L’im-Monde du 1er septembre récapitule : « Le 15 septembre 2008, la banque d’affaires Lehman Brothers faisait faillite. Comme terrassée par un infarctus, l’économie mondiale s’effondrait (…). Mais, se félicite le plumitif : "Un an a passé (…). Les gouvernements “ont fait leur job”, le système financier a été sauvé. "
Ouf ! on respire.
Oui, les gouvernements ont « fait leur job » ! En ex-France par exemple, the Fouquet’s government a offert gentiment 420 milliards d’euros aux capitalistes et aux spéculateurs. Cash ! La fameuse "reprise", c’est celle de la spéculation, de l’exploitation et des licenciements.
A l’université d’été du PS*, Martine Aubry a virilement tonné contre : « la désindustrialisation, avec son cortège de licenciements, (qui) n’est ni nécessaire, ni utile, ni fatale ».
Mais la digne fifille à son papa Delors, qui sert les mêmes intérêts avec le même jésuitisme, dès lors qu’elle condescend à descendre, en se bouchant le nez, dans l’arène où le sort véritable de la population se joue laisse tomber le masque jauressien :
Quid des milliards versés aux capitalistes, madame ? -« Il fallait bien sûr les aider. » Bien sûr ?
Faut-il interdire les licenciements ? Horreur ! Que nenni ! Mais, il faut « financer le reclassement des salariés, accroître le niveau et la durée de l’indemnisation du chômage ».
Donc justification des licenciements, mais avec des chômeurs... heu-reux !
Et le sort des jeunes, enchaînés à la précarité, à la surexploitation, aux petits boulots de merde ? « Création de 150 000 emplois jeunes dans l’économie verte ! », autrement dit, les chaînes de la précarité, des petits boulots de merde, de la surexploitation, mais repeintes en vert. C’est plus seyant.
Les élections régionales de 2010, les prézydentielles de 2012 : tel est l’horizon borné de leur crétinisme parlementaire !
Et les communistes de la Buffet, les communistes rrrévolutionnaires (excusez du peu !) du NPA, ainsi que les affidés des parties de gôche du sénateur Mélanchon, ne sont nullement en reste, se chamaillant comme des chiffonniers pour des histoires d’alliances "tactiques", qui avec le MoDem, qui avec "Europe écologie".
Et pendant que ces cloches de voix roses, rougâtres et glauques sonnent dans les nuages, les fonds publics s’écoulent dans les coffres des spéculateurs et des parasites financiers, des centaines de milliers de familles se voient immédiatement menacées d’être précipitées dans la misère la plus noire, de perdre leur logement, leur emploi, de ne plus pouvoir tout simplement manger à leur faim :
Julien Laupêtre, le président du Secours Populaire, interrogé par l’AFP le 1ER septembre a parlé d’ : "Un raz de marée de pauvreté." Il a lancé ce cri d’alarmi : "Parmi ceux ceux qu’on voit affluer avec la crise actuelle, il y a beaucoup de jeunes, et particulièrement des étudiants qui ne mangent pas à leur faim."
Il ne s’agit plus de débat, mais de salut public !
Interdire immédiatement par la loi tous les licenciements,
Annuler tous les plans annoncés par les directions des grandes entreprises.
C’est poser inéluctablement la question suivante : quel gouvernement pourrait prendre une telle mesure d’urgence ? Parce que si l’interdiction des licenciements est une mesure simple et nécessaire, elle remet en cause toute la logique du fonctionnement de "l’économie" capitaliste putréfié.
Un tel gouvernement ne saurait, dans l’état actuel, sortir comme Athéna, tout armé et casqué, des Urnes.
E&R, pour sa part, se prononce pour :
l’interdiction de tous les licenciements,
la nationalisation sans indemnité ni rachat des entreprises qui licencient,
la confiscation de leurs avoirs,
la confiscation des 420 milliards offerts aux banquiers.
un vrai travail avec un vrai salaire pour tous les français.
pour cela : mettre en oeuvre un véritable plan de maintien des emplois et des garanties collectives.
Réponses à deux critiques.
I- On nous objecte souventes fois ceci : Pour les PME, les petites entreprises non cotées en bourse, interdire tout licenciement revient à pénaliser ces boîtes en bloquant l’embauche.
Il faudrait parler dès lors d’interdire les licenciements boursiers.
Mais dans la pratique il est assez difficile de distinguer un licenciement boursier d’un licenciement qui ne le serait pas.
De plus, concernant les PME :
1°) sa pénalisation serait relativisée par le blocage des licenciements dans les plus grandes boites et chez les concurrents
2°) personne n’a dit que les petites entreprises n’auraient pas besoin d’être aidées aussi ... mais autrement, par un gouvernement représentant réellement la Nation et les travailleurs. Un tel gouvernement, prenant des mesures d’urgence en faveur de tous les producteurs de la richesse véritable, en prendra aussi, nécessairement envers les PME, mais d’un autre type que les soi disant "aide aux PME" : -les conditions de crédit -de prix pour les sous-traitants - des aides à l’investissement etc....
II- Dans la nouvelle division internationale du capital, notre pays ne pourrait plus jouer aucun rôle au niveau de la production mondiale en conservant "un coût du travail" trop élevé.
Sous couvert de réalisme c’est une protestation idéologique, l’idéologie du capital financier.
En réalité notre pays dispose de nombreux savoir-faire et atouts dans des domaines industriels d’avenir : produire propre, produire de la qualité, produire en économisant au mieux les matières premières ; le Nucléaire, la haute technologie....
Ce ne sont ni les Chinois, ni les Indiens, ni les Brésiliens qui peuvent se concentrer sur ces questions car ils ont d’abord à répondre aux besoins de leurs populations. En revanche, dans le cadre de coopérations internationales fondées sur l’intérêt réciproque, nous pourrions largement contribuer au développement du monde.
Une industrie française, une industrie bien orientée et soutenue nationalement, peut avoir toute sa place pour la France et dans le monde et donner du travail à tous.
Parmi les spectres hideux qui hantent la Terre, celui de la plus criante inégalité, de la Faim, un gouvernement national véritablement socialiste, rompant avec l’etat major de l’impérialisme, l’Union "européenne", mettrait immédiatement hors jachère les centaines de milliers d’hectares de terres cultivables de France, appuierait le développement d’une agriculture biologique et la rennaissance de notre paysannerie, son savoir faire immémorial, la richesse et la diversité de nos terroirs....
C’est un front de lutte qu’il faut construire, pas un front électoraliste ou un cartel de gauche ou de droite à l’eau tiède.
Félix Niesche
*Anecdote lue dans Informations Ouvrières : "Lorsque Fabius (Dégoulinant de sang contaminé, NDFLC) a exhorté les militants à participer massivement à la journée du 3 otobre contre la privatisation de la Poste, un militant l’interroge : "avec ce que tu (on se tutoie au PS, hein, c’est pas un parti bourgeois. NDFLC) as fait avec Jospin concernant les privatisations, comment peut-on être crédible."
Oui, comment ?