Rédacteur en chef du site Égalité & Réconciliation et animateur de l’émission On nettoie l’info sur ERFM, Pierre de Brague répond aux questions de Rébellion à propos de la crise actuelle.
Rébellion : Avec la libre circulation et l’ouverture des frontières, la globalisation mondialiste est-elle responsable pour vous de cette catastrophe sanitaire ? Les ultra-libéraux vont-ils enfin fermer leurs gueules ?
Comme je l’ai déjà dit dans On nettoie l’info : « Oui, la situation est catastrophique mais cela ne date pas du virus ! ».
Je ne crois pas qu’il y ait une crise sanitaire majeure due au coronavirus, mais bien une gigantesque opération de mystification orchestrée par la propagande médiatique et les labos de Big Pharma qui font pression sur les gouvernements (certains y trouvent leurs comptes, les autres ne veulent pas passer pour des dictateurs) à coups de statistiques faussées, le tout pour masquer l’énorme crise systémique qui couve depuis au moins deux décennies.
L’hypocrite mondialisation libérale, qui cache en réalité le mondialisme le plus monopoliste, est effectivement le terrain le plus propice qui soit à ce genre de « scénario ». Par essence, ce système livre les peuples à toutes les prédations possibles (instabilité, précarisation, uniformisation) et le véritable enjeu du moment tient au dévoilement et à la poursuite ou non de cette stratégie de domination par la finance et la casse de l’économie productive et de la solidarité sociale. Remarquons d’ailleurs que les pays socialistes gèrent beaucoup mieux l’épidémie.
Au niveau sanitaire strict : les restrictions budgétaires ont évidemment meurtri notre système de santé et la colère du personnel hospitalier est plus que légitime, mais je me demande dans quelle mesure la féminisation de ce secteur n’est pas également un facteur de catastrophe… La propension qu’ont certaines à répandre la terreur et à jouer le jeu de la psychose autour du « coronavirus-extincteur d’humanité » uniquement pour se faire mousser sur Instagram (et aussi pour faire valoir, au mépris de la vérité et de la révolution, leurs propres revendications auprès du gouvernement) m’interroge sur l’ampleur de la problématique.
Déjà en mort clinique, le virus va-t-il achever l’Union européenne ?
Justement, le virus (ou en tout cas son exploitation) est là pour freiner au maximum la dislocation inéluctable de l’Union européenne !
Que reste-t-il de l’UE si l’on prend en considération la puissance symbolique du Brexit, la défiance juridique du groupe de Visegrád, le ressentiment économique de la Grèce et la méfiance sociale de l’Espagne et du Portugal ? Pas grand-chose à part le soi-disant couple franco-allemand, lui-même pétri de contradictions. Cette superstructure centralisatrice ne survit que par son autoritarisme et, dans ce cadre, l’Italie populiste est le pays en passe de la faire exploser. Les thuriféraires de la gouvernance globale l’ont bien compris depuis longtemps : Salvini a vocation à prendre le pouvoir et il a le potentiel pour envoyer paître les deux dogmes fondamentaux de l’UE, à savoir le taux de change (l’euro comme monnaie commune imposée) et la libre circulation (immigration forcée). Et si l’Italie sort, les autres suivront sans se faire prier.
À partir de ce constat, nous comprenons mieux l’exploitation oligarchique du coronavirus qui devient là un moyen de retarder l’échéance sans commune mesure. Rappelons qu’à cause des manipulations technocratiques, il a fallu quatre ans pour que le Brexit s’officialise. L’actuelle pandémie pourrait permettre à l’UE de survivre encore quelques longues années puisque le toutou Guiseppe Conte se refait une virginité à la faveur de la soi-disant « hécatombe » italienne. La presse européiste le décrit désormais comme « le héros inattendu de la lutte contre le coronavirus dans le pays le plus touché d’Europe ». Comme quoi, un virus aux implications pulmonaires et respiratoires peut parfois représenter une aubaine pour certains lorsqu’il touche des populations « ciblées » (précisons ici les caractéristiques cachées de l’Italie du nord : population très vieillissante, zone très polluée, haut niveau de tabagisme, multiples campagnes de vaccination, implantation du réseau 5G…).
