Bonjour,
je suis chargé d’affaire dans une petite entreprise d’électricité sur la côte fleurie (deauville). Le 1er confinement a stoppé net l’activité des entreprises du BTP. Arrêt des chantiers et indemnisation de l’état sur les salaires. En perte de trésorerie, mon employeur a souscrit un prêt covid, remboursable 1 an plus tard : résultat la tréso est fausse mais les banques sont contentes car prêt garanti d’état.
Reprise des activités sur les chapeaux de roues et j’ai vu les architectes nous facturer des frais de désinfections au prorata... Et tout le monde en masque, ce qui n’a jamais était fait. (les gars dans BTP ont pas mal de bon sens) et bizarrement jamais de foyer sur le chantier malgré les pauses café.
Les parisiens sont venus en masse dans leur maisons secondaires en télétravail et ont investi surtout pour la connexion internet (distribution de fibre optique).
L’argent gratuit (planche à billet) a permis des investissements massifs dans la pierre, les prix de l’immobilier déjà excessifs, sont devenus inaccessibles pour le quidam moyen : on approche les 8500€ le m², donc pour les locaux, investissements impossibles.
Entre temps, les prix des matières premières se sont envolées, cuivre, aluminium, pénurie de laine de verre, pénurie de bois... Du coup la marge des entreprises descende.
Résultat : une augmentation des salaires des ouvriers du BTP, ce qui est pas mal mais difficilement tenable sur du long terme. Baisse tendancielle des tréso et stock en flux tendus du fait des prix.
Le BTP a la particularité d’être cyclique, donc à la prochaine baisse d’activité, les entreprises sans tréso, si les prix des matériaux ne descendent pas significativement, devront assumés des salaires élevés, des matériaux élevés mais une baisse des prix de vente pour récupérer des devis signés. Cela peut prendre plusieurs mois.
Lorsqu’un investisseur achète de la pierre, il pense à la vente, à son retour sur son achat. Jusqu’à quel point cela peut rester rentable ?
La crise économique sous-jacente depuis des années (2008) masquée par la planche à billet a un retour direct pour l’entreprise : le maintien d’une activité sous un faux semblant. Pour le travailleur, c’est une inflation masquée avec délocalisation du lieu de résidence par exemple.
Je reste néanmoins persuadé, le BTP est la meilleur formation d’avenir, faire fonctionner son cerveau et ses mains, ce n’est pas accessible à tout le monde.
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