Pas très "Réconciliation" et un peu mesquin tout ça...
Il n’y a pas si longtemps c’était les paysans qui étaient méprisés et traités d’indécrotables "ploucs". Maintenant que le monde paysan a, hélas, quasiment disparu, il est de bon ton de se la jouer au pégu en forcant l’accent et de fustiger ostensiblement le "bobo-parigot" tombé du métro en lui faisant bien comprendre qu’il n’est pas comme nous, en mettant bien en avant le peu de chose qui nous différencie désormais, avec force préjugés.
Ce n’est pas plus impossible de faire un "retour à la terre" qu’un "exode rural" ! Les citadins étant eux-même d’anciens campagnards pour la plupart...
Je comprends votre sentiment, l’ayant aussi partagé bien souvent, mais chacun fait sa vie, et en dernière instance ils n’ont pas à vous demander l’autorisation. Si la campagne est à vendre, on ne peut pas décemment reprocher à des citadins échappés de leur coupe-gorge surpeuplé de vouloir s’y établir, en y important inévitablement leur mentalité et leurs préoccupations bien à eux.
Evidemment, ces gens réinventent l’eau chaude, et s’émerveillent de peu de chose. Après nombre élucubrations et tâtonnements, et après avoir confrontés leurs doux rêves à l’âpre réalité de terrain, ils arrivent peu ou prou à des conclusions qui paraissent évidentes et instinctives aux paysans du cru.
Mais ils ont aussi le recul, l’énergie de la découverte, la naïveté et l’audace que n’ont pas toujours les gens du coin parfois endormis dans leur petit monde vieillissant.
"Tout le monde savait que c’était impossible. Il est venu un imbécile qui ne le savait pas, et qui l’a fait !" (Pagnol)
Étant issus d’un milieu paysan, j’ai grandi dans une "B.A.D." sans le savoir. Quand Piero San Giorgio a débarqué de sa multinationale de l’high-tech, il ne m’a pas vraiment appris grand chose, mais il est allé beaucoup plus loin, avec la méthode du businessman et la conviction du converti.
Alors certes il y aura toujours des grincheux et des objections plus ou moins floues, mais on ne fait plus rien en tenant trop compte de l’opinion des autres, par nature si changeante. "On est tous le con de quelqu’un. Tant pis pour lui !"
J’ai envie de dire que les Francs ne se sont pas excusés de s’installer et de prendre possession des territoires abandonées par les décadents gallo-romains. La nature a horreure du vide, et bien souvent on n’envahit que des terres déjà abandonnées.