Ceci étant, l’UE aura beau gagner du temps, il faudra beaucoup de manipulations (aujourd’hui par les médias et la BCE, demain par un super ministère de la Santé européenne ?) pour qu’elle réussisse à se faire passer pour le sauveur des peuples. Et si l’Italie populiste se fait finalement bloquer, ce sera peut-être l’Espagne qui créera la surprise…
Comment expliquez-vous le déni puis le total amateurisme du gouvernement Macron dans sa gestion des risques de la propagation du virus ? La Macronie montre son vrai visage dans cette crise ?
Il faut voir la France comme un pays en dissonance : c’est un pays occupé et traversé par une guerre des réseaux aux dimensions insoupçonnées. D’un côté les néoconservateurs sionistes, de l’autre les néolibéraux mondialistes et au milieu, pris en tenaille, les « gentils » de l’administration Macron (Philippe, Castaner, Le Maire, Véran), égocentriques et incompétents, négociants leur survie au jour le jour (le peuple rêvant à juste titre de se payer ces hommes de paille missionnés pour le plumer).
Par conséquent la Macronie, symbole d’un système de domination pervers arrivé au bout de ses contradictions, n’est qu’une suite de fiascos : gouvernement soi-disant « irréprochable » remanié plusieurs fois pour non-respect de la transparence, ouragan Irma, affaire Benalla, Gilets jaunes, incendie de Notre-Dame, Lubrizol, GriveauxGate et juste avant le coronavirus l’énorme bug dans la matrice Foresti/Polanski…
En ce qui concerne la crise actuelle, je crois que le gouvernement a vu dans le confinement le moyen de mettre un couvercle sur la cocotte-minute sociale qu’est la France et, de toute manière, toute autre solution (fermeture des frontières, investissement dans les services hospitaliers, aide aux entreprises de matériel de santé, rejet de la propagande médiatique) était évidemment hors de la portée de nos progressistes européistes qui calculent à court terme. Si le confinement était d’abord utile à la Macronie, puisqu’il permet l’étouffement de la révolte sociale et qu’on peut facilement lui faire porter le chapeau de la crise économique, sa poursuite semble être l’intérêt des véritables maîtres de la France (Attali, Nuñez, Hirsch, Salomon, Buzyn, Lévy, Bauer, Kohler…) qui y voient l’occasion d’imposer le règne de Big Pharma (médicamentation coûteuse, vaccination obligatoire) et de renforcer le système bancaire par l’augmentation de la dette publique. Bref la totale mise en dépendance des Français ; ce qui constitue un projet dictatorial que la petite team Macron identifie bien comme un risque majeur pour ses fesses (les marionnettes seront les premières à se faire lyncher) !
Désormais, le défi pour le gouvernement réside dans la difficile gestion du déconfinement et du « retour à la normale ». Les observateurs savent que c’est là l’enjeu de la bataille entre les pro et les anti-Raoult.
Quant à l’après, les différentes tendances de la domination communautaire s’expriment déjà : BHL semble miser sur la récupération du marché de la chloroquine, Alain Minc déclare que « les banques centrales ont sauvé le monde » et Éric Zemmour se dit favorable au traçage par géolocalisation, à l’israélienne. Tout ça pour une forme de grippe saisonnière !
L’épidémie accentue-t-elle pour vous les contradictions sociales et géographiques qui divisent la France ? Quelles vont être les conséquences de cet éclatement ?
