquillement la fin de la partie.

      Mais pour les autres c’est pas tenable :
      - pour l’Irak, allié de l’Iran c’est par contre régime sec : aucune exportation.
      - pendant ce temps là le reste de la planète voit son économie partir en sucette, et finit par aller déminer Ormuz, sans demander l’avis de l’Iran, et possiblement en faisant le coup de feu.

      Le calcul Iranien, à mon avis, c’est que puisque c’est la Saoudie (avec Israel derrière) qui dicte l’agressivité US, il est nécessaire que l’action iranienne touche réellement les Saoudiens. Sinon ces derniers n’auront aucune raison de cesser d’exciter les US contre l’Iran.

       
  • Toujours le meme discours flamber du petrole et bla bla bla,le meme discours et analyses de la guerre Irak Iran ou on a vu la chute du prix du petrole,beaucoup de gens ont tout perdu avec cette speculation.

     

    Répondre à ce message

  • Pourquoi cette haine des judéos-US pour l’Iran ? C’est simple, les Iraniens refusent de se faire exploiter par les israélites, comme les Allemands du temps d’Hitler : on sait ce que cela a coûté aux Allemands, on devine ce que cela va coûter aux Iraniens .

     

    Répondre à ce message

    • Le monde change, mon pote. Les judéoamericains ne sont pas omnipotent. Tout a une fin. Le centre de gravité de l’économie mondiale s’est déplacé de l’Ouest à l’ Est. Ce qui signifie que l’Occident et les forces terroristes des Etats-unis n’ont plus le monopole de la puissance. L’Iran est un pays émergent avec des ressources humaines, économiques, militaires et technologiques suffisantes qui lui permettra de s’opposer efficacement aux prédateurs internationaux et ce malgré les bâtons dans les roues. De plus la puissance militaire iranienne est essentiellement défensive contrairement au troisième Reich dont les forces étaient éparpillées un peu partout ce qui favorisa sa chute finale.

       
  • laurent Cuenca interné en psychiatrie de force

    https://fr-fr.facebook.com/Autremen...

     

    Répondre à ce message

Afficher les commentaires précédents