Une ville pleine de vie, une ville rayonnante de joie ! C’est ainsi que l’on perçoit Alep lorsque l’on voit ce qui s’y passe depuis la fin des combats. C’est bien cela qui choque les Occidentaux. On est bien loin en effet de l’image d’une ville meurtrie, de soldats riant sur les corps de civils morts, image relayée à outrance par nos médias ! On en arriverait presque à penser que les journalistes occidentaux accusent les Aleppins de célébrer la fin des destructions, la victoire de l’armée syrienne qui a mis fin aux bombardements.
Il faut dire que les médias, notamment français, n’ont montré qu’un aspect de la guerre, le point de vue des dits « rebelles démocrates modérés », des membres d’Al Nosrah (devenu hypocritement Fatah Al Sham). Ces mêmes djihadistes, mercenaires étrangers, qui bombardaient écoles, universités, hôpitaux, enfants, femmes et vieillards des quartiers ouest… Ces mêmes terroristes, se définissant comme « bons musulmans », qui n’avaient aucun scrupule à vandaliser des mosquées ancestrales afin d’y établir leur QG, à s’approprier nourriture, eau, chauffage, privant tous les civils, y compris ceux de l’ouest de la ville, de conditions de survie minimales…
Revenu il y a peu, d’une mission humanitaire avec une association française dans la Syrie de Bachar el-Assad, je suis toujours en lien avec des personnes vivant sur place, dont des civils. Ces derniers, lorsqu’on leur parle de ces combattants venus apporter démocratie et liberté soit éclatent de rire, soit s’indignent ouvertement : « Ils n’ont apporté que la peur, la peur de mourir en allant au travail, mourir en allant au marché, mourir en allant à l’école. Ils sont le désastre, ils sont la mort incarnée. Ils détruisent tout ce qui t’appartient et si tu t’indignes, ils t’égorgent ». C’est ainsi que témoignait un adolescent sunnite accompagné de son père qui espère que l’armée reconstruira son magasin détruit par les djihadistes.
Un peu plus loin, autour du joyau de la ville, la Citadelle d’Alep, s’agglutinent de nombreux civils se prenant en photo aux bras de militaires syriens, ces mêmes soldats accusés des pires ignominies par nos journalistes. « Allah, Souriya, Bachar wa Baas » entend-t-on crier. « Dieu, la Syrie, Bachar et le parti Baas, merci à notre armée victorieuse qui nous a libérés ». Ces soldats, sont tout sauf des bouchers monstrueusement sanguinaires. En tout cas ce n’est pas ce que le peuple syrien en dit, y compris des Aleppins de l’est qui ont réussi à fuir, à « passer à l’ouest » et qui qualifient ces militaires, haïs par l’occident, de véritables libérateurs.
« Passer à l’ouest » à Berlin ne semble pas être aussi appréciable que « passer à l’ouest » à Alep… C’est en tout cas ce qu’on est amené à croire à la lecture de journaux français. Ces mêmes journaux qui accusaient Bachar et les Russes de larguer leurs bombes sur les civils de l’est. Lorsque l’on parcoure les hôpitaux de l’ouest de la ville, on trouve des blessés de tout âge, touchés par des snipers lorsqu’ils tentaient de rejoindre l’ouest par les couloirs humanitaires mis en place par l’armée russe. Ces derniers expliquent que ce sont ces soldats russes et syriens qui les ont sauvés, que grâce à eux, grâce à leur combats, ils retourneront vivre dans une ville en paix. « À l’ouest rien de nouveau » donc… Les armées russes et syriennes, incriminées par la France, sont révérées par le peuple syrien. L’alliance syro-russe est légitime : attaquée sur son propre sol par des mercenaires étrangers, la Syrie se voit soutenue par son ami russe. La France elle, patrie des droits de l’Homme, regarde avec sourire son ami historique syrien encaisser coup sur coup.
Alep est-elle donc tombée ? Oui, sous le joug des djihadistes d’Al Nosrah. Mais Alep s’est relevée et souffle un vent d’espoir sur toute le reste de la Syrie…