Le ministère vient de publier les notes du bac sur les six dernières années. Derrière la hausse continue, les statistiques révèlent un véritable désastre.
Il y a des gens qui travaillent au ministère. Non, pas le ministre, pas les conseillers, pas les commissions ad hoc bourrées de copains qui se sont cooptés avec délectation (ainsi le tout récent Conseil supérieur des programmes, où l’on apprend avec intérêt que les seuls enseignants de terrain enrégimentés pour définir les nouveaux programmes sont des "expérimentateurs" ou des retraités).
Non, mais les petites mains qui oeuvrent sur les chiffres, dans d’obscures directions centrales, et qui disent la vérité - malgré le ministre, malgré les conseillers. Par exemple, la DEPP, Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (si, ça existe !), qui vient de publier les statistiques sur les notes obtenues par les bacheliers sur la période 2008-2013.
La constante macabre
Avant de vous livrer ces résultats, petit rappel de la théorie. Selon André Antibi, un mathématicien toulousain qui est parvenu ainsi à se faire une petite réputation, les enseignants, lorsqu’ils notent, répartissent inconsciemment leurs copies en trois paquets de tailles grossièrement égales - mauvais, moyens, bons. Ce qui doit nous amener à une courbe de Gauss à peu près parfaite à chaque fois.