Après la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis d’Amérique et leurs colonies européennes sous tutelle de l’OTAN ont élaboré des réseaux terroristes clandestins, nommés stay-behind ou Gladio, dont les membres étaient recrutés dans les milieux fascistes et néonazis.
Du moins pour commencer. En effet, le recrutement s’est ensuite étendu aux milieux d’extrême-gauche et aux milieux musulmans. Peu après le 11 septembre 2001, Sibel Edmonds, une ancienne employée du FBI devenue « lanceuse d’alertes », révélait l’existence depuis les années quatre-vingt-dix d’un « Gladio B » embauchant et formant des djihadistes pour des opérations terroristes au service de l’OTAN.
L’Euromaïdan a été l’occasion de dévoiler au monde entier le caractère entremêlé de ces divers réseaux Gladio, puisque l’on vit à Kiev une extrême droite néonazie provoquer un coup d’État avec le soutien de la CIA, du Mossad, de l’Union européenne, de l’extrême-gauche LGBT et… de djihadistes tchétchènes, tatares ou de retour de Syrie.
Depuis le début de son existence publique en 2002, Sibel Edmonds a beaucoup contribué à documenter l’existence de ce Gladio B américano-islamiste, au prix d’un énorme scandale impactant les milieux du renseignement américain, même si moins médiatisé que celui provoqué par Edward Snowden avec la NSA quelques années plus tard. Après avoir été mise à la porte du FBI et défrayé la chronique, Sibel Edmonds a d’ailleurs créé sa propre organisation de whistle-blowing, dont le site s’appelle Boiling Frogs Post. La plupart des médias ont cherché à étouffer l’affaire, qui dure maintenant depuis plus de dix ans, mais des journalistes et des activistes du renseignement participatif en sources ouvertes l’ont relancée en 2013 en prenant contact avec Sibel Edmonds, tel que James Corbett qui débutait le 30 janvier 2013 sur son site The Corbett Report une série d’entretiens vidéo avec elle [1].
Le 17 mai, Corbett faisait un émule en la personne du journaliste d’investigation Nafeez Mosaddeq Ahmed, lequel publiait un long article, devenu une référence, rédigé sur la base d’entretiens menés avec Sibel Edmonds :
« Edmonds a dit que les opérations du Pentagone avec les islamistes étaient une "extension" d’un programme original "Gladio" découvert dans les années soixante-dix en Italie, lui-même partie d’une opération clandestine de l’OTAN à l’échelle de l’Europe qui commença dès les années quarante. Comme l’historien suisse Dr Daniele Ganser l’a consigné dans son ouvrage séminal, Les armées secrètes de l’OTAN, une enquête parlementaire officielle italienne a confirmé que le MI6 britannique et la CIA ont établi un réseau d’armées paramilitaires secrètes "stay-behind", composées de collaborateurs fascistes et nazis. (…) Tandis que la réalité de l’existence du Gladio en Europe est devenue historique, Edmonds a affirmé que la même stratégie a été adoptée par le Pentagone dans les années quatre-vingt-dix dans un nouveau théâtre des opérations, à savoir, l’Asie.
