Les commentaires de candide et de M Livernette (qui m’ont tous deux fait l’honneur de réagir à mon court post) m’attristent. La barque de St Pierre prend tellement l’eau que ceux qui se disent -avec une sincérité absolue- catholiques croient pouvoir remettre en cause la validité des sacrements. On manque déjà de messes en France, voilà que nos nouveaux cathares prétendent qu’il faut absolument aller à St-Nicolas-du-Chardonnet ! candide explique qu’il n’a pas envie d’aller à la messe (à part celle des "purs", les FSSPX) en "faisant un pari", mais enfin, la foi est un pari ! prier, c’est déjà un pari ! "Je crois en L’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique", c’est dans le credo de Nicée-Constantinople, ça ne date pas de Vatican II. Et ça implique non pas de renoncer à tout esprit critique mais de croire que l’Eglise (non dans les prêches de ses curés, mais dans son enseignement officiel) est infaillible sur la foi et sur les moeurs, et que Dieu est présent dans ses sacrements. Même si le rituel a été modifié, ce qui est en effet déplorable, Dieu ne reprend pas ses dons et ne peut permettre que ses enfants fidèles soient égarés !
Ste Thérèse d’Avila (pas une catho en guimauve !) raconte qu’elle voyait l’invisible, et un jour à l’office, elle a vu le prêtre qui donnait la communion entouré de démons, et elle a compris que c’était un mauvais prêtre. Mais elle a vu aussi que le Christ était vraiment présent dans l’Eucharistie, et faisait trembler les démons ; elle a compris alors que le Christ se rend toujours présent lors des paroles de consécration, quelle que soit la qualité du prêtre.
Ste Catherine de Sienne a vécu à une époque où la corruption du clergé était terrible ; eh bien, elle se prosternait devant les mauvais prêtres, pour les corriger, en leur rappelant la dignité de leur sacerdoce, qu’ils bafouaient. Luther, lui, a décrété que l’Eglise était démoniaque et qu’il fallait faire son salut en dehors d’elle. Aujourd’hui, bilan ? Qui a vraiment servi le Christ ? Qui a semé la division, la guerre et l’orgueil ?
Je ne minimise pas l’importance des rites, l’invisible se rend visible par eux. Benoît XVI confiait en 1977 : "Je suis convaincu que la crise de l’Eglise que nous vivons aujourd’hui repose largement sur la désintégration de la liturgie".
Néanmoins, nous devons croire en la parole de Dieu et en le pouvoir des clés, même si cela paraît fou : Dieu est plus fidèle que nous. En douter, c’est douter de son amour.
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