L’approche de la question des minorités en Chine proposée ici est, par endroits, trop tendancieuse :
Les Hans sont allés travailler en terre Ouïghours "sans arrière-pensée". Non, Monsieur, cela s’appelle une reconquista pacifique. Vaincre par le nombre, plutôt