Lisant, écrivant...
Pour mes chers amis du Café littéraire. À lire sur mon modeste blog.
Élémentaire
Le demeurant masculin avait idéalisé la femme. Aujourd’hui la féministe rabaisse le mâle comme une espèce inférieure.
— Quoi, les deux simiesques imbéciles ne seraient pas assortis ? Par quel prodige ? L’un descendrait du singe, et l’autre serait un ange descendu du ciel ?
Leur véritable nature et leur véritable rapport a été magistralement établi par Charles Baudelaire :
La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupideSans rire s’adorant et s’aimant sans dégoût ;L’homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,Esclave de l’esclave et ruisseau dans l’égout. [1]
Tout est dit, et en si peu de mot.
Serait-ce le gazouillis du ruisseau dégoulinant vers l’égout que j’entendais en fond sonore en lisant, au mois d’août 2016, le dossier sur le féminisme du prestigieux périodique qui en 1975 m’a fait découvrir Julius Evola ?
Par Saint Aristophane ! Les néo-fasciste d’opérette en extase devant Eugénie Bastié ! Puis en train de se délecter des pauvretés talmudiques d’un Taguieff !
Même s’il reste-t-il quelques éléments utilisables dans cette revue jadis évolienne, aujourd’hui éolienne, son aimable brise consensuelle la déposera, telle une feuille morte, sur les tables des salles d’attente des dentistes et des gynécologues, près de Valeurs actuelles et du Figaro madame.
C’est manifestement le vœu des rédacteurs.
D’ailleurs ce sont tous des cinéphiles.
Quand j’appris par le service presse de Kontre Kulture que mon Enfer de Don Juan avait été envoyé à certains des journalistes dits de « la mouvance »(dans mouvance il y a mou) je suis tombé à la renverse !
Que pourrais-je dire à ces cinéphiles, à ces philistins, à ces Sganarelle de sens rassis ?
Ceci peut-être :
— Messieurs, vous ne connaissez pas votre féminisme. Ni dans son essence ni dans sa naissance. Vous ignorez sa cause matérielle et sa cause formelle.
Vous ne comprenez ni la phylogenèse des féministes ni la généalogie de leur réussite, et plutôt que de vous fournir chez Taguieff ou chez l’ex-mademoiselle Bastié, essayez un peu de Julius, qui sait.
Pourtant l’abjection du fondement féministe est aussi lisible dans ses prises de position que sur les traits repoussant de trivialité des ministres du culte.
L’antiféminisme est vraiment la pierre de touche du métal masculin.
Paris pue
J’étouffe ! Entre la bétaillère africaine et la porcherie à friqués, dans l’Hidalgo-city défoncée et puante ! Je pars demain dans les Landes. Tant pis s’il fait pas beau. Le grand océan m’appelle !
Les éléments
La mer, le ciel, le sable, la simplicité des éléments est la seule consolation pour qui porte le deuil de l’histoire.
Le Monde n’est pas le mondain, encore moins le journal immonde. Il y a éléments et éléments.
Je griffonne ces lignes sur un cahier assis sur la dune au bord de l’océan. Il est tard, les lignes noires du cahier s’assombrissent et mon regard va sur les lignes blanches d’écume phosphorescente.
Plus haut sur la duneLa MortLa longue nuit bruneM’endort
L’antiféminisme aux mains des cagots
Les deux seules contestations qui ont pignon sur rue sont l’alter-féminisme bien propre sous lui, et le moralisme ultramontain, le bidet et le bénitier.
Même si ces derniers sont mille fois moins minables que la racaille des journalistes qui croient dans la Sororité Aryenne, ou dans un néo-féminisme de valeur actuelle, les catholiques me reprochent d’avoir choisi un athée, un Libertin !
Je n’ai rien contre la critique catholique en soi. Elle porte encore, dans ses interstices, de la vraie métaphysique. Son domaine c’est la Famille, le Mariage. Mais hélas, la critique du féminisme lui reste inaccessible.
Don Juan fait la preuve que le combat antiféministe ne se réduit pas pas à un aspect moral. Le feminazisme est une ligue de vertu, et des plus répressives. Pourri d’envie du pénal, il ne marche qu’à la trique.
Hélas, les cagots, l’odorat altéré par les vapeurs d’encens, reniflent de la libération sexuelle là où il n’y a que misère sexuelle et répression.
Les catholiques avaient mis un crucifix dans la chambre des époux. Les féminazies ont mis un flic puant dans leur lit. En suède il existe le crime de « sexe par surprise », assimilé au viol, même entre époux.
En ces contrées glaçantes tout mari qui va se mettre au lit avec sa douce et tendre, y trouvera aussi un prévôt. Chaque jour vingt femmes mariées vont porter plainte pour « sexe par surprise » contre des maris qui les auraient connues dans leur sommeil. [2]
Voilà des vérités, des faits, qu’on ne me pardonnera pas d’avoir révélés.