« Au lieu d’utiliser des néo-nazis, ils ont utilisé des moudjahidines travaillant sous divers Ben Ladens, aussi bien qu’al-Zaouahiri », a-t-elle dit. » [2]
Le 11 mars, deux mois auparavant, un article de Tom Secker, chercheur indépendant spécialisé sur les questions de terrorisme, évoquait également ces informations :
« Ceci est corroboré par de nombreuses données. Par exemple l’organisation islamiste internationale Al-Muhajiroun devint soudain très proéminente dans le Royaume-Uni en 1996-97. Omar Bakri, qui admit plus tard être un informateur du MI5 [services secrets britanniques], fut une figure clé dans Al-Muhajiroun et ses organisations partenaires comme le Front islamique international. Ils furent essentiels dans le processus par lequel de jeunes musulmans étaient recrutés, radicalisés, entraînés et envoyés pour se battre dans la guerre de déstabilisation des Balkans de l’OTAN. » [3]
Toute ressemblance avec les « jeunes musulmans » recrutés en Europe pour être envoyés en Syrie et en Irak serait fortuite ! Après avoir récapitulé l’arrière-fond opérationnel du Gladio B, voyons maintenant comment il s’articule dans le cas ukrainien. On peut faire remonter au début des années quatre-vingt-dix le flirt poussé des « révolutionnaires » ukrainiens avec le djihadisme. Deux grandes figures de Pravy Sektor, Alexandre Muzychko et Dmytro Yarosh, incarnent de manière particulièrement emblématique ces liens avec l’islamisme depuis au moins 1994. Alexandre Muzychko fut finalement assassiné le 24 mars 2014 par le gouvernement pro-américain pour lequel il s’était battu sur Maïdan, car il donnait des signes de retournement en faveur de la Russie ; mais auparavant, il s’était illustré par ses hauts faits d’armes en Tchétchénie, quand il se battait contre la Russie et aux côtés des islamistes, dans le cadre du groupe de combat de l’OTAN d’origine ukrainienne dont l’acronyme est UNA-UNSO. [4]
De son côté, Dmytro Yarosh, le chef de Pravy Sektor, déclarait le 17 mars 2014, dans Newsweek :
« Nous avons soutenu la première guerre tchétchène contre l’Empire russe. Nous avons envoyé une délégation en Tchétchénie. Nous avons aidé à soigner les blessés tchétchènes ici. Et nous publions des livres tchétchènes. » [5]
Avant d’être à la tête de Pravy Sektor (organisation elle-même intégrée dans la Garde nationale ukrainienne financée par les USA), Dmytro Yarosh dirigeait Trizoub, une autre organisation paramilitaire de type Gladio. À l’époque, Yarosh avait cofondé avec ses amis islamistes un Front anti-impérialiste international, « créé le 8 mai 2007 à Ternopol (Ouest de l’Ukraine) par des néonazis ukrainiens, baltes et polonais, ainsi que des islamistes ukrainiens et russes à l’initiative du Mouvement international pour la décolonisation du Caucase (dirigé par Akhmad Sardali) et l’organisation panukrainienne Trizoub (Trident), mouvement extrémiste inspiré de l’idéologie nationaliste de Stepan Bandera, sous la direction de Dmytro Yarosh. » [6]
Cette initiative « anti-impérialiste » au bénéfice de l’impérialisme américain devait permettre d’articuler ensemble les réseaux Gladio classiques et le nouveau Gladio B djihadiste. Expression de cette collaboration de long terme, un entretien du 25 janvier 2008 avec Dmytro Yarosh lui-même, réalisé et publié par le site Kavkaz Center :
