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Réponse à Gilles-William Goldnadel

On ne présente plus l’ineffable Gilles-William Goldnadel, avocat franco-israélien, membre (depuis 2010) du comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), et grand défenseur d’Israël devant Yahvé…

 

Il fait partie de ces caméléons capables de changer de couleur politique au gré des circonstances mais surtout en fonction des intérêts d’une certaine élite juive et du projet sioniste. Proche de la nouvelle droite, il est nommé en 2013 secrétaire national de l’UMP chargé des médias et se rapproche de Robert Ménard (dont il est l’avocat) et de Marine Le Pen (dont il est le conseiller).

L’objectif ? Ramener dans le giron pro-israélien une droite qui se dit l’héritière de la tradition française catholique.

 

« Le lien historique sacré entre Paris et Jérusalem, la France chrétienne et l’État juif »

Gilles-William Goldnadel et ses amis ont fait de l’histoire de France et de la chrétienté une romance d’amour entre juifs et chrétiens, entre la France et Israël.

Dans une tribune du 3 janvier 2017 dans Valeurs Actuelles, M. Goldnadel écrit « Je relisais hier "La guerre des six jours" du grand Pierre Boutang, publié récemment par les éditions Les Provinciales, dirigées par l’excellent Olivier Veron. Cet ouvrage issu des articles écrits dans le feu de l’été 1967 dans la "Nation Française" rappelle le lien historique sacré entre Paris et Jérusalem, Saint-Louis et David, la France chrétienne et l’État juif » [1]

On a beau chercher dans les profondeurs de l’histoire, on ne trouve aucune trace de ces liens sacrés. Si Saint Louis s’est rendu en Égypte, ce n’était certainement pas pour l’amour des juifs ou du judaïsme, et encore moins pour rebâtir le royaume de David ; il l’a fait dans le prolongement et la fin des croisades concomitantes de la chute du Royaume chrétien de Jérusalem [2]. D’ailleurs, lorsqu’ils conquirent la Ville sainte, les Croisés rassemblèrent les juifs dans leur synagogue et les y brûlèrent vifs [3].

Comment la France chrétienne aurait-elle pu soutenir ou tisser des liens avec l’État juif ?

Au-delà de la déformation historique, il y a là un anachronisme spectaculaire ! En effet, lorsque furent fondés le Foyer national juif (début des années 1920) et l’État d’Israël (1948), le régime en France, était tout sauf chrétien, il était républicain.

Et malgré cela, le Général de Gaulle n’apporta pas son soutien à Israël durant la guerre de 1967, au contraire, il fit une déclaration qui serait aujourd’hui qualifiée d’antisémite :

Et certains mêmes redoutaient que les juifs, jusqu’alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tous temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois qu’ils seraient rassemblés, dans le site de son ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits qu’ils formaient depuis 19 siècles : « l’an prochain à Jérusalem ».

D’ailleurs, lorsque Théodore Herzl demanda au Pape Pie X une lettre de soutien au projet sioniste, ce dernier le reçut mais refusa catégoriquement, au nom des principes catholiques, de lui apporter toute aide ou soutien.

Le Pape fit une réponse officielle et explicite :

Nous ne pourrons pas empêcher les Juifs d’aller à Jérusalem, mais nous ne pourrons jamais les y encourager. Le sol de Jérusalem n’a pas toujours été sacré, mais il a été sanctifié par la vie de Jésus. Les Juifs n’ont pas reconnu Notre Seigneur et nous ne pourrons donc pas reconnaître le peuple juif. Non possumus.

