Najat Vallaud-Belkacem a donc décidé de revoir l’évaluation des élèves, et de supprimer les notes au collège. Brighelli lui accorde un zéro pointé.
Je l’annonçais il y a un mois : la nouvelle évaluation est arrivée, avec le beaujolais. Désormais, les élèves de collège, à l’image de ceux de cet établissement-pilote que sainte Najat a visité il y a quatre jours, seront évalués avec des pastilles vertes (ou rouges). Une ou deux à chaque fois (ce qui, quand on sait compter, est déjà une base 4 – comme si on notait de 5 en 5).
En primaire déjà
Le mal vient de loin, et les socialistes au pouvoir (sont-ils vraiment socialistes ? Sont-ils réellement au pouvoir ?) n’ont pas le privilège de l’incohérence, loin de là. Je laisse le lecteur feuilleter seul le livret d’évaluation mis en place depuis une quinzaine d’années par des ministres de droite (étaient-ils réellement ministres ?). Les instituteurs passent un temps précieux à noircir des cases, sans que les élèves en profitent. On est déjà passé depuis longtemps (et définitivement sous Chatel, tout aussi incompétent que ses successeurs) à des systèmes d’évaluation de compétences qui testent surtout la patience des enseignants. Sinon, une évaluation vaut ce que vaut l’enseignant – et en moyenne, un enseignant note un devoir, un exercice, une performance. Il note l’instantané. Il ne note pas l’élève. On a une note, on n’est pas une note.
Et il faut user des notes comme de tous les outils : au moment opportun. Il faut faire comprendre tôt aux élèves que l’on ne travaille pas pour une note, mais pour apprendre les codes (lire/écrire/compter), pour acquérir une culture qui permettra de s’insérer au mieux dans une société donnée – la nôtre –, et aussi par plaisir. La note est un moment pédagogique parmi d’autres. Mais c’est un moment indispensable. Pas une sanction, mais un avis motivé.