Il y a en Hexagonie chaque année quelques 400 000 avortements par an, décidés non par des parents mais par les femmes, seules propriétaires indivis des embryons. Depuis les women-studies, les immenses progrès philosophiques ont prouvé que le fœtus n’était pas indépendant du Corps de la Femme, n’était pas un nouvel être embryonnaire, mais un amas de cellules vivantes, appartenant à ce qui le contient.
C’est du statut de ce Fœtus et par extension de celui des Bébés dont je voudrais vous entretenir. Au demeurant je ne ferai que répéter ce que je rapportais dans Fragrans feminæ publié en 2012. Dans ce recueil j’avais aussi divulgué que Gloria Steinam la grande égérie féministe des campus en 1968 était à la CIA depuis 1964, ce qui en dit long sur la nature du féminisme. Et lorsqu’il y a quelques jours, je lus dans R&R la révélation sensationnelle que Gloria Steinam était de la CIA, je fus pris d’une sorte de vertige sur mon propre néant, non plus posthume mais anthume, ce qui est très enrichissant..
Or donc, en juillet 2013, sur la chaîne de télévision américaine MSNBC, la présentatrice provoquait un tollé en affirmant dans son émission que la vie d’un enfant ne commençait que lorsque sa mère en déciderait. Et que l’élimination de celui-ci était moralement acceptable. Elle appuyait ses dires sur l’autorité d’une de ces Immenses Penseuses, dont seul le Féminisme est prodigue.
Le docteur Francesca Minerva, « philosophe et médecin de l’éthique à Oxford. » Chercheuse, elle chercha longtemps au Centre d’éthique pratique de l’Université d’Oxford, puis à la Faculté de philosophie de l’Université de Stockholm, ainsi qu’à l’Université de Bergame et à l’Université d’Oslo.
Dans le très considéré et vénérable British Medical la Penseuse soutint que les bébés ne sont pas de « vraies personnes », et que l’on devrait pouvoir les tuer, en toute légalité, si besoin s’en faisait sentir. Pour elle, avorter d’un fœtus ou tuer un nouveau-né parce qu’on n’en veut plus c’est du pareil au même.
Lisons :
« Le statut moral d’un nourrisson est équivalent à celui d’un fœtus dans le sens où tous deux sont dépourvus des propriétés qui justifient l’attribution d’un droit à la vie à un individu... Ils ne sont pas non plus des "personnes" au sens de sujets d’un droit moral à la vie. Nous entendons par "personne" un individu capable d’attribuer à sa propre existence une valeur (au moins) fondamentale, de sorte que le fait d’être privé de cette existence représente une perte pour lui. »
Or donc le bébé n’est pas capable d’attribuer à sa propre existence une valeur au moins fondamentale. Pourquoi hurle-t-il quand il a faim ? Juste pour ennuyer sa mère, probablement. Ou parce qu’il attribue une valeur absolue à son existence, mais qu’il est dans l’impossibilité présente de l’exprimer avec la densité intellectuelle requise. N’est ce point l’Amour maternel qui est l’ambassade de ce vouloir vivre si réel, si primordial ?
« Ceux qui ne sont capables que d’éprouver de la douleur et du plaisir (comme les nouveau-nés) ont le droit de ne pas subir de douleur [merci pour eux !]. Si, en plus d’éprouver de la douleur et du plaisir, un individu est capable d’atteindre n’importe quel objectif (comme de véritables personnes humaines et non humaines [SIC] ), il subit un préjudice s’il est empêché d’atteindre ses objectifs en étant tué. Aujourd’hui, on ne peut guère dire qu’un nouveau-né ait des objectifs, car l’avenir que nous imaginons pour lui n’est qu’une projection de notre esprit sur sa vie potentielle. »
Est-ce parce que nous seuls « imaginons » son avenir que son avenir devient imaginaire ?
« On pourrait prétendre qu’une personne est blessée parce qu’elle est empêchée de devenir une personne capable d’apprécier sa propre vie. Ainsi, par exemple, on pourrait dire que nous aurions subi un préjudice si nos mères avaient choisi d’avorter alors qu’elles étaient enceintes de nous ou si elles nous avaient tuées dès notre naissance. »
En tout cas si la maman de Minerva, avait été une mauvaise mère juive et avait eu le bon goût d’avorter elle aurait évité un préjudice funeste au genre humain tout entier.
« Si une personne potentielle, comme un fœtus et un nouveau-né, ne devient pas une personne réelle, comme vous et nous, alors il n’y a ni personne actuelle ni future qui puisse être lésée, ce qui signifie qu’il n’y a aucun mal. Ainsi, si vous demandez à l’un d’entre nous si nous aurions été blessés si nos parents avaient décidé de nous tuer lorsque nous étions fœtus ou nouveau-nés, notre réponse est "non", car ils auraient fait du mal à quelqu’un qui n’existe pas (le "nous" à qui vous posez la question), ce qui veut dire personne. Et si personne n’est blessé, alors aucun mal n’est survenu. »
C’est tellement inepte que j’ai relu plusieurs fois afin de vérifier s’il n’y avait pas eu d’erreur de traduction, notamment sur le temps des verbes.
Comme cela arrive de plus en plus de nos jours, l’imbécilité la plus crasse se travestit en « philosophie ». On pense à Onfray et à ses « tubes de canalisations » avec lesquels les gazaouis font des tanks.
Sur une Radio pro-vie, j’entendais l’autre jour un intervenant fardé de titres ecclésiaux et revêtu de tous les sacrements dire : « Bientôt on tuera à la naissance, ah ah ah, j’exagère mais enfin c’est un monde de fous » !
Il se trouvera pourtant un nombre croissant de « vraies personnes » vraiment féministes qui trouveront du sens à cette folie, n’en doutons pas. L’idée suit son chemin. Déjà de nombreux « éthiciens » (SIC) et leaders d’opinion, en particulier aux Etats-Unis, défendent ce droit à l’infanticide, appelé « avortement post partum », after-birth abortion, en langage politiquement correct.
Que le féminicide soit pire que l’homicide nous l’avions bien compris. Mais que l’infanticide devienne légalement une chose sinon encouragée, du moins permise, n’est ce point depuis l’Infanticide colossal de Gaza, une mise à jour nécessaire ?