« Le Front anti-impérialiste international a été créé le 8 mai, l’an dernier, le jour de commémoration de la mort du leader Vasyli Ivanyshyn. (…) Comme vous le savez, notre Front anti-impérialiste a été fondé par deux structures – ce sont : le Mouvement pour la décolonisation du Caucase et AU "Trizoub" – un exemple unique, par ailleurs, car on ne rencontre pas fréquemment des musulmans et des chrétiens qui résistent à l’impérialisme diabolique dans une formation. Nous coopérons activement dans la sphère de l’information et nous planifions certains travaux pour l’avenir. (…) Les gens du Livre – les chrétiens et les musulmans – peuvent toujours trouver un langage commun parce que nos valeurs profondes sont très similaires. » [7]
Et quelles sont les valeurs profondes du Kavkaz Center ? Ce site est depuis sa création en 1999 l’organe médiatique des séparatistes tchétchènes qui agressent la Russie par la guérilla et le terrorisme pour établir un émirat islamique dans le Caucase. Dans la continuité logique, le Kavkaz Center apporte en 2014 son soutien total à l’État islamique « coupeur de têtes » en Syrie et en Irak, mais il est aussi pro-Maïdan, pro-américain et pro-OTAN, criant à l’invasion russe imaginaire après le putsch occidental en Ukraine. Plus bizarrement, il a été hébergé successivement en Lituanie, en Suède, en Estonie et en Finlande avec le financement d’un homme d’affaires scandinave du nom de Mikael Storsjö (Michael Sturshe). [8]
Les réseaux Gladio de l’OTAN s’épaulent donc tous mutuellement contre la Russie et sur divers théâtres d’opérations. Après le soutien des Ukrainiens aux islamistes tchétchènes, ces derniers appellent au djihad en Ukraine et en Syrie, pays allié de la Russie, comme le note le site israélien du Centre Meir Amit d’information sur les renseignements et le terrorisme :
« Après avoir fait référence aux combats en Syrie, Abdul Karim Krymsky s’est directement adressé aux musulmans de Crimée et d’Ukraine et les a appelés à lancer le djihad contre le gouvernement russe, à l’exemple du djihad dans le Caucase, en raison des humiliations que les Russes leur font subir. Il a ajouté que toute personne qui ne pouvait pas se battre en Ukraine devait se rendre en Syrie pour combattre (voir l’annexe). (…) 4. "L’Armée des immigrants et des supporters" (Jaish al-Muhajiroun wal-Ansar) est une formation militaire djihadiste islamique dont le noyau dur est composé de combattants tchétchènes et caucasiens. Elle est affiliée au Front al-Nosra, la branche d’Al-Qaïda en Syrie. Selon diverses estimations, il y aurait entre 200 et 250 Tchétchènes (voire plus) qui combattent en Syrie contre le régime d’Assad. Parmi eux, certains ont participé à la rébellion contre la Russie dans les années quatre-vingt-dix, et sont très motivés et expérimentés. » [9]
En raison de leurs relations historiques, la branche caucasienne du Gladio B djihadiste possède donc des relais puissants en Ukraine, mais aussi ailleurs en Europe, ce qui n’étonnera que ceux qui ignorent encore que l’insurrection en Tchétchénie était une opération occidentale de déstabilisation de la Russie au moyen de l’Islam, et au service notamment d’Israël. Qui soutenait le djihadisme tchétchène dans les années quatre-vingt-dix en France ? Bernard-Henri Lévy, André Glucksmann, Daniel Cohn-Bendit, etc. Qui soutient aujourd’hui l’Euromaïdan ? Les mêmes. On ne se frappe pas soi-même : les islamistes qui passent leur temps à attaquer la Russie et ses alliés, dont la Syrie, n’attaquent jamais Israël. La relation fusionnelle des Ukrainiens anti-russes avec les djihadistes anti-russes n’a d’égale que celle d’Israël avec les djihadistes anti-syriens de la mouvance takfiriste, que l’entité sioniste va jusqu’à accueillir dans ses hôpitaux.