 [4]

 

Israël : État « pacifique au milieu d’arabes hostiles »

M. Goldnadel poursuit, surfant sur ce qu’il fait mine de déplorer, à savoir « l’inculture de notre période » : « Je cite cette phrase de ce compagnon de tranchée du philosophe juif Levinas et du philosophe chrétien Gabriel Marcel : "Israël n’est pas incompatible avec l’existence des peuples arabes, en leur diversité, et qui auraient oublié le principe conquérant de l’islam si quelques démagogues (d’ailleurs inspiré d’un autre islam, celui du germanisme nazi) ne l’avaient réveillé, et réveillé contre les seuls juifs" ». Là encore, M. Goldnadel et l’auteur cité, passent à côté de la réalité historique, puisque les premiers et plus ardents antisionistes palestiniens n’étaient pas musulmans, mais chrétiens, à l’instar du palestinien de confession chrétienne Negib Azoury, qui écrivait en 1905, alors que le projet sioniste s’affichait au grand jour :

Deux phénomènes importants, de même nature et pourtant opposés, qui n’ont encore attiré l’attention de personne, se manifestent en ce moment dans la Turquie d’Asie : ce sont le réveil de la nation arabe et l’effort latent des Juifs de reconstituer sur une très large échelle l’ancienne monarchie d’Israël. Ces deux mouvements sont destinés à se combattre continuellement, jusqu’à ce que l’un d’eux l’emporte sur l’autre. Du résultat final de cette lutte entre ces deux peuples représentant deux principes contraires, dépendra le sort du monde entier. Ce n’est pas la première fois, du reste, que les intérêts de l’Europe dans la Méditerranée sont agités dans les pays arabes ; car ce territoire, qui met en communication trois continents et trois mers, a été, à des époques différentes, la scène où se sont déroulés des évènements politiques ou religieux qui ont renversé le cours des destinées de l’univers.

 [5]

De plus, ces Palestiniens, « belliqueux et nazislamistes » acceptent, en 1918, une nouvelle immigration juive, à condition que ce soit dans le cadre d’une égalité des droits avec les autres populations. Mais pour les sionistes, comme le fait remarquer l’historien Henry Laurens, cette égalité est inacceptable, du fait qu’ils désirent au minimum une communauté nationale exclusive et au maximum l’appropriation de toute la Palestine [6]. Et ceci s’est historiquement vérifié.

La même année, les Palestiniens organisés en comités islamo-chrétiens, composés de notables représentants les grandes agglomérations, commencent à mettre sur pied des manifestations contre ce qu’ils perçoivent comme une future expropriation [7]. Au début des années 1920, L’Association islamo-chrétienne était devenue la principale organisation politique palestinienne.

Et pour montrer à quel point M. Goldnadel est loin de la réalité historique, je souligne que, à l’hostilité des chrétiens et des musulmans palestiniens envers les sionistes conquérants, s’ajoute celle des juifs palestiniens. En effet, au début des années 1920, le Foyer juif reçoit comme contingents de peuplement des juifs de Russie financés par de grandes fortunes juives américaines et auxquels la Grande-Bretagne accorde des visas d’immigration pour la Palestine qui est sous mandat britannique [8]. Le 1er mai 1921 éclatent alors, entre les juifs palestiniens et ces juifs ashkénazes, des incidents et des heurts qui vont durer trois jours.

C’est donc bien une inversion accusatoire que d’affirmer, comme le fait M. Goldnadel, que les Palestiniens et autres arabes de la région sont des conquérants. Puisque ce sont bien les sionistes qui vont, par grignotages, actes de terrorisme (commis par l’Irgoun et l’Haganah) et autres procédés, conquérir la Palestine, sans parler du Sinaï égyptien et du Golan syrien.

Dès sa création, le Foyer juif considère que les autochtones non-juifs doivent être exclus de la communauté. Ainsi, Henry Laurens explique que :

Le Yichouv (communauté juive) se fonde en tant que refus absolu de toute collaboration économique et sociale avec la population arabe. L’exclusivisme juif, nécessaire pour la constitution du foyer national, fait que toute interaction avec le secteur arabe est considérée comme une défaillance qu’il faut absolument pallier. L’ambigüité historique du sionisme en tant que formulation nationale et laïcisante d’une communauté jusqu’alors définie en terme religieux constitue le Yichouv en entité hybride : un ensemble civique ayant le droit de s’appeler « peuple » mais dont les critères d’appartenance sont définis par une appartenance religieuse.

