Bonjour,
J’ai beaucoup aimé cette émission. Les auteurs ont abordé la responsabilité du marketing dans l’instauration de la société de l’indécence.
Le marketing n’est pas intrinsèquement mauvais.
J’y ai étudié, je travaille dans le domaine. C’est un peu comme de dire que la finance est mauvaise en soi, ce qui est faux. La plupart des professionnels en finance évoluant plutôt dans les départements d’entreprises privés mais bien souvent publiques voire dans des associations et ONG. On est généralement loin de la version romantisée du trader fou assoiffé d’argent et de pouvoir, une catégorie certes minoritaire mais j’en conviens, fort nuisible. Similairement les praticiens du marketing ne sont pas tous des pourris qui ne pensent qu’à refourguer de la camelote. Il y a une infinité de métiers dans le marketing de l’informatisation d’un questionnaire de recherche marketing à la coordination d’une campagne publicitaire. La finance peut être éthique (ex : finance islamique sans usure, l’investissement socialement responsable) tout comme le marketing peut être utilisé pour développer de bons comportements (ex : marketing social, le marketing responsable), tout n’est pas tout blanc tout noir.
Enfin, le neuro-marketing en tant que tel, par le recours aux IRM pour le développement de tactiques ou stratégies marketing, demeure très minoritaire. Il est une sous-branche du marketing parmi de nombreuses autres, et émane du domaine universitaire ou il est le plus souvent ÉTUDIÉ, mais pas forcément appliqué. Lisez un article scientifique en neuro-marketing, vous n’y comprendrez pas grand-chose y compris les recommandations. Pour un chef d’entreprise c’est idem, ils ne perdra pas son temps dans de pareils efforts. Reste la vulgarisation, mais là même si on vulgarise des résultats qui sont certes statistiquement significatifs mais pas forcément pertinents (ce qui est le cas de la quasi-totalité des recherches en marketing !!!!), quelle est l’utilité ?
En somme, le marketing comme la finance demeure un moyen et non une fin en soi. Le problème qui se pose réside davantage dans l’utilisation de ces moyens à des fins respectives de décadence et de corruption de la société. L’intégration de ces moyens au service d’un projet de déstabilisation sociale. Je pense que c’est le fond de la pensée des auteurs, ce n’était juste pas forcément clair.
Répondre à ce message