Malgré tous ses efforts pour se rendre cool, intelligent et drôle, en un mot attractif, le système n’arrive à apparaître, sous la pression montante de la dissidence, que nerveux, fourbe et cruel. Repoussant.
Nerveux, fourbe et cruel, sont les trois qualificatifs qu’on pourrait aisément accoler à Yann fucking Barthès, symbole parfait de la néopropagande médiatique. C’est le nouveau Guignols de l’info à lui tout seul, l’émission éponyme étant morte depuis longtemps, vu que la politique politicienne théâtrale de distraction/diversion intéresse de moins en moins des Français de plus en plus informés. Homo prosélyte, gaucho sectaire et méprisant vis-à-vis des dissidents, il officie du bon côté de la Force. Pour un salaire revendiqué de 30 000 euros par mois, aussi crédible que les effets d’annonce de Hollande ou Sarkozy sur le chômage. En vérité, on est plus près de sept fois ça. Un véritable salaire de Judas.
En face, l’anti-Barthès absolu, Dieudonné, est lui cool, intelligent et drôle. Cool parce que n’importe qui aurait craqué sous une telle torture médiatique, qui dure depuis 10 ans, intelligent parce que son renversement très judoka de l‘acharnement sioniste a révélé l’existence d’un lobby jusque-là innommable, et drôle parce qu’il dépasse de loin tout ce que la France a jamais produit de marrant, Coluche y compris. Certains riaient de la politique (Le Luron, Bedos), lui rit politique. C’est le niveau du dessus. Dieudonné, malgré les gros mots et provocations shoatiques, propose un humour fin et racé. Barthès, avec son ricanement antihétéro, anticatho, antifrançais, n’a aucune chance de devenir aussi populaire. Pourtant, populaire, il l’est : dans les médias aux ordres et chez les intoxiqués de propagande ! Que d’articles dithyrambiques sur le phénomène Barthès dans Télérama, Libé, Le Monde et GQ ! Sauf que dans la rue, c’est pas Dieudonné qui prend les claques.
En attendant la justice divine, qui met encore plus de temps que la justice humaine, pourtant lente comme le cerveau d’une animatrice télé en vogue passée sous le bureau de Dechavanne, les salauds peuvent remercier les abrutis : heureusement que ces derniers sont là pour les applaudir. Normal que les salauds fassent tout pour en produire !
Ne rigolez pas : ces espèces de poulets humains feront peut-être un jour l’animation des berges de la Seine, pour Delanoë et ses copains mateurs. La télé a diffusé un doc sur les discriminations dont les gays sont les victimes. On aurait dit les juifs en 34 en Allemagne. Il y a même un gay qui a été discriminé au Crédit Agricole parce qu’il était… homo ! Quand on sait la proportion réelle de gays dans les postes de commandement des grandes banques d’affaires, on a envie de rire. A Paris, la souffrance des gays brise le coeur. On voit désormais des mecs se balader en jupe, exhibant fièrement leur gender. Certes, chacun a le droit de s’habiller comme il veut, mais qu’il vienne pas chialer après si trois racailles le houspillent à la sortie du métro Ledru Rollin, sentant l’homme un peu ridiculisé dans cette affaire. Ces quolibets, que nous ne cautionnons évidemment pas, n’ont pas forcément une origine fasciste : plutôt un réflexe de défense contre le brouillage sexuel et idéologique. D’ailleurs, la même chose se passe en politique. Quand droite et gauche finissent par fusionner, faute de différences réelles, hommes et femmes eux aussi finissent par se ressembler : les femmes veulent un pouvoir social, une virilisation de leur statut, tandis que les hommes se féminisent, les boulots de force disparaissant peu à peu.
Politiquement, une réaction virile est née, sous la forme d’un front antimélangiste, à tous points de vue, et socialement, avec le refus non pas des homosexuels, mais de l’indifférenciation sexuelle. Nuance extrêmement importante. L’homophobie est ainsi, à l’instar de l’antisémitisme, une parade trouvée par le système, premièrement pour ne pas se voir remis en cause, deuxièmement pour imposer ses choix. Deux armes efficaces d’un totalitarisme inattaquable.
