Monsieur Piero San Giorgio, ce ne sont pas seulement les survivalistes que l’Empire
appréhendent comme des ennemis : c’est l’ensemble du peuple.
Platon distingue deux types de mensonge :
le vrai mensonge, celui du peuple, qui doit être réprimé ;
le noble mensonge, celui du pouvoir ( aux mains des philosophes hier, aux mains des maçons - leurs successeurs - aujourd’hui ) qui doit être encouragé.
"Il y a chance", dit-il, "que nos gouvernants soient obligés d’user largement de mensonges et de tromperies pour le bien" ( sic ) "des gouvernés".
Le noble mensonge est celui qui permet de se prémunir contre la "perversion du plus grand nombre" c’est à dire du peuple.
C’est ce mensonge qui donne au peuple l’illusion du pouvoir, dans sa tête, alors même qu’il endure la réalié de la servitude dans son corps.
Dans sa "République", Platon donne plusieurs exemples de mensonges qu’il considère comme indispensables pour bien faire tourner sa "Cité idéale."
Il dit, par exemple, qu’il faut persuader le peuple que Dieu a fait rentrer dans la composition des hommes, de l’or ( pour ceux qui devaient commander ),
de l’argent ( pour leurs auxiliaires ), et "du fer et de l’airain dans celles des laboureurs et des autres artisans."
Le peuple doit croire qu’un oracle a prédit que la cité périra quand elle sera gardée par le fer et par l’airain.
Et, comme il peut arriver que de l’or naisse un rejeton d’argent, ou du fer un rejeton d’or, Dieu a ordonné aux magistrats de surveiller attentivement
les enfatns pour contrôler les métau qui peuvent être mêlés à leur âme.
Cette ruse permet aux magistrats ( toujours eux ) de faire la sélection qu’ils veulent sans que personne ne trouve quoi que ce soit à redire.
Très cyniquement, Platon avoue qu’il n’a aucun moyen de faire croire une telle fable aux adultes, mais qu’il est aisé d’en convaincre les enfants et leur
descendance. Vive l’école gouvernementale !
Au sujet de l’eugénisme, Platon ajoute qu’ "il faut rendre les rapports sexuels très fréquents entre les hommes et les femmes d’élite, et très rares, au
contraire, entre les sujets inférieurs de l’un et l’autre sexe."
Pour justifier cette castration des sujets inférieurs, Platon suggère d’utiliser un artifice de calcul : le tirage au sort truqué. "Nous organiserons, j’imagine,
quelque ingénieux tirage au sort, afin que les sujets médiocres qui se trouveront écartés accusent, à chaque union le hasard et non les magistrats.
Telles sont les ruses de l’amour platonique.
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