 [9]

Après s’être solidement implantés, les sionistes vont à partir de 1947 se lancer dans des guerres d’expansion incessantes en Cisjordanie. Le 29 novembre 1947, jour où l’ONU vota le plan de partage de la Palestine, les sionistes et les Palestiniens s’affrontent ; en 1948, le mandat britannique sur la Palestine prend fin, et le 14 mai 1948 l’État d’Israël est créé.

Sous l’influence de la communauté juive américaine, les États-Unis reconnaissent l’État d’Israël et ce, contre l’avis de plusieurs conseillers importants du président Truman. Dans un mémo interne de 1948, le chef du Département d’analyse stratégique George Kennan écrivait :

Soutenir les objectifs radicaux du sionisme politique se fera au détriment des objectifs de sécurité que les États-Unis se sont fixés au Moyen-Orient

 [10]

Cette guerre d’expansion que démarre le Foyer national juif en 1947 a provoqué une réponse des pays arabes ; la guerre éclate le 15 mai 1948 (et prend fin le 7 janvier 1949) et oppose Israël à l’Égypte, la Syrie, l’Irak et la Transjordanie. La fable du petit État naissant faisant face à cinq armées chevronnées et bien équipées a été démontée par plusieurs historiens israéliens, dont Benny Morris et Ilan Pappe qui écrivit :

Quelques petits milliers de combattants irréguliers palestiniens et arabes faisaient face à des dizaines de milliers de soldats juifs surentrainés

 [11]

Cette politique d’expansion par la force s’est jusqu’à présent poursuivie ; en 1956 la guerre est facilement gagnée contre l’Égypte à qui Israël prend le Sinaï (qu’il a dû rendre depuis aux termes des accords de Camp David). Le Premier ministre Ben Gourion, dans cette logique expansionniste et pour apaiser les alliés européens, proposa à la France et à la Grande-Bretagne de partager la Jordanie entre Israël et l’Irak et l’octroi à Israël d’une partie du Liban et du détroit du Tiran [12].

Attitude conciliante qui n’a pas empêché Israël de mener des actions hostiles contre son propre grand ami américain : en 1954 des agents israéliens tentaient de faire sauter plusieurs cibles américaines en Égypte, dans le but de semer la discorde entre Washington et Le Caire [13]. Durant la guerre de 6 jours en 1967 – engendrée par la stratégie israélienne de surenchère sur le front syrien [14] – Tsahal conquiert la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, la bande de Gaza, le Golan syrien et la péninsule du Sinaï appartenant à l’Égypte.

Alors que les États-Unis ne voulaient pas s’en mêler – du fait de la menace de l’Union soviétique alliée de la Syrie et de l’Égypte – Israël tenta de les y faire entrer de vive force en frappant le navire de reconnaissance américain USS liberty qu’il voulut faire passer pour une attaque égyptienne contre les États-Unis [15], comme en 1954. C’est ce qu’on appelle de nos jours « a false flag attack », une attaque sous faux drapeau.

La Syrie, qui voulait récupérer le Golan, et l’Égypte sa partie du Sinaï [16], lancent le 6 octobre 1973 une attaque surprise et coordonnée contre Israël (l’Égypte attaque par le Sinaï et la Syrie par le Golan). Les Égyptiens sont contraints à la reddition et la Syrie poursuit la guerre afin de récupérer le Golan mais sans succès. Un cessez-le-feu est signé le 28 octobre 1973.

Le but final de ces guerres successives et de l’agressivité chronique d’abord du Foyer juif puis d’Israël, est l’établissement du Grand Israël et non pas la défense de « la seule démocratie du Proche-Orient face à 300 millions de nazis arabes ».