Un qui défend courageusement les juifs et les homos terriblement persécutés, c’est notre roitelet bien-aimé. Notre prési-avec-dent a le moral et ça, ça n’a pas de prix : l’humeur du Roy entraîne tout un pays dans un sillage d’optimisme doré. Hourra, hourra, hourra ! Sur ce cliché, un bataillon de jeunes vierges se gausse des photos de Valérie Trierweiler nue dans toutes les positions du Mâhâbhârata. François est fier d’exhiber ses conquêtes. On aimerait juste qu’il conquiert un peu autre chose que des gonzesses – ce qui est pas très dur vu la fonction qu’il exerce, véritable aimant à poufs – un pays riche, par exemple, ou carrément l’Asie, pour lui refiler nos centrales, nos TGV et nos Rafale. Bordel, François, réveille-toi, on veut des grands contrats, pas des histoires de cul !
Entre ta Julie qu’on dirait une galeriste anorexique qui s’emmerde toute la sainte journée avec zéro client pour des installations merdiques et l’autre évadée d’HP qui revend tes textos à la presse sioniste, qui est là pour te rabaisser sur ordre, tu peux pas choisir une meuf qui fasse pas honte au pays ? Un genre de terrienne sympa, bien roulée, et qui fait pas la fière comme tes perruches impopulaires ?
Allez, va nous trouver ça et après, tu verras, une vraie femme te donnera de la force au lieu de t’en pomper et tu te sentiras capable de vendre 126 Rafale à 95 millions d’euros l’unité aux Indiens.
- Futurs pilotes de Rafale
Bientôt plus peuplée que la Chine, qui peine à remplacer ses générations et à payer ses retraites (bien fait), l’Inde devient discrètement le nouveau géant du monde. Pays plongé dans la tradition et la modernité, c’est un peu con à dire mais c’est vrai, il exhibe des différences terribles. Ici on fait travailler les gosses que leurs parents ne peuvent nourrir, en fait les pauvres petits sont vendus par leurs familles et ne touchent rien, ni sur la transaction, ni sur le boulot, tandis que là on monte des SS2I avec des bataillons de jeunes cadres performants qui parlent un anglais parfait et qui cartonnent dans leur spécialité, préférant même ne plus s’expatrier aux États-Unis, tant les conditions offertes par leurs grands groupes nationaux sont intéressantes. Et ça consomme méchamment, aussi. La richesse insolente des mariages splendides de belles brunes à belles dents et aux yeux sauvages, avec de gros fils de maharadjas reconvertis dans les affaires, juste à côté de millions de miséreux qui rêvent dans les salles de cinoche géantes... Eh bien, étonnamment, ça pète pas. Le monde est bien fait, non ? Les riches jouissent de leur richesse, et les pauvres admirent le spectacle. On dirait que le spectacle a été inventé pour neutraliser les idées révolutionnaires. Un cinéma national, même con, c’est plus efficace qu’une police politique. C’est pour ça que les Français sont devenus méchants : notre cinéma est descendu trop bas ! Y a plus rien à admirer que les histoires de cul fatigantes et les comédies dépolitisées de nos parasites bouffeurs de subventions du CNC. Même Kim Jong-Un est plus drôle que nos humoristes officiels !
Le Kim Jung-Un bashing lancé par les USA et repris par ses satellites fait fureur sur le Net et dans les médias dominants. C’est vrai que l’allure et les décisions du gros pépère du peuple nord-coréen ne militent pas en sa faveur. Pourtant, ce pays qui souffre – comme a souffert pendant 50 ans Cuba d’un blocus américain (cet embargo est légitime, n’est-ce pas) et, de manière obligée, international – uniquement soutenu par la Chine, mérite plus d’attention. Ne pas s’aligner sur le capitalisme triomphant, pourtant destructeur à plus d’un titre, pour les peuples, leur culture, et leur unité, est puni d’un opprobre éternel. Si les rodomontades du petit dirigeant, qui a du mal à nourrir son peuple et qui loupe ses lancements de fusées (sauf quand c’est la Chine qui s’en charge, avec une portée de 10 000 km, suffisante pour atteindre les côtes américaines), ne suffisent pas à effrayer l’Oncle Sam, elles mettent la pression sur le voisin sud-coréen, et éventuellement le Japon. Mais comme Japonais et Coréens se détestent cordialement…
En réalité, le filsde à l’étonnante coupe Hitlerjugend sert à une chose : assimiler toute sortie du capitalisme à une catastrophe économique et humanitaire. La Corée du Nord, c’est le communisme qui affame son peuple. Le message est clair, non ? Les médias ont bien tenté la même diabolisation avec le Venezuela et l’Iran, mais ça a moins fonctionné : les dirigeants de ces pays ont utilisé la manne pétrolière pour muscler les programmes sociaux (éducation, santé), et ça, ça a fait mal au cul des « journalistes » démocrates du Monde et leurs copieurs. Le capitalisme mondial, pourtant en faillite quasi-permanente, a besoin d’une vitrine communiste déplorable, au cas où les occidentaux paupérisés se remettraient à penser à un vrai socialisme.
