La responsable de la Banque mondiale pour la Russie, Mme Birgit Hansl [1] voit dans la dépréciation actuelle du rouble les signaux d’une prochaine croissance de l’économie russe. Ceci est parfaitement dans la ligne de la version d’octobre 2015 du rapport World Economic Outlook du Fond Monétaire international.
En fait, on peut se demander si le gouvernement russe n’a pas délibérément usé de l’arme d’une dépréciation du rouble pour favoriser le changement structurel d’une économie jusque là trop dépendante tant de la finance internationale que du cours des matières premières.
État des lieux
Le rouble a été affecté par le prix du pétrole et par un mouvement de dépréciation correspondant à la correction de la surévaluation relative qu’il avait connue depuis 2007. En fait on voit trois facteurs qui ont pesé sur le taux de change :
la volonté du gouvernement de stopper le mouvement de surévaluation du taux de change réel au début de 2014 ;
les effets des sanctions financières qui ont empêché les entreprises russes de faire « rouler » leurs dettes et qui ont provoqué une forte demande pour le dollar fin 2014, contexte qui a permis le déclenchement d’une spéculation politique, qui a été contrée violemment par la Banque centrale de Russie ;
la nécessité de laisser fluctuer le taux de change suivant les prix du pétrole pour maintenir les équilibres budgétaires en Russie.
De ce point de vue, il est important de se souvenir des chiffres quant aux ressources budgétaires de la Russie. [...]
Les producteurs russes gagnent désormais des marchés, que ce soit en Russie, face aux produits importés, ou à l’exportation. Et cela se traduit par une poussée de l’investissement dans certains secteurs comme les équipements électrotechniques (+30%), la chimie (+23%), les constructions mécaniques (+18) ou les matières plastiques et le caoutchouc (+15%). Ces chiffres sont importants, car ils indiquent que c’est l’industrie russe toute entière qui, du fait de la dépréciation du rouble, est en train de se moderniser et de se transformer.
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