Les enquêtes se suivent et se ressemblent : les écoliers français sont nuls en anglais, nous sommes à la traîne. Constat critique et propositions.
Tous les indicateurs sont au rouge - aussi bien l’EF EPI (Indice de compétence en anglais pour les entreprises) que le TOEFL (Testing of English as a Foreign Language) ou l’ESLC (European Survey on Language and Competences). Le Huffington Post, dans l’une de ses dernières livraisons, s’en moque gentiment, sur le mode de la déploration "tongue in cheek" typique de ces damnés Anglo-Saxons. Le site d’information n’avait pas manqué, il y a quelques mois déjà, de constater, sur le même ton ironique, le niveau déplorable de nos étudiants dans la langue des Beatles et de Barack Obama. Pourquoi tant d’incompétence ?
L’espace étant ce qu’il est, et valant ce qu’il coûte, on entasse aujourd’hui en moyenne 35 élèves dans une classe de première ou de terminale. Simultanément, on n’octroie plus désormais que deux heures hebdomadaires aux profs d’anglais pour faire parler à ces futurs bacheliers la langue de Tennessee Williams et de Tony Abbott. Compte tenu des exercices écrits, du temps passé à obtenir un peu de silence afin qu’un langage intelligent puisse se faire entendre, et du fait que les labos de langue ne sont pas pensés pour tant d’élèves à la fois, chaque apprenant, comme on dit dans les hautes sphères de la pédagogie active, parle en moyenne dix minutes par an. Ce n’est pas beaucoup pour assimiler la langue d’Elizabeth II et de Jack l’Éventreur.
L’argument selon lequel les Français, qui parlent une langue romane, seraient peu aptes au patois d’outre-Manche qui est aujourd’hui la lingua franca mondiale - comme le latin ou... le français le furent en leur temps - ne tient pas quand on constate qu’Espagnols et Italiens font mieux que nous. Non. C’est juste qu’il y a something rotten in the kingdom of pedagogy.