Pourtant Juan est d’accord avec les catholiques, sur le point de la morale. Il est du XVII siècle, il est très réactionnaire, et veut l’ordre moral. Pas pour lui, mais pour la multitude. Les esprits libres, les Libertins (au sens anciens), par essence, ne peuvent être le Nombre :
Qu’y a t-il de plus dégoûtant que la luxure offerte au plus grand nombre, la luxure étriquée d’une valetaille tatouée comme des porcs d’abattoir, le libertinage subalterne des moindres, une débauche domestique mariée à des préjugés ? On ne doit plus sacrifier à l’autel de Vénus, mais aller faire la queue dans l’hôtel du libre-échange. Non plus conquérir, mais concourir dans ce qui n’est qu’une vulgaire compétition culière, et se mesurer à toute l’ithyphallique pègre déchaînée, jusqu’aux chaînons manquants. [3].
Le paradoxe c’est que le féminazisme, soutenu par le Capital, l’État, les médias, est contesté par une idéologie qui ne porte aucun anticapitalisme dans ses entrailles.
Le fascisme post-moderne est infiniment plus réactionnaire que les réactionnaires traditionalistes. Ils s’adressent à la bourgeoisie bien-pensante mais cette dernière par ses sommets touche aux milieux du Gros argent. Elle reste liée au capitalisme, intrinsèquement, même si elle prétend le moraliser, par un retour en force de l’Église catholique. Pourtant le Capital n’a plus besoin de l’Église ! Elle serait une entrave au nouveau modèle culturel post moderne qui seul permet de générer de nouveaux profits.
Il est indéniable que l’Église s’oppose, en partie tout du moins, à la perversion généralisée du monde. Mais elle est générée par le capitalisme à son stade de putréfaction qui doit ouvrir le marché jusque dans le ventres des femmes. Il a besoin de l’idéologie post-moderne, qui est précisément une idéologie de la décomposition, de la déconstruction, de la désagrégation morale, de la pourriture.
Les modèles anciens, idéalisés, semblent aux contestataires catholique de l’ordre fasciste post-moderne, non seulement plus protecteurs, mais plus libres. Ils le sont objectivement, mais ils reposent sur une base sociale qu’il est impossible de ressusciter. Il faudrait rétablir soit la grande propriété terrienne féodale, soit le jeune libéralisme en expansion. Impossibilités ontologiques. On ne peut pas rajeunir.
Ces milieux bien-pensants ont suffisamment démontré leur caractère velléitaire lors des manifestions contre la loi Taubira. Il faut un art consommé, un talent spécifique qui n’appartient qu’à eux, pour avoir fait d’un mouvement gigantesque par son ampleur, et qui portait en son sein tant d’atouts :des jeunes gens formés par le scoutisme, de nombreux officiers, pour avoir fait de cette potentialité gigantesque ce gigantesque avortement.
Et où était-elle leur chère Église, pendant les manifestions contre le mariage de Sodome et Gomorrhe ? A-t-on vu le clergé, des évêques, à la tête de la manif pour tous ? Valls aurait-il pu réprimer avec la dernière énergie, user des ses flics et ses puantes femen contre des familles avec des enfants en bas-âge, si l’Église s’était placée à la tête de ses ouailles en marche ?
Si l’on écoute attentivement l’Homme en blanc de Rome, avec sa torve gueule d’escroc exténué, au sujet du Grand remplacement, entre les valeurs catholiques romaines et la sainte religion féministe, il n’est qu’une question de préséance. L’une prône l’ouverture des cuisses et l’autre celle du cœur. Mais à la fin cela reviendra au même.
La contestation de Juan est trop hautaine, trop aristocratique, pour être reçue par des gens qui prônent l’amour universel. Et dont le logiciel est resté bloqué à la révolution française, quand la jeune bourgeoisie était encore « révolutionnaire ».
Malheur à qui ne sera pas d’une coterie, d’un clan, d’une boutique.
Tous ces cagots ! (Tout de même je les préfère aux autres pignoufs intellos de nouvelle droite de mes 2 )
À un lecteur hypothétique
À un Lecteur hypothétiqueDévot fidèle et romainQuelle que soit ta dogmatiqueReçois ce livre de ma main !Aux journalistes actuelsPlumitifs de la dissidenceOnanistes de conférenceDerrière les Bastié-Cluzel,Les deux féministes pensivesQui épatent les plus gogosDe leurs spéculations poussives :Margaritas ante porcos ! [4]L’Enfer n’est pas fait pour eux ;Leur organisme de domestique,Est bien trop médiocre et peureux.Ils ne sont que de la Boutique !Que Don Juan reste en EnferDans l’enfer des bibliophilesIl est trop prompt à rentrer le ferDans le bide des cinéphiles.
Apologétique [5]
Soral a présenté mon Don Juan ! Cela suffira-t-il à l’exhausser ?
