D’après les commentaires que suscitent certains de mes articles ou entretiens récents, je constate qu’il y a un malentendu autour de la notion de satanisme. Il me semble donc utile d’apporter la précision suivante.
Si l’on croit à l’existence de Satan, on peut juger certains individus ou groupes d’individus « sataniques », c’est-à-dire considérer qu’ils agissent contre Dieu, donc au service de l’ennemi de Dieu. Cela ne signifie évidemment pas que ces individus se considèrent comme tels, c’est-à-dire qu’ils agissent sciemment au service du diable, encore moins qu’ils lui vouent un culte dans des réunions secrètes. Autrement dit, accuser quelqu’un d’être « satanique » n’est pas la même chose que l’accuser d’être « sataniste ». Lorsque je prétends qu’il n’y a aucune raison objective de considérer qu’untel est un « sataniste », je ne nie pas qu’on puisse le considérer comme « satanique », ou possédé par des pulsions perverses, ou même criminel et méritant d’être abattu comme un chien. Je ne nie même pas l’existence de Satan. Je dis simplement qu’il est déraisonnable de supposer, sans aucune preuve, qu’il se livre à un culte rituel de Satan (Lucifer, Belzébuth, Baphomet, etc.), avec ou sans sacrifice humain.
Par ailleurs, dans aucun de mes articles ou entretiens, je ne nie la réalité ni ne minimise la gravité de la pédocriminalité de réseau. Mon argumentaire porte sur une « théorie du complot » qui, à mon avis, nuit précisément à la recherche et à la réflexion sur la pédocriminalité. Cette théorie du complot affirme, de façon plus ou moins explicite, que les adorateurs de Satan gouvernent l’Occident dans l’ombre (thèse radicale), ou qu’un nombre important de nos élites occidentales vouent un culte à Satan (thèse modérée). Plus qu’une « théorie du complot », c’est une « mythologie du complot », car elle ne s’appuie sur aucun fait établi.
Je pense que cette mythologie, si elle n’est pas nouvelle, est aujourd’hui alimentée et exploitée dans un but d’infiltration cognitive ou d’opposition contrôlée. L’objectif n’est pas d’entraver notre découverte qu’« on nous ment », mais au contraire de nous y pousser jusqu’au délire paranoïaque, tout en détournant notre attention du vrai problème et des vrais ennemis. C’est ce que j’ai appelé dans une conférence récente, la « pilule noire ».
Un peu de logique : pour vouer un culte à Satan, il faut croire à Satan, et donc croire aussi à Dieu et décider d’agir contre Dieu ; en fait, adorer Satan signifie croire que Dieu et Satan se livrent un combat cosmique et décider de se rallier au perdant annoncé par les prophéties. La personnification du Mal en Satan est le pendant de l’anthropomorphisation de Dieu dans la tradition chrétienne. Ce n’est pas à l’intérieur de ce paradigme que pensent la majorité des hyper-riches et des hyper-puissants qui nous gouvernent.
Ceux qui, comme nos Young Global Leaders, font la promotion du transhumanisme, de l’homosexualisme ou du transgenrisme, le font au nom d’une conception du Progrès, pas de Satan. On peut qualifier leur projet de satanique, mais il n’implique pas nécessairement, de la part de ses concepteurs, un culte de Satan. On peut en dire autant de tous les artistes dégénérés et de leurs mécènes, ou encore de tous ceux qui font de l’inversion des valeurs la valeur suprême. Ils se croient progressistes, pas satanistes.
Par ailleurs, soyons sérieux, si l’on analyse la loyauté des élites politiques américaines – celles qui se retrouvent au Bohemian Grove par exemple – on constate aisément que, s’ils ont juré allégeance à une entité, ce n’est pas à Satan ou Moloch, mais à Israël, et très ostensiblement. D’où le soupçon que le mythe de leur rites sataniques sert à détourner l’attention des simples d’esprits de leur soumission réelle à Israël.
