Lavrov et le « cynisme » de la diplomatie française

Lors de sa conférence de presse annuelle qui s’est tenu jeudi 18 janvier, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a sérieusement étrillé « l’Occident collectif », et en particulier le Macronistan.

Ministre des Affaires étrangères depuis 2004, soit pratiquement 20 ans, Lavrov est le visage de la diplomatie russe post-soviétique. Difficile de la lui faire à l’envers. Les Anglais s’en souviennent : en août 2008, alors que l’armée russe intervient pour soutenir l’Ossétie du Sud face à la Géorgie, David Miliband, ministre des Affaires étrangères britannique, s’adressant à son homologue russe avec le ton moralisateur qui sied si mal à la perfide Albion, s’était vu rétorquer un « Who are you to fucking lecture me ? » (Putain, qui es-tu pour me faire la leçon ?). Bref, l’enfumage n’est pas son truc.

Cela n’a manifestement pas empêché le régime macronien de tenter une version très osée du « en même temps ». Lavrov rapporte que l’ambassadeur russe a été convoqué à ce que l’on comprend être le Quai d’Orsay pour se voir proposer le deal suivant : on continue à vous faire la guerre en Ukraine et en échange, vous n’étendez pas trop votre influence dans nos ex-colonies.

Un cynisme qui parvient presque à surprendre Lavrov. Mais le vieux briscard de la politique internationale n’a pas encore eu la chance d’échanger avec le nouveau venu au Quai d’Orsay, le sémillant et précieux Stéphane Séjourné.

On imagine la scène : tandis que Lavrov parle quatre langues étrangères, l’ex-compagnon de l’ex de Véran (comprendre Gabriel Attal) s’exprime difficilement dans sa propre langue. Ce serait en quelque sorte un peu comme organiser un combat de MMA entre Benoît Saint Denis et Frédéric Haziza…

Cet « Occident collectif » va mal, très mal. Plus il est faible, plus il est arrogant.

Le coup d’échecs de Lavrov

Effectivement, plus le camp occidental est faible, plus il est arrogant ; Et l’arrogance est toujours punie.

Ce coup de patte de Lavrov à la diplomatie macronienne intervient à un moment de grande tension entre les deux pays. Les Français arment officiellement en canons, chars légers et missiles à longue portée (400 km) le camp ukrainien, et en hommes avec des mercenaires français, même s’ils ne font pas partie de l’armée.

Or, selon Xavier Moreau, cité par Sputnik Afrique (la version française a été interdite par les tyrans de la Commission européenne), des officiers et spécialistes de l’armée française seraient déjà à pied d’œuvre sur le sol ukrainien.

« Vous prenez un congé sans solde avec la garantie de revenir après votre mission au grade supérieur. D’après ce que je sais, c’est la proposition qu’on a faite à certains militaires français. »

Le soir du 16 janvier 2024, un bâtiment a été visé par des drones et missiles russes à Kharkov. Selon plusieurs sources indépendantes, il abritait entre autres 22 « mercenaires » français, qui ont été tués. Le Quai d’Orsay et les médias aux ordres démentent.

Questions  : Y avait-il des officiers français qui encadraient ces contractors ? Faut-il voir dans ce bombardement très ciblé un avertissement envoyé à la France, une réponse frappante à la menace non voilée de Macron pendant son allocution du 16 janvier où il déclare presque la guerre à la Russie ?

Au moment où l’Ukraine est en train de craquer militairement, les pays de l’OTAN, France comprise, cherchent la tension maximale avec Moscou. Philippot résume la situation générale :