Les Français ont été terrorisés par les grands médias mais il y a une part d’hypocrisie populaire toute latine : pour beaucoup, le « Restez chez vous » a simplement permis de ne pas aller se faire suer au travail. La comédie ayant rapidement assez duré, les Français (comme les Italiens) se rendent bien compte que leur activité économique risque d’être gravement endommagée (combien de TPE-PME vont devoir mettre la clé sous la porte à cause de ce coup de grâce oligarchique ?). D’où la problématique du déconfinement pour le gouvernement car le ressentiment et la grogne sociale d’une population prise à la gorge pourraient bien faire fi de n’importe quelle pandémie…
On voit bien qu’après l’épargne des retraités, c’est carrément le patrimoine des actifs qui est visé ! Pour spolier les vieux on a usé du 49.3, pour déposséder les travailleurs de la classe moyenne (petits patrons, entrepreneurs, artisans) on invoque la crise sanitaire et on utilise l’État policier. Et derrière ce sont les mêmes prédateurs : BlackRock, KKR, les fonds de pensions et d’investissement spéculatifs qui ont mis en place le narcissique Macron et comptent bien l’user jusqu’à la corde.
Du fait de ce projet liberticide et d’expropriation terminale (à terme on peut aisément imaginer un monde de travailleurs pauvres, continuellement masqués, au mode de vie automatisé et à qui l’État pourra tout préempter : logement, terrain, économies, enfants…), on se dirige vers une nouvelle simplification sociologique : il y aura les Gaulois réfractaires d’un côté et les Français dociles de l’autre. Soyez assurés que les mondialistes les plus déterminés ont déjà pensé à la gestion du problème « Gaulois réfractaires » : traçage, puçage, certificat numérique, bannissement, euthanasie…
De ce point de vue la question collective fondamentale est : veut-on vraiment continuer à vivre dans le mensonge du monde libéral ? Combien sommes-nous prêts à payer pour faire vivre une illusion ? Si l’on veut la mondialisation, le libre-échange, la libre circulation, la surconsommation, on aura le puçage, la vaccination, la précarisation et la répression généralisée. Sommes-nous vraiment prêts à troquer notre liberté réelle et profonde contre les chimères d’un monde sans limites et sans conséquences ? Aller où je veux, quand je veux, faire ce que je veux, ne jamais se soucier de rien ni de personne : les fantasmes de l’adolescente sont devenus le crédo d’une civilisation…
La vérité est que nous sommes face à une période de mutation de la société de consommation : pourtant meurtrier et suicidaire, l’Occident a voulu bannir la mort en la refoulant dans l’inexpliqué (les premières causes de mortalité sont de très loin les maladies cardio-vasculaires et les cancers : je n’ai vu personne décréter l’arrêt de l’activité humaine pour enrayer ces processus liés au mode de vie) et maintenant il prétend la contrôler par la scientificité (transhumanisme). C’est la société de consommation « consciente » que nous prépare Attali : capitalisme 2.0 (télétravail), capitalisme vert (écologie), capitalisme sécuritaire, capitalisme médical. Bref, on va nous en faire bouffer des pilules pour éviter qu’on fasse la révolution !
Voyez-vous des vertus à cette crise sans précédent que nous vivons ?
Oui, car je pense que cette ingénierie globale est la preuve que les élites prédatrices du Nouvel Ordre mondial ont perdu la main : elles tentent le tout pour le tout mais elles sont vouées à perdre sur le moyen terme. Trump, Poutine et Xi Jinping ont contrecarré le plan de domination biblique et j’espère qu’ils pourront aller jusqu’au bout : effondrement de l’UE, fin de l’OTAN, stabilisation du Proche-Orient, reprise en main des grands médias, recul de Big Pharma, nationalisation de la FED…
Du point de vue strictement français, l’espoir tient au fait qu’Emmanuel Macron a la mentalité adéquate pour se soumettre au plus fort : cela fait un moment qu’il singe Donald Trump dans sa propre gestion de l’État profond français. Précisément, si Trump réussit à imposer la chloroquine aux États-Unis, Macron s’alignera ; et si Trump remporte une victoire « définitive » contre le Système, nous pouvons espérer que la France prenne le pli pour l’avenir (même si celle-ci est dorénavant le dernier bastion de l’Empire, d’où la bataille acharnée du moment)…
Dernier point : je crois que tout ce qui se passe confirme la pertinence et la pérennité des analyses d’E&R depuis des années !