Le 18 février 2014, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou annonçait sur Facebook sa visite de soutien à des mercenaires islamistes blessés dans leurs combats contre l’armée régulière syrienne et soignés dans un hôpital israélien. L’information était reprise par divers médias israéliens dans les jours suivants, ce qui provoqua quelques remous au sein de Tsahal, dont les troupes s’estiment aujourd’hui moins bien soutenues par leur propre gouvernement que les djihadistes qu’il envoie en Syrie. En effet, l’offensive israélienne contre Gaza de 2014 coûta la vie à de nombreux Palestiniens mais fut aussi mortelle pour un grand nombre de soldats israéliens, ce qui n’était pas du tout prévu. À cette occasion, un média iranien bien informé rapportait :
« Dans les coulisses de l’armée israélienne, certaines voix critiquent la hiérarchie militaire qui a su protéger "les takfiris anti Assad" mieux que ses propres soldats ! » [10]
Conformément à la doctrine géopolitique de Halford Mackinder, défendue par Zbigniew Brzeziński et critiquée par Alexandre Douguine, l’empire atlantiste (Washington/Tel Aviv) doit harceler la Russie, et plus largement attaquer toute l’Eurasie, par tous les moyens et sur tous les terrains, en Ukraine, en Tchétchénie, en Syrie, en Irak, en Afghanistan, au Xinjiang ouïgour, au moyen de groupes de combat récupérés ou créés ex nihilo tels que Pravy Sektor, Al-Qaïda ou l’État islamique. L’organisation humanitaire Human Rights Watch va même plus loin et apporte dans un rapport de 2014 les preuves que le FBI entretient des réseaux terroristes islamistes sur le territoire américain, de la même façon que les renseignements européens entretenaient des réseaux terroristes d’extrême-gauche dans les années soixante-dix dans le cadre de la stratégie de tension de l’OTAN :
« Le FBI a "encouragé, poussé et parfois même payé" des musulmans américains pour les inciter à commettre des attentats, au cours d’opérations de filature clandestines montées de toutes pièces après le 11 septembre, conclut un rapport de l’ONG internationale Human Rights Watch. Le but : gonfler le nombre d’arrestations, prétendre ainsi protéger les Américains et justifier les lois antiterroristes. (…) L’étude cite notamment les quatre de Newburgh, accusés d’avoir planifié des attentats contre des synagogues et une base militaire américaine, alors que le gouvernement avait, selon un juge, "fourni l’idée du crime, les moyens, et dégagé la voie" et transformé en "terroristes" des hommes "dont la bouffonnerie était shakespearienne". » [11]
Au niveau international, les prémices de ce Gladio B datent au moins de la fin des années soixante-dix, quand la CIA entra en Afghanistan pour y soutenir des combattants islamistes et leur faire mener par délégation une guerre d’usure contre l’URSS.
Le 15 janvier 1998, Zbigniew Brzeziński répondait à un entretien du Nouvel Observateur :
« Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidines a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique a envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979. Mais la réalité, gardée secrète jusqu’à présent, est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. »
Et à la question du journaliste Vincent Jauvert « Vous ne regrettez pas non plus d’avoir favorisé l’intégrisme islamiste, d’avoir donné des armes, des conseils à de futurs terroristes ? », Brzeziński répondait : « Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’Empire soviétique ? Quelques excités islamistes ou la libération de l’Europe centrale et la fin de la Guerre froide ? » [12]
De son côté, Hillary Clinton déclarait publiquement et à deux reprises que les États-Unis avaient effectivement fondé des groupes djihadistes. La première occurrence, diffusée sur CNN en 2009, fut en audition devant le Congrès américain (en omettant toutefois de préciser que les USA étaient en Afghanistan avant l’URSS) :
« Souvenons-nous que les gens contre qui nous nous battons aujourd’hui, nous les avons créés il y a vingt ans. Nous l’avons fait parce que nous étions enfermés dans un combat avec l’Union soviétique qui avait envahi l’Afghanistan et nous ne voulions pas la voir contrôler l’Asie centrale. Et nous nous sommes mis au travail, le président Reagan en coopération avec le Congrès dirigé par les Démocrates, qui a dit, "Vous savez quoi ? C’est une sacrée bonne idée ! Traitons avec l’ISI [services secrets pakistanais] et les militaires pakistanais et recrutons ces moudjahidines, et faisons venir des gens d’Arabie saoudite et d’autres endroits pour importer leur branche wahhabite de l’Islam, et nous pourrons battre l’Union soviétique". » [13]