Je n’ignore pas que le public d’E&R est formé essentiellement par les deux familles de la Droite des valeurs en bourse pleines, que j’ai vitupérées récemment ! (Quant à la gauche du travail, comme Diogène avec sa lampe, je la cherche encore. Faut-il aller l’attendre à la sortie des spectacles comiques ?)
Mais s’il reste encore quelques ardents, quelques soraliens première manière, je leur dis « Lisez-le, cet Enfer imprimé, vous y trouverez la flamme ! »
Comme l’a souligné Alain Soral c’est d’abord une œuvre littéraire, esthétique. En trois parties. La deuxième est une pièce de théâtre. Mais attention, elle est écrite pour être lue ! Ce n’est pas un drame à jouer, mais à lire comme une histoire sous forme de dialogues.
J’ai ressuscité un homme de l’ancien temps, et quel homme : Don Juan ! Et l’ai précipité dans notre actuelle gynécocratie. Hautain, sarcastique, tragique et ténébreux, sa diatribe sera le réquisitoire le plus décisif contre la gynécocratie.
La critique esthétique est souvent la plus aiguisée, la plus radicale, surtout dans le domaine des mœurs.
Mais sa situation est tragi-comique, la verve comique n’est pas absente du livre bien au contraire.
Les circonstances me forcent à révéler qu’il s’agit d’un écrit plus profond qu’il n’y paraît au premier abord. Sous cet aspect littéral, littéraire, il y a trois niveaux de lecture, trois sens superposés. Deux sens visibles et un sens caché.
Un niveau politique, pédagogique.
La diatribe de Don Juan est très argumentée. Vous y trouverez des vérités, qui ne sont dites nulle part ailleurs.
Dans une deuxième partie, intitulée scolies, c’est à dire des remarques à partir du texte, l’auteur s’est attaché à démontrer la généalogie de la réussite du féminisme : le rôle des États, de la CIA, des fondations de milliardaires, l’impérialisme américain. Les autres logiciels de l’antiféminisme souffrent d’une absence de mise à jour. Les entendements restent bloqués et dépensent de la mémoire en vain. Mon livre est cette mise à jour.
Un niveau philosophique.
La facticité de son fondement, c’est à dire l’ineptie de l’oppression immémoriale de F par H, et l’hétéronomie de sa réussite, révèlent l’irréalité du monde actuel. Ce qui n’est pas rationnel, n’est pas réel. La réalité n’est pas forcément l’attribut d’un état de chose existant.
Arthur Rimbaud : « La vraie vie est absente. »
Les poètes sont des philosophes sauvages !
Gottfried Benn (Allemagne 1929) : « Il n’y avait plus de réalité, tout juste sa caricature. »
Antonin Artaud (1940) : « Je suis anarchiste parce que j’ aime tellement l’ordre que je n’en supporte pas la parodie ».
Un niveau métaphysique, initiatique.
Implicite. Caché. (Masqué, et peut-être défiguré par un parti pris d’humour). Mais fichée dans la chair sensuelle de mon opposition à la gynécocratie, en filigrane. Une métaphysique authentiquement chrétienne.
Mon ami Ibara, qui a tenu à préfacer le livre l’a immédiatement perçu.
Bien sûr les cagots vont parler d’ésotérisme, de marcionisme, d’hérésie : situer l’Enfer dans Saturne ! Le mauvais démiurge ! Les quatorze stations au père Lachaise ! etc, etc ...
Vade retro ! Albigeois ! Au bûcher !
Mais depuis dix lustres que je brûle, je ne redoute pas les bûchers.
Addenda du dimanche
Parfois certains commentaires donnent à penser, même négativement par la contradiction. Même si leur auteur me comprend de travers, comme ici, avec la sempiternelle critique puérile de « l’ordre moral. »
Et surtout ils me sont l’occasion de préciser ma pensée, qui en a bien besoin face à l’incompréhension constante contre laquelle je me heurte.
Don Juan n’est pas contre l’ordre moral, bien au contraire, car il en est l’enfant terrible. Le fils. Comme le Voleur l’est de la propriété privée.
Voici le commentaire :
“Qu’y a t-il de plus dégoûtant que la luxure offerte au plus grand nombre" Le mot "offerte" est trompeur : la capacité à la luxure, nous l’avons tous en naissant. Elle nous est pas offerte, mais confisquée, volée : par l’éducation, la culture, la religion, au nom de l’"ordre moral" ...
Il y a ici confusion entre le principe de plaisir, et la pornocratisation institutionnelle.
L’inhibition de la sexualité est partiellement nécessaire pour permettre à des instances sociales d’exister. C’est la sublimation. Elle ouvre sur la civilisation.
Par contre la pornocratie féministe généralisée est une désublimation répressive. C’est l’idéologie d’un pouvoir qui cherche non plus à organiser la masse (pour la conquête des marchés), mais qui cherche à tout décomposer. Son but c’est la barbarie.
La religion catholique en Europe a été une des plus grande instances civilisationnelles.
La culture est une hominisation, le Cul une ressingeation