Alain Soral considère que c’est son mouvement (un "Front de la Foi") qui est le pilier manquant au FN, pour lui apporter les 10% de voix nécessaires pour dépasser 50% dès le premier tour (le Front Anti-national se regroupant désormais systématiquement au second tour).
On pourrait penser qu’il faudrait plutôt rechercher ces 10% chez les sarkozystes déçus (qui trouveraient Juppé trop "gauche-compatible") ou chez les chevénementistes déçus (lassés de voter soit-disant "utile" pour le PS) ou encore dans l’immense vivier des abstentionnistes (en jouant sur une corde plus sociale que tradi-religieuse).
Mais cette vision comptable est naïve, car il ne suffit pas d’avoir un peu plus de 50% des voix pour prendre et surtout garder le pouvoir. Il faut d’abord que l’Etat profond soit d’accord, neutre ou neutralisable, ce qui nécessite de nombreux et puissants appuis en son sein.
Et il faut ensuite avoir conquis dans toute la société l’"hégémonie culturelle", qui fait qu’une très forte majorité (80% ? 90% ?) rêve de la même utopie. Or ce que les gauchistes depuis 1968, puis la gauche de gouvernement depuis 1981, ont impulsé, c’est un ralliement viscéral à l’utopie libérale ("Je fais ce que je veux") et mondialiste ("A bas les frontières"). Rejoignant ainsi les purs intérêts du Grand Capital tout en croyant parfois (les idiots utiles) défendre les pauvres et les opprimés.
Malgré les immenses dégâts économiques et sociaux du libéralisme et du mondialisme, on en est encore là. Le Parti "communiste" (ex-plus grand parti de France) ayant rallié cette tendance (l’Euro "notre monnaie !", l’immigration "une chance pour la France" !) n’a plus de raison d’être et a quasiment disparu. Mais il a des orphelins, et si le FN était un véritable "Front", il essaierait de les récupérer (une hérésie pour ses dirigeants historiques !).
Aujourd’hui, le FN a 2 piliers : un courant identitaire-traditionnaliste majoritaire au Sud et un courant techno-souverainiste, au Nord-Est. Marine doit faire la synthèse mais c’est insuffisant. Le 3ème pilier qui lui manque est "indépendantiste et social", une vraie "gauche nationale", qui considère toujours que le moteur de l’Histoire est la lutte des classes, mais que celle-ci ne peut être favorable aux prolétaires que dans le cadre de nations, autonomes et coopérantes.
Le débat n’est donc pas terminé pour savoir qui est le pilier manquant.
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