Le second passage aux aveux de Clinton, rapporté par Ben Swann dans Reality Check, fut en entretien sur le plateau de Fox News en 2012 :
« Pour être juste, nous avons aidé à créer le problème que nous combattons aujourd’hui. (…) Quand l’Union soviétique a envahi l’Afghanistan, nous avons eu cette brillante idée de venir au Pakistan, et de créer une force de moudjahidines, de les équiper avec des missiles Stinger et tout le reste, pour aller au contact des soviétiques en Afghanistan. Et ce fut couronné de succès, les soviétiques quittèrent l’Afghanistan, et nous avons dit "Bien, au revoir", en laissant ces gens entraînés, qui étaient fanatiques, en Afghanistan, au Pakistan, en les laissant bien armés, et formant une masse, que franchement, à l’époque, nous n’avons pas reconnue. À l’époque, nous étions si contents de voir l’Union soviétique tomber, nous avons dit : "Tout ira bien désormais". Rétrospectivement, les gens contre lesquels nous nous battons aujourd’hui, nous les avons soutenus dans le combat contre les soviétiques. » [14]
Le djihad offensif contre la Russie, et à travers elle contre le monde entier, mené par Washington, Tel Aviv et Bruxelles (siège de l’OTAN et de la Commission européenne) possède donc cette vertu d’unifier islamistes, néonazis, sionistes et LGBT dans un combat commun contre le genre humain. C’est le Grand remplacement de l’Homo sapiens par l’Homo festivus, sociopathe et transhumaniste. Bien que relativement anecdotique, un fait divers récent synthétise parfaitement ce projet vomitif de société mondiale de l’indécence et de l’obscénité qui essaie de s’imposer en Ukraine comme ailleurs par les bombes, les « révolutions colorées », les décapitations (réelles ou pas) et la dictature des minorités : « L’État islamique inspire les soirées gays à Tel Aviv. » La dépêche de Courrier international continue ainsi :
« Drek, l’un des organisateurs de soirées gays à Tel Aviv, s’est inspiré des images de propagande de l’État islamique pour faire la promotion d’une fête. Une initiative qui a soulevé un tollé dans le pays. (…) Les affiches reprennent en effet la mise en scène des exécutions de trois otages occidentaux par l’EI : un bourreau vêtu de noir avec un homme en combinaison orange à genoux devant lui. » [15]
Concluons en citant un article décapant de Thierry Meyssan mettant bien en relief le caractère postmoderne des attelages formés par les groupes de combat de l’OTAN dans le cadre de ses divers programmes Gladio et stay-behind :
« Le monde change. Jadis, il y avait une droite capitaliste et une gauche socialiste. Aujourd’hui, le monde est dominé par les États-Unis et la première question qui se pose est de les servir ou de leur résister. Comme lors de la Seconde Guerre mondiale, on trouve toutes les idéologies dans chaque camp. Pour l’heure, Washington coordonne l’alliance en Europe entre nazis et jihadistes avec la bénédiction des Russes anti-Poutine. (...) Le Conseil de Défense de Kiev a dépêché des émissaires en Europe occidentale pour engager des militants d’extrême droite à venir se battre contre les fédéralistes (qualifiés de "pro-Russes"). Ainsi, a déjà été créée une cellule Pravy Sektor France, dont les membres seront prochainement intégrés à la Garde nationale ukrainienne. Par ailleurs, le Conseil de Défense de Kiev entend "faire nombre" en ajoutant à ces néonazis ouest-européens des jihadistes ayant déjà une véritable expérience militaire. En réalité, si l’on veut bien faire abstraction du bric-à-brac symbolique des uns et des autres, nazis et jihadistes d’aujourd’hui ont en commun à la fois le culte de la violence et le rêve sioniste de domination mondiale. Ils sont donc compatibles avec toutes les autres organisations soutenues par Washington, y compris avec le Front de gauche russe de Sergueï Oudaltsov et avec son ami le leader anti-Poutine Alexeï Navalny. Il existe d’ailleurs déjà de nombreux contacts entre eux. Plutôt que d’appliquer la division droite/gauche de la Guerre froide, la seule ligne de clivage pertinente aujourd’hui est impérialisme/résistance. » [16]