Le satanisme culturel comme transgression de masse
Je pense que l’expression « transgression de masse » introduite par Alain Soral permet de sortir de la confusion. Appelons donc « transgressisme » l’idéologie ou le paradigme caractéristique de l’Occident collectif décadent. Il existe bien une composante proprement satanique dans ce transgressisme. Il y a depuis longtemps du satanisme dans le rock heavy metal (black metal, etc.), et plus récemment, on a vu apparaître une esthétique explicitement satanique dans la musique pop grand-public, par exemple à l’Eurovision, devenue depuis la prestation de Madonna en 2019 un haut lieu de ce satanisme culturel. Certes. Mais ce satanisme culturel n’est qu’une forme de transgression parmi d’autres : la transgression du sacré et du religieux.
Et je n’ai pas besoin de vous dire QUI est derrière tout cela. Ce ne sont pas des adorateurs de Satan, mais des adorateurs de Yahvé qui injectent du satanisme dans l’art et dans l’industrie du divertissement, pour la même raison qu’ils promeuvent la pornographie, la pédophilie, l’homosexualisme, le transgenrisme et toutes les formes possibles de transgression pour détruire spirituellement et démographiquement la civilisation européenne.
En outre, il faut bien du spectacle de satanisme pour générer l’angoisse d’une menace civilisationnelle venant du satanisme. La relation entre le satanisme et la dénonciation du complot sataniste est la même qu’entre le racisme et l’anti-racisme. Cette opposition dialectique artificielle n’appelle aucune synthèse hégélienne, car elle est faite pour générer toujours plus de stress, de division et de confusion.
L’idéologie de la transgression de masse est propre à encourager la pédophilie : croire qu’il n’existe aucune morale transcendante et que les lois naturelles sont faites pour être transgressées, c’est en effet ce que pensent généralement les pédophiles, ceux du moins qui sont capables de conceptualiser leur perversion. La progression effrayante de la pédophilie n’est donc pas due à la montée du satanisme (inexistante), mais à la montée du transgressisme (incontestable). Encore une fois, ce transgressisme est peut-être satanique à nos yeux, mais il ne se confond pas avec le « satanisme », au sens d’un culte religieux de Satan. Certes, nul n’est tenu d’adopter cette distinction lexicale, et chacun est libre de continuer de parler de « pédo-satanisme » pour signifier que la pédophilie est satanique. Mais il n’existe aucune preuve sérieuse que la pédocriminalité est liée à un culte de Satan. Le lien entre les deux est mythologique et non pas historique.
Pour résumer, je distingue deux forces principales pour expliquer l’émergence du transgressisme comme idéologie civilisationnelle dominante : une force intérieure et une force extérieure.
D’une certaine manière, le transgressisme est une évolution presque inévitable du progressisme, qui est l’idéologie dominante de l’Occident depuis au moins le XIXe siècle. Le progressisme postule, plus ou moins ouvertement, que tout ce qui est possible techniquement est souhaitable (surtout s’il y a un marché potentiel : le progressisme et l’idéologie du capitalisme). Cela s’applique à la technologie médicale : la contraception chimique est bonne dès lors qu’elle est possible. C’est le progrès. Pareillement, le changement de sexe devient une bonne chose dès lors qu’il est possible et qu’on peut susciter une demande, donc un marché.
Cependant, cette logique interne n’explique pas tout : la promotion de la pédophilie, par exemple, ne repose pas sur une avancée technologique, et s’inscrit difficilement dans une logique progressiste. Il y a donc une force extérieure qui pousse notre civilisation dans la transgression de masse. Cette force provient d’une communauté parasitique et hostile, qui camoufle son action par différents stratagèmes. La mythologie des élites satanistes est l’un de ces stratagèmes. C’est un nuage de fumée, ou plutôt un nuage d’encre noire.
Les satanistes n’ont aucun pouvoir ; c’est pourquoi vous pouvez les dénoncer autant que vous le voulez sans conséquence. Jean-Dominique Michel a fait récemment une vidéo sur le thème « La pédo-criminalité et le pédo-satanisme gouvernent-il notre monde ? », et l’a postée sur YouTube avec le titre : « Celle-ci sera-t-elle censurée ? » Eh bien non ! Je lui propose de renouveler maintenant l’expérience avec une vidéo sur le thème « Les juifs gouvernent-ils le monde ? »
Ronald Bernard, le whistleblower bidon des banquiers lucifériens
Outre ma critique de la mythologie des élites satanistes, j’ai voulu, dans mes articles et entretiens récents, mettre en garde contre les pièges qui nous sont tendus sur le chemin de la réinformation. Nous avons trop tendance à croire les affirmations qui vont dans le sens de nos opinions, sans nous donner suffisamment la peine d’en chercher les preuves.
