Un spectre hante l’Europe : le spectre du retour des peuples ! Les Européens se retrouvent confrontés à une situation inédite depuis plusieurs générations. Une remise en cause du système s’amorce timidement sous les effets de la crise économique, sociale, sanitaire et identitaire que nous traversons. Nous ne sommes qu’au début des bouleversements consécutifs à la faillite du « rêve libéral ». Nous sommes devant un changement d’ère, qui emporte tous les anciens modèles.
Rejeter le Pessimisme
La « civilisation occidentale » qui se meurt ne doit pas nous arracher une seule larme. Ces valeurs marchandes n’ayant jamais été les nôtres, nous laissons à d’autres le soin de pleurer sur son tombeau pour nous consacrer à bâtir des temps nouveaux.
Nous sommes porteurs d’avenir, d’espérance et pour cela nous rejetons la culture du pessimisme, très fréquente dans la sphère dissidente. Avec son enfermement dans un passé mythifié et son attentisme devant les événements, cette attitude stérile doit être combattue par l’affirmation révolutionnaire de la dimension proprement futuriste de notre lutte. On ne construit pas les civilisations sur des nostalgies. Si nous n’oublions pas le passé, nous ne lui sacrifions pas le futur.
Nous sommes trop jeunes pour attendre le Kali Yuga dans un réduit. La convergence des catastrophes n’est nullement certaine, le système ayant plusieurs fois montré sa capacité de se sortir de ses contradictions. L’actuelle tentative de « grande réinitialisation » et les mesures prises sous le prétexte « sanitaire » nous montre la capacité de mutation du virus mondialiste. Nous risquons bien de voir ce monstre se transformer à nouveau. Nous assistons actuellement à un pourrissement de la situation qui se poursuivra tant qu’aucune force ne viendra l’arrêter. Il peut y avoir des secousses sociales, des révoltes populaires comme des raz de marée populistes, mais qui demeureront inefficace tant que rien ne viendra les canaliser vers une orientation révolutionnaire. Il est temps de comprendre que ce n’est pas de Mormons survivalistes que l’Europe a besoin, mais de combattants politiques qui ne laisseront pas les événements agir seuls. Ils essaieront, au contraire, de faire naître un esprit nouveau en Europe. Le changement révolutionnaire ne suivra pas un calendrier strict, aucun scénario ne devant être écarté et chacun devant se tenir prêt à toutes les situations.
Le pays vit et lutte au présent
Commémorer les dates importantes du mouvement révolutionnaire ne remplace pas un programme social clair pour les travailleurs européens d’aujourd’hui. La connaissance de la réalité sociale de notre époque est primordiale. Elle n’est plus celle que nos parents ont vécue. Notre analyse du capitalisme doit, pour ne pas être périmée, être basée sur l’observation de la société.
Dans le domaine social, les beaux discours ne servent à rien, il faut agir concrètement. Le socialiste révolutionnaire européen doit être dans le peuple comme un poisson dans l’eau. Ne jamais oublier que la ligne de front de notre combat passe par les cages d’escaliers des HLM, par les champs de nos terroirs et les ronds-points entre le supermarché et l’autoroute. Un lien charnel nous unit à la cause du peuple ; nous partageons ses revendications et ses exigences car nous sommes issus de ce peuple de prolétaires et de précaires.
Nous avons comme devoir d’être les défenseurs de notre peuple en étant présents sur le terrain, ne laissant pas les sociaux traîtres et autres gauchistes manipuler et utiliser la détresse de nos compatriotes. L’enracinement dans la population doit se faire en répondant aux attentes populaires, sans sombrer dans la démagogie, et en entreprenant une éducation politique des masses par l’exemple, II faut qu’elle se rende compte de la faillite du Système, de la perte de légitimité d’un État incapable d’assurer un travail, la santé, l’éducation et la sécurité au citoyen.
Le socialisme du XXIe siècle en Europe
Les changements radicaux que nous souhaitons arriveront qu’après la mort de la dictature du capitalisme. Elle façonne dans son stade actuel de développement l’ensemble des secteurs de la société. La mondialisation des marchés, la globalisation économique et la diffusion d’un modèle culturel unique sont les conséquences d’une logique d’expansion et de domination d’un système qui repose sur l’exploitation des ressources naturelles et des hommes.
Le monde créé par le capitalisme voue notre Europe à la mort. Proposer une autre voie économique, sociale et culturelle est essentiel pour débuter une refonte de la société. Le socialisme du XXIe siècle n’est pas un bureaucratisme étatique, mais la garantie pour les travailleurs de conditions de travail et de vie dignes. Libérer la société de l’emprise des impératifs de production et de consommation aurait comme conséquence une approche nouvelle de la vie, qui ne serait plus une course effrénée aux profits et aux bonheurs artificiels. C’est mettre en avant l’esprit de communauté et d’autonomie.
Le défis de Rébellion est de vous livrer à chaque livraison des éléments de réflexions nouveaux, des pistes de recherches et des orientations claires dans la construction d’une théorie révolutionnaire pour notre lutte. C’est notre spécificité et notre raison d’être en tant que revue. Nous ne sacrifierons jamais cet objectif, qui nous permet d’être un point de repaires dans la confusion intellectuelle de ce monde moderne finissant.
Nous insistons aussi sur la dimension proprement européenne de notre démarche. Nous menons une lutte de libération nationale et de construction du socialisme qui à pour cadre l’Europe ; il est donc important de tisser des liens avec les forces qui poursuivent ce but sur le continent.
Comme l’écrivait Ezra Pound, « Si un homme n’est pas disposé à prendre des risques pour ses idées, soit ses idées ne valent rien, soit c’est lui qui ne vaut rien ». Il faut adopter cette logique de combat et être imperméable à toute compromission, moyennement quoi nous gagnerons du terrain dans notre lutte. Nous n’arriverons à vaincre qu’en remettant perpétuellement en question ce qui nous semble acquis et en étant prêts à saisir toutes les possibilités que l’Histoire nous donnera.
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