 

 

Dès 1918, Ben Gourion, dans un livre coécrit en yiddish, inclut dans les frontières du futur État juif les territoires occupés, le sud du Liban jusqu’au fleuve Litani, une partie du sud de la Syrie, une grande partie de la Jordanie et la péninsule du Sinaï [17]. Les sionistes sont restés très discrets sur leurs ambitions territoriales, ceci afin de ne susciter ni la colère des arabes ni celle de Londres. C’est une stratégie de grignotage permanent qui s’oppose à celle des plus radicaux qui comme Jabotinsky, voulait tout ou rien [18].

Lorsque les sionistes acceptèrent le partage prévu par la commission Peel de 1937 et celui de l’ONU en 1947, ce n’était pour eux qu’une manœuvre tactique, un palier menant vers le Grand Israël.

Ainsi, en 1937, Ben Gourion déclara :

Après la formation d’une grande armée suite à la création de l’État, nous abolirons le partage et nous occuperons toute la Palestine.

La même année il dit à son fils :

Érigeons un État juif sur-le-champ, même si ce n’est pas sur tout le territoire. Le reste nous reviendra avec le temps. Il le faut

 [19]

Le 13 mai 1947, un an avant la création de l’État d’Israël, Ben Gourion déclara devant l’Agence juive aux États-Unis : « Nous voulons la terre d’Israël dans sa totalité. C’était l’intention de départ ».

Une semaine plus tard, devant l’Assemblée élue à Jérusalem, il affirme :

Y-a-t-il une personne parmi nous qui ne soit pas d’accord avec le fait que l’intention première de la Déclaration Balfour et du mandat sur la Palestine, et l’intention première des espoirs nourris par des générations de Juifs, était de créer un État juif sur la totalité de la Terre d’Israël ?

 [20]

Entre la réalité historique du sionisme et d’Israël et les interprétations, il y a un monde… N’en déplaise à M. Goldnadel dont l’objectif est, comme Éric Zemmour, d’établir une alliance « judéo-chrétienne » fondée sur des mythes, pour entraîner l’Occident dans une mort certaine, par la guerre dans le monde musulman et en Europe, au seul bénéfice d’Israël [21].

Youssef Hindi

 

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Notes

[1] Gilles-William Goldnadel, « L’ONU, pompier incapable devenu pyromane », Valeurs Actuelles, 03/01/2017.

[2] Jacques Bainville, Histoire de France, 1924, Chapitre 5.

[3] Amin Maalouf, Les croisades vues par les Arabes, 1983, J’AI LU, p. 69.

[4] Pape Pie X, le 25 janvier 1904, Cité du Vatican.

[5] Negib Azoury, Le Réveil de la nation arabe dans l’Asie turque, Paris, 1905, pp. 1-9.

[6] Henry Laurens, L’Orient arabe, arabisme et islamisme de 1798 à 1945, Armand-Collin, 1993, p. 165.

[7] Henry Laurens, op. cit., p. 184.

[8] Henry Laurens, op. cit., p. 218.

[9] Henry Laurens, op. cit., p. 227

[10] Stephen Walt et John Mearsheimer, Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, La Découverte, 2009, p. 64..

[11] Ilan Pappe, The Ethnic Cleansing of Palestine, Oneword Publications, Oxford, 2006, p. 45.

[12] Walt et Mearsheimer, op. cit., p. 37.

[13] Walt et Mearsheimer, op. cit., p. 89.

[14] Voir : Avi Shlaim, The Iron Wall : Israel and the Arab World, Norton, New York, 2000, p. 235.

[15] Walt et Mearsheimer, op. cit., p. 55.

[16] Benny Morris, Righteous Victims, p. 387.

[17] Benny Morris, op. cit., p. 75.

[18] Avi Shlaim, Iron Wall, p. 21.

[19] Rapporté par Flapan, Brith of Israel, p. 22 ; Avi Shlaim, Iron Wall, p ; 21.

[20] Uri Ben Eliezer, The Making of Israeli Militarism, Indiana University Press, Bloomington, 1998, p. 150.

