On n’a le droit de se citer soi-même à partir d’un commentaire posté hier ? Parce que l’air de rien ça prend du temps d’écrire tout ça :-)
"La décadence de toutes les structures représentatives héritées du passé se poursuit. Crise de la représentation politique, crise de la représentation syndicale, crise de la représentation journalistique, crise de la représentation cinématographique. Cette dernière est visible dans l’industrie mondiale de la production culturelle des idées dominantes aux USA (Epstein, MeToo, etc.) et en France (Polanski, El Maleh, Matzneff, etc.).
La baisse tendancielle du taux de profit, entamant son cycle crisique à la fin des sixties pour devenir explosif à partir de la crise systémique globale de 2008 déclenchée par les subprimes des predators et des loups de Wall street, ne s’arrêtera pas là. Elle ira jusqu’au bout d’elle même : la destruction de toutes les structures représentatives fetichisées et de toutes les valeurs d’échange créées et sacralisées au cours de la conquête du monde par la Marchandise et l’Argent.
La Société du Spectacle de la Marchandisation et de la Monétisation du monde nous montre en temps-réel et en 3D l’inévitable cirque de sa décadence, au centre épouvanté de la production sociale du non-sens. La négation réalisée de toutes les valeurs à tout mis sans dessus dessous, de transgressions en transgressions, jusqu’à l’inversion totale contemporaine. Du sacral au sacré, du sacré au profane, Homo economicus, particule atomisée de l’interaction humaine appauvrie gravitant dans le magma des foules solitaires, se découvre perdu en translation au milieu de nul part.
En ce temps de grande dépression morale, le sérieux spectaculaire théâtralise une reprise en main par le retour frivole sur la sixième chaîne d’un animateur merdiatique de la communauté historique du temple de la marchandise, de l’argent et du contrat, grimé en nonne avec en fond des moines dansant sur la table d’un banquet de Cène. Nul César, nul Oscar pour cette vieille haine recuite multimillenaire dont le nom d’émission est un oxymore, comme le signe de l’incohérence généralisée qu’il représente et entretient. Ces animateurs humoristiques, pas plus que les autres, ne font écran au sordide cirque de cette décadence, car ils en sont l’expression."
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