Alors que Jeremy Corbyn et son parti, le Labour, venaient de perdre les élections à la Chambre des communes du Royaume-Uni (le 12 décembre 2019), Jean-Luc Mélenchon publiait un texte, le vendredi 13 décembre 2019, sur son site internet, dont l’extrait suivant a créé une vive polémique :
« Corbyn a passé son temps à se faire insulter et tirer dans le dos par une poignée de députés blairistes. Au lieu de riposter, il a composé. Il a du subir sans recours la grossière accusation d’antisémitisme à travers le grand rabbin d’Angleterre et les divers réseaux d’influence du Likoud (parti d’extrême droite de Netanyahou en Israël). Au lieu de riposter, il a passé son temps à s’excuser et à donner des gages. Dans les deux cas il a affiché une faiblesse qui a inquiété les secteurs populaires. ». Et il conclut ainsi « Tel est le prix pour les ‘‘synthèses’’ sous toutes les latitudes. Ceux qui voudraient nous y ramener en France perdent leur temps. En tout cas je n’y céderai jamais pour ma part. Retraite à point, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogante des communautaristes du CRIF : c’est non. Et non c’est non. » [1]
Sans tarder, les journaux et médias français et israéliens se sont mis en branle, et ne sont pas loin d’accuser Mélenchon d’être un antisémite, au même titre que Corbyn et Trump…
Antisémitisme réel ou fantasme d’une élite qui craint de perdre son influence politique ?
Un dessinateur « antisémite » invité par Donald Trump à la Maison-Blanche
Le 10 juillet 2019, le journal israélien Haaretz publiait un article titré « Trump et le parti républicain critiqués pour avoir invité à la Maison-Blanche un dessinateur ouvertement antisémite ». [2]
Le crime du dessinateur en question, Ben Garrison, est d’avoir représenté dans un dessin la main de Rothschild, manipulant tel un marionnettiste le milliardaire juif américain George Soros, qui a son tour manipule l’ancien conseiller à la sécurité H. R. McMaster (de février 2017 à avril 2018) et l’ancien directeur de la CIA David Petraeus (de 2011 à 2012).
Le dessinateur américain a été invité par Donald Trump au sommet sur les médias sociaux. Et les organisations juives sont immédiatement montées au créneau…
L’Anti-Defamation League a qualifié Ben Garrison de « dessinateur d’ouvertement antisémite », ajoutant : « L’idée de la caricature est claire : McMaster n’est qu’une marionnette d’une conspiration juive ».
Le Centre Simon Wiesenthal a tweeté (le lundi 8 juillet 2019) que Garrison « devrait être évité par la Maison-Blanche, et non pas honoré par une invitation à la Maison du Peuple Américain ».
À quoi se sont succédées plusieurs condamnations et appels à boycotter le dessinateur. Des personnalités comme Yair Rosenberg, journaliste juif américain, dont l’activité principale est, outre la chasse et la condamnation des « antisémitismes », la mise en œuvre de moyens de lutte contre l’antisémitisme sur Internet. Monsieur Rosenberg, chasseur d’antisémites de son état, avait, durant l’affaire en question, écrit sur sa page Twitter :
« J’avais retweeté à ce moment-là, mais comme le gars n’a toujours pas été désinvité, il vaut la peine de souligner l’incroyable hypocrisie de cette administration sur l’antisémitisme et le racisme. Le vice-président, entre autres, a personnellement poursuivi le New York Times pour leur caricature antisémite. Maintenant : silence radio. »
Le New York Times s’était alors excusé et a cessé de publié des dessins politiques suite à la controverse.
Et la Maison-Blanche a confirmé à Haaretz que le dessinateur a été finalement désinvité. Mais le journal israélien ne s’est pas arrêté là. Il a publié un second article, le même jour, pour mettre en garde les juifs « fans » de Donald Trump :
« Le faible qu’a Trump pour les antisémites est maintenant un gros problème pour ses fans juifs. Lorsque le pro-israélien Trump invite un dessinateur antisémite à la Maison-Blanche, même s’il est lâché tardivement, les partisans juifs doivent faire face à une vérité désagréable sur le président. » [3]
Le Labour : un repère d’antisémites ?
Le 3 août 2018, le journaliste israélien, Anshel Pfeffer (correspondant de The Economist et éditorialiste au journal israélien Haaretz) – qui s’était fait remarquer par la publication d’un ouvrage titré Bibi, une biographie valorisante de Netanyahou, le présentant comme « le patriarche », le chef de fil des dirigeants populistes tels que qu’Orban, Trump et Poutine [4] – écrivait un article dans Haaretz où il attaquait violemment le chef du Labour (le parti travailliste anglais), Jeremy Corbyn.
L’article en question est titré « Pourquoi le Corbynisme est une menace pour les juifs à travers le monde occidental » [5]. En cause, « l’antisémitisme de gauche » explique Pfeffer, qui est, en langage clair la position de Corbyn en faveur des Palestiniens.
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