[21] Stratégie multiséculaire exposée en détail dans : Youssef Hindi, Occident et Islam – Tome I : Sources et genèse messianiques du sionisme, Sigest, 2015.

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29 Commentaires

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  • #1641402
    Le 11 janvier 2017 à 20:04 par Telecaster
    Réponse à Gilles-William Goldnadel

    Comment ne pas voir dans les Evangiles la radicale et profonde rupture avec l’Ancienne Alliance ? Précisons une fois de plus qu’il ne s’agit pas de promouvoir la haine mais au contraire de dénoncer la haine explicite contenue dans l’Ancienne Alliance et dans son exégèse talmudique . Dans la mesure où la Nouvelle Alliance accomplit l’Ancienne en la débarrassant de son suprémacisme racial et de sa volonté de domination, il ne saurait exister de "valeurs judéo-chrétiennes " . Une France chrétienne ne peut se concevoir autrement que comme fermement et paisiblement anti-judaïque . Une France chrétienne doit inviter les circoncis dans la chair à entrer dans la circoncision du coeur .

     

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    • #1641496
      Le Janvier 2017 à 23:16 par Jean-Philippe
      Réponse à Gilles-William Goldnadel

      @Telecaster
      Je comprends où vous voulez en venir, mais nul part dans l’Ancien Testament ni dans le Nouveau il est question de haine au contraire ! Il est question d’amour, mais également de justice divine, très grande nuance. Je vous conseille de relire la Bible et reprendre chaque passage dans son contexte.
      On ne peut pas être chrétien authentique et désapprouver l’Ancien Testament qui représente une partie importante de la Parole de Dieu. Les musulmans croient également à nombreux passages de l’Ancien Testament. En fait, le Coran relate plusieurs passages de l’Ancien Testament et ce, à très peu de différences près.

      Le Talmud marque certes une fracture importante avec le christianisme et l’islam, mais pas l’Ancien Testament qui fait parti intégrante de la foi chrétienne et de la foi musulmane. Demandez à n’importe quels chrétiens et musulmans pratiquants, ils vous le confirmeront.

       
    • #1641543
      Le Janvier 2017 à 00:49 par Seb
      Réponse à Gilles-William Goldnadel

      Très belle réponse de Jean-Philippe. Personnellement je crois que le nouveau ajoute à l’ancien par l’Exemple et abolit par l’amour qui est la vérité donc l’universel(et plus encore bien sûr). Mais bon moi suis pas prêtre.

       
    • #1641696
      Le Janvier 2017 à 12:54 par Telecaster
      Réponse à Gilles-William Goldnadel

      Je conviens tout à fait que :
      - Les Evangiles ne procèdent comme la table rase coranique . Lorsque Jésus-Christ affirme "accomplir la Loi " , il ne fait que citer les Ecritures de ses pères . La rébellion lancée par Dieu incarné en Jésus-Christ a lieu à l’intérieur même du contexte juif . Saul ensuite lui donne une portée universelle au-delà des douze tribus .
      - ’Le Nouveau ajoute à l’Ancien " . Mais il semblerait que la mise à jour christique ne soit pas parvenue jusqu’au coeur des premiers intéressés .

      Notre débat illustre la difficulté de compréhension du christianisme , non seulement au niveau de l’Incarnation et de la Trinité , mais aussi dans l’articulation entre Ancienne et Nouvelle Alliance . J’essaie de tenir une position médiane entre ces deux extrêmes :
      - dé-judaïser les Evangiles façon New Age ( Jésus grand chaman ) .
      - payer éternellement le copyright à l’Israël terrestre, façon protestantisme évangélique .

