« L’Arabie saoudite a-t-elle financé le 11 Septembre ? », titre Le Point de cette semaine, révélant que le Français Zacarias Moussaoui, détenu au Colorado depuis août 2001, aurait « livré à des juges américains des précisions accablantes sur les complicités [saoudiennes] dont aurait bénéficié al-Qaïda en 2001 ».
Le Point tient cette information explosive d’un de ses informateurs, qui s’est procuré l’édition du New York Times révélant toute l’affaire.
Cela faisait longtemps qu’on ne nous avait plus reparlé de Zacarias Moussaoui. Il faut croire qu’ils le gardaient au frais. Or, l’Arabie saoudite vient de changer de souverain. C’est le moment pour les néoconservateurs, dont le New York Times est l’organe majeur de propagande, de se rappeler aux bons souvenirs du nouveau roi, Salman bin Abdulaziz al Saud.
Quoi de mieux qu’une déposition de Moussaoui mettant en cause l’Arabie Saoudite dans les attentats du 11 Septembre ? En plus, c’est la saison des Français ; Moussaoui, Kouachi, ça rime presque. Moussaoui, donc, vient de passer aux aveux, « calmement et de façon parfaitement cohérente ». Tandis qu’il tenait la comptabilité d’Al-Qaïda, il se serait souvenu entre deux waterboarding, qu’il avait « enregistré dans cette base les contributions du prince Turki Al-Fayçal, le chef des services secrets du royaume, du prince Bandar Ben Sultan, l’ambassadeur saoudien à Washington, ou encore du prince Al-Walid Ben Talal, un richissime investisseur, proche lui aussi de la famille royale ». Il aurait aussi, durant les « répétitions des attaques d’août 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie », rencontré « le responsable des affaires islamiques à l’ambassade d’Arabie saoudite à Washington », qui lui aurait demandé son avis sur le meilleur moyen d’assassiner le Président des États-Unis.
Ces 100 pages s’ajoutent aux fameuses 28 pages du rapport de la Commission sur le 11 Septembre censurées par le président Bush junior pour protéger ses amis saoudiens, selon le sénateur Bob Graham, ancien membre de la Commission.
Il serait ridicule d’accorder le moindre crédit à cette information. Tout cela n’a aucun sens, comme je l’écrivais dans un article récent. Dans la mesure où la culpabilité de Ben Laden est un mensonge, il va de soi que la complicité des Saoud en est un second, emboîté dans le premier, et cela, indépendamment de l’existence ou non des 28 pages censurées [1].
Le 11 Septembre restera dans l’histoire comme l’opération sous faux drapeau la plus ambitieuse de toute l’histoire humaine, une opération d’envergure biblique, dirons-nous. La narration est conçue en poupées russes, avec des mensonges emboîtés pour contrôler aussi bien l’information de masse que la dissidence « libérale » (gauchiste), et jusqu’au milieu complotiste. C’est aussi une opération multifonction, munie d’une batterie de faux drapeaux permettant d’accuser et d’attaquer plusieurs États arabes.
Combien exactement ? Le général Wesley Clark (fils de Benjamin Kanne et petit-fils de Jacob Kanne, d’origine biélorusse) « révéla » que peu après le 11 Septembre, un mémorandum du Pentagone prévoyait d’attaquer sept nations en cinq ans, « en commençant par l’Irak, puis la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et pour finir l’Iran [2] ». Dans son discours du 20 septembre 2001, le président Bush évoque lui aussi sept « États voyous » (rogue states) pour leur soutien au terrorisme mondial : l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Libye, le Soudan, Cuba et la Corée du Nord. Si les deux listes ne coïncident pas, c’est qu’il n’y a en réalité que cinq nations dans la liste : Irak, Syrie, Liban, Libye, Iran. Les autres pays n’ont été ajoutés arbitrairement que pour la symbolique du nombre sept. Symbolique biblique, s’entend. Car Israël a sept nations à détruire, selon Deutéronome 7:1 et Josué 24:11. Tous les écoliers israéliens savent cela. Or nous sommes dans la phase finale de l’histoire biblique, celle qui doit accomplir les prophéties : qui n’a pas compris cela n’a pas encore compris le sionisme, ni d’ailleurs le judaïsme.
Mais pourquoi l’Arabie saoudite ne figure-t-elle pas dans la liste ? Elle ne figure pas dans la liste car elle est officiellement alliée des États-Unis ; elle ne peut donc pas être officiellement accusée par les États-Unis. Mais elle est ciblée d’une manière toute particulière car elle est officiellement, jusqu’à preuve du contraire, ennemie d’Israël ; et elle l’est d’autant plus, du point de vue sioniste, précisément parce qu’elle est l’alliée historique des États-Unis au Moyen Orient, le seul pays potentiellement capable de peser sur la politique moyen-orientale américaine. C’est la raison pour laquelle 15 des 19 noms sur la liste des prétendus pirates de l’air sont saoudiens, tout comme le patsy [3] en chef Oussama ben Laden. Cette liste et les 28 pages fantômes du rapport de la Commission ont été conçues par les néoconservateurs (où « néo » veut dire « crypto » et « conservateurs » veut dire « likoudnik ») pour exercer sur l’Arabie saoudite une pression et une menace : dès octobre 2001, soit bien avant la « révélation » des 28 pages, le néoconservateur David Wurmser, du département d’État, avait ouvert les hostilités dans le Weekly Standard (organe de presse néoconservateur), avec un article sur « The Saudi Connection » où il prétendait que « Ousama Ben Laden est bien plus proche de la famille royale des Saoud que vous le pensez », et qu’en définitive, c’est la famille Saoud qui est derrière l’attentat du 11-Septembre [4]. Depuis 15 ans déjà, cette diplomatie mafieuse a eu les effets désirés du point de vue d’Israël, si l’on en juge par les contributions de l’Arabie saoudite au choc des civilisations.