Le président américain enterre tranquillement l’idéal américain en sifflant « Dixie, I wish I was in the land of cotton ». Il n’y a plus que quelques alcooliques lourds et une poignée d’adolescents obèses qui croient que Barack Obama se bat pour la Justice (djeustice) et la Liberté (fridôme). Aux États-Unis, il n’y a de justice et de liberté que pour les riches, c’est tellement banal qu’on a honte de l’écrire. L’égalité, le second rêve américain soulevé par l’homme de Wall Street et du lobby militaro-industriel, s’est effondré avec les émeutes noires, qu’on pensait disparues. Merde alors, à quoi ça sert d’avoir foutu un Noir à la Maison Blanche ? Bof, peu importe le déclencheur, puisque l’éruption grondait sous la souriante croûte. Ou les limites de l’image et de son pouvoir. Tu ne règles pas les problèmes avec du cool, pas plus qu’avec de la violence, ce que l’Amérique sait exporter partout dans le monde.
L’Amérique est un pays jeune et con qui n’a pas de diplomatie : l’hyperpuissance ne peut pas avoir de diplomatie, elle n’en a pas besoin. Ce sont les autres pays qui en ont besoin. Elle se contente d’un mix de cool et de violence, de sourire et de guerre, le sourire venant cacher les morts. L’Amérique, c’est la mort qui vous sourit. Même Robert Crumb le dit, à sa façon. Listen to the meilleur dessinateur du monde :
« Quand je retourne aux États-Unis, après quelques jours je me sens à nouveau rempli de cette espèce d’aliénation énervante et de dégoût pour cette chose que l’Amérique possède – vous n’avez pas idée à quel point c’est pénétrant. Les relations publiques et la propagande imposées par la monoculture d‘entreprise sont si intrusives. Quand je pars d’ici, je regarde l’Amérique et je me dis, pourquoi les gens ne sont-ils pas plus en colère devant ce qui se passe ? Pourquoi ne se révoltent-ils pas plus ? Je veux dire contre le système bancaire et tout ça ? Bon Dieu, comment est-ce qu’ils peuvent supporter cela ? L’astuce de l’approche corporate est que ça sait très bien distraire les gens. Ce système ne fait pas que prendre, il donne aussi, de manière démagogique… Il délivre un bonheur de vivre selon MacDonald qui est une tromperie absolue de A à Z. Mais ça pacifie les gens [1]. »
Des qui sont pas encore pacifiés, c’est les Philippins. Les Philippines, pour l’occidental moyen, c’est les typhons plus les rébellions islamiste et communiste, deux autres genres de typhons. Autres images qui surgissent, les montagnes de déchets à trier, les enfants par-dessus, et puis les enfants pour pédophiles, ces déchets occidentaux. Ici, trois enfants s’essayent au fusil-mitrailleur lors d’une journée de promotion de l’armée. Qui fait face aux séparatismes islamistes (il y en a un soft et un hard) des îles du sud, aboutissant à l’accord sur le territoire de Mindanao, pour la tendance soft du Moro islamique. Ce qui a pour conséquence de chatouiller la puissance catholique du sud, qui ne croit pas à un pouvoir laïc qui respectera les chrétiens. Quelle drôle d’idée.
Au nord, la guérilla communiste continue le combat, commencé il y a 35 ans, mais elle s’effrite. Pris en sandwich entre rebelles du nord et séparatistes du sud, le pouvoir de Manille tente de jouer le jeu démocratique, qui arrange les ultras des deux oppositions. Au milieu de ça, une population de 100 millions d’habitants tente de vivre mieux, entre agriculture et centres d’appels. La première production philippine reste l’exode, non pas rural, mais national : on retrouve des travailleurs philippins partout en Asie (ah, le bonheur du travail forcé dans les pays du Golfe, avec le système de la kafala), en Amérique, et en Europe. Ces travailleurs, pétris de valeurs chrétiennes, dont la soumission (à Dieu, mais qui a été légèrement détournée par des exploiteurs très terrestres) et l’abnégation, font le bonheur de leurs employeurs. A Paris, près de chez nous, des stars de la politique socialiste ont longtemps employé des bonnes d’enfants philippines, considérées comme honnêtes, bosseuses, bonnes cuisinières, et surtout très croyantes, ce qui permet de les consoler d’un labeur ininterrompu à bon compte. Naturellement, tout cela au black. Le catholicisme, malgré les sorties de Moscovici, Peillon et consorts, ça a du bon !