       
  • #1641408
    Le 11 janvier 2017 à 20:21 par La rochejaquelein
    Réponse à Gilles-William Goldnadel

    @ Youssef Hindi

    « On a beau chercher dans les profondeurs de l’histoire, on ne trouve aucune trace de ces liens sacrés. Si Saint Louis s’est rendu en Égypte, ce n’était certainement pas pour l’amour des juifs ou du judaïsme, et encore moins pour rebâtir le royaume de David  » Youssef Hindi

    Vous ne trouvez pas de lien parce que vous cherchez mal. Si vous prenez la peine d’aller visiter ce joyaux qu’est la sainte chapelle vous observerez que juste au dessus du banc sur lequel Saint Louis s’asseyait quotidiennement pour prier, figure bien au centre du vitrail : Le Roi David. Une place de choix vous en conviendrez. La monarchie a tout le long de son histoire fait référence à Jérusalem.

    Il n’y a pas de rupture pour un roi chrétien, mais une lecture de l’ancien testament par le nouveau. La référence à Jérusalem est permanente. La chrétienté aurait pu se contenter de quelques passages du pentateuque en plus des évangiles, au lieu de cela elle a gardé la Thora toute entière avec parfois une gymnastique intellectuelle d’équilibriste, mais elle a tout gardé. Les psaumes que chantent nos moines sont à la lettre ceux chantés par les rabbins, il furent écrit par le roi David justement.

    La table rase est une valeur musulmane, non chrétienne.

     

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    • #1641430
      Le Janvier 2017 à 21:07 par inference.deductive
      Réponse à Gilles-William Goldnadel

      @La rochejaquelein

      "La monarchie a tout le long de son histoire fait référence à Jérusalem."

      Oui, mais pas à l’État juif et au royaume de David tel que le décrivent les rabbins contemporains, mais à Jérusalem, cœur du royaume du Christ Roi. Youssef Hindi à raison.

       
    • #1641517
      Le Janvier 2017 à 23:57 par Emmanuelle
      Réponse à Gilles-William Goldnadel

      @La rochejaquelein
      "Les psaumes que chantent nos moines sont à la lettre ceux chantés par les rabbins".
      Psaume et chrétien sont bibliques mais pas moines et rabbins. Judéo-christianisme encore moins.
      Quand le mensonge infecte et stérilise tout, comme c’est le cas de l’histoire asservie que vous recopiez, la table rase permet au moins de trier le bon grain de l’ivraie et d’établir les faits, les sources à la main comme M. Hindi.

       
    • #1641880
      Le Janvier 2017 à 19:50 par La rochejaquelein
      Réponse à Gilles-William Goldnadel

      @ inférence déductive.

      le problème des rabbins actuels n’interfère en rien sur la relation symbolique du royaume de France à Jérusalem.

      Le lien entre la France et Jérusalem est là de toute évidence, tout comme le lien avec Athènes.
      Ce qui n’a rien à voir avec la tradition française et européenne en revanche c’est l’Islam.

      La question palestinienne ou l’interférence du CRIF dans notre politique extérieure c’est un autre sujet.

       
  • #1641420
    Le 11 janvier 2017 à 20:50 par inference.deductive
    Réponse à Gilles-William Goldnadel

    Gilles-William Goldnadel remis à sa place !

    Juste un détail sur le fait que les Croisés rassemblèrent les juifs dans leur synagogue et les y brûlèrent vifs. D’après C. Hillenbrand, dans "The Crusades : Islamic Perspectives", (Oxford : Routledge, 2000, p64) : les Juifs se rassemblèrent dans leur synagogue, (après avoir combattu les croisés) et les Francs les y brûlèrent vifs. Ca fait quand même une différence.

    Sinon, très bon article, clair et concis, bravo à Youssef Hindi !

     

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  • #1641433
    Le 11 janvier 2017 à 21:09 par Emmanuelle
    Réponse à Gilles-William Goldnadel

    Faits et documents : la correction des mensonges et des fantasmes des scribes contemporains, point par point !
    Merci, M. Youssef Hindi.