Si nous cherchons sincèrement la vérité, nous devons rester ancrés dans l’argumentation rationnelle. Cela demande un travail de recherche, de lecture et de réflexion. Si nous ne sommes pas prêts à faire ce travail, alors suspendons notre jugement. Et ne croyons pas telle ou telle autorité sur parole. Car outre l’infiltration cognitive organisée par certains réseaux, il y a, dans le climat de compétitivité des youtubeurs et autres faiseurs d’opinion, une tendance à en rajouter. Il faut toujours du nouveau, du scoop, des révélations fracassantes, et l’on gagne des vues facilement en flattant le goût des masses pour le morbide. La « psychologie des foules » et sa tendance à l’hystérie collective (Gustave Le Bon) peuvent être exploitées aussi bien par le Système que par les opportunistes ou les infiltrés de l’anti-Système.
En 2013 est apparue une interview d’un homme se présentant comme un financier néerlandais du nom de Ronald Bernard. La vidéo a rapidement été traduite en plusieurs langues et a attiré des dizaines de milliers de vues en Europe. En 2017 a circulé la nouvelle de sa mort mystérieuse (sur un site spécialisé dans les fausses nouvelles, thepeoplesvoice.tv), mais sa chaîne YouTube, qui compte maintenant 50 000 abonnés, a continué de poster de nouvelles interviews jusqu’en 2023. Bernard affirme avoir eu une connaissance directe des pratiques criminelles de l’élite financière mondialiste, ayant traité directement avec « des gouvernements, des multinationales, des services secrets et d’autres organisations terroristes », supervisant parfois le convoyage de camions remplis de billets de banques. « J’ai joué au plus haut niveau pendant environ cinq ans. » Il a découvert que ces gens étaient des lucifériens lorsqu’ils l’ont emmené « dans des endroits appelés Églises de Satan », où ils faisaient « leur sainte messe avec des femmes nues, de l’alcool et d’autres choses ». Cela l’a amusé jusqu’à ce qu’on lui demande de « participer à un sacrifice d’enfant ». Il a refusé. Il a ensuite étudié la Bible et Les Protocoles des Sages de Sion, a vécu une expérience de mort imminente et a réalisé que « le monde entier, tel que nous pensons le connaître, n’est qu’une illusion à laquelle nous croyons ». Ah, et avant qu’il quitte le monde satanique, « on m’a torturé physiquement […] afin de s’assurer que je ne romprais jamais le contrat du secret ». Il faut prendre cela, je suppose, comme explication suffisante du fait que, bien que sachant tout, il ne dit rien : pas un nom, pas un lieu, pas une date qui pourrait donner un peu de chair à son histoire purement abstraite. En fait, il est impossible de trouver le nom de la société qu’il prétend avoir dirigée. Ronald Bernard n’a aucun passé documentable, ce qui est tout simplement invraisemblable pour quelqu’un qui prétend avoir créé des entreprises et « gravité dans les plus hautes sphères de l’élite financière ». Ce type n’a pas de CV. Il n’a peut-être même pas d’acte de naissance. Vous trouverez ici le témoignage d’une personne qui prétend avoir travaillé avec lui, jusqu’à s’apercevoir que rien ne permettait de confirmer son récit autobiographique.
Ce qui renforce ma suspicion, c’est que son seul projet semble être la création d’une « plateforme financière » nommée B. of Joy, qui vous promet, en échange de votre argent, un « revenu émotionnel » (emotional return).
Si vous êtes plus chanceux que moi et trouvez une preuve, aussi mince soit-elle, de l’authenticité du personnage et de son témoignage, indiquez-le en commentaire. Sinon, réfléchissez bien : pourquoi lui feriez-vous confiance ? Est-ce parce qu’il a une bonne tête et verse une larme en évoquant ce moment crucial où il a vu un enfant sacrifié ? C’est troublant, j’en conviens. Mais ce n’est pas une preuve. Peut-être a-t-il pris des cours de théâtre. Le monde est plein d’acteurs prêts à se faire passer pour des experts ou des insiders et raconter n’importe quoi dans des documentaires bidons comme, par exemple, Above Majestic. Tiens, comme par hasard, Ronald Bernard apparaît dans ce film.