     

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  • #1641590
    Le 12 janvier 2017 à 03:53 par benoit marie
    Réponse à Gilles-William Goldnadel

    N’est ce pas Saint Louis qui a introduit l’idée de signes distinctifs pour les Juifs ?
    N’y avait-il pas des ghettos au Moyen-Age ?

     

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  • #1641704
    Le 12 janvier 2017 à 13:24 par Alex
    Réponse à Gilles-William Goldnadel

    Outre cet article remarquable de Youssef Hindi, la mention par Goldnadel d’une France "judeo-chrétienne" œuvrant fraternellement, "éternellement" et "téléologiquement" avec le sionisme pour un avenir commun est intéressante à plus d’un titre, car en dehors du montage mensonger sur lequel cette idée repose, elle est caractéristique d’une phase avancée de la subversion qui a traversé l’Occident depuis la fin du XIXe siècle, et qui, sous des formes diverses, tend à associer, pour appuyer une "légitimité" que le sionisme n’a jamais eue même au regard du Judaïsme authentique, la Chrétienté à un projet futur basé sans doute à Jérusalem et sur la nature duquel bien peu de gens ont connaissance des tenants et aboutissants réels. Plus le temps avance, plus les masques tombent. L’Antéchrist se présentera comme ayant des "habits de lumière", et cherchera toujours, en mode inversé, à s’attribuer les symboles et les pouvoirs du véritable Messie.

     

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  • #1642091
    Le 13 janvier 2017 à 01:36 par Ataviste
    Réponse à Gilles-William Goldnadel

    Ça fait toujours du bien de se voir explicitées les feuilles de route de personnages dont on n’a pas le temps, ni l’énorme envie, d’éplucher les déclarations.

    Excellente synthèse historique, de plus ! (Ça fait réviser).

     

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  • #1642116
    Le 13 janvier 2017 à 04:52 par Count Grishnackh
    Réponse à Gilles-William Goldnadel

    Zemmour est d’accord avec Soral sur beaucoup de sujet. De plus, il se considère comme "juif français" et non pas comme "franco-israélien". D’ailleurs, jamais, je ne l’ai entendu parler d’Israël. Une fois sur RTL, il avait même critiqué le CRIF. De plus, je dirais qu’il n’a jamais dit de mal sur Dieudonné, Le Pen et même Soral. Bien sûr, il caricature beaucoup trop les musulmans, comme "délinquants de banlieues" ou "djihadiste", malheuresement....

     

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    • #1642250
      Le Janvier 2017 à 11:28 par Eric
      Réponse à Gilles-William Goldnadel

      On va dire que c’est une blague, histoire de rester aimable.

       
    • #1642647
      Le Janvier 2017 à 23:12 par hahaha
      Réponse à Gilles-William Goldnadel

      Hahaha, ce n’est pas uniquement ce que dit Z qu’il faut analyser. Les "oublis" (omissions totalement volontaires) sont au moins aussi parlantes... Si ce n’est plus !

       
  • #1642161
    Le 13 janvier 2017 à 08:11 par raslebol33
    Réponse à Gilles-William Goldnadel

    Le jour ou il n’y aura plus de personnes historiquement et intellectuellement honnête comme Mr Youssef Hindi,entre autre,g-wg et consorts pourront réécrire a leur guise et au besoin l’histoire et la religion...Bravo et merci Youssef Hindi pour ces quelques rappels !

     

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  • #1642592
    Le 13 janvier 2017 à 21:40 par minnie
    Réponse à Gilles-William Goldnadel

    "N’en déplaise à M. Goldnadel dont l’objectif est, comme Éric Zemmour, d’établir une alliance « judéo-chrétienne » fondée sur des mythes, pour entraîner l’Occident dans une mort certaine, par la guerre dans le monde musulman et en Europe, au seul bénéfice d’Israël "
    mais c’est quoi ce délire ? C’est pas demain la veille que nous verrons la mort de l’occident. Messieurs les musulmans vous présumez de vos forces.
    Nada zéro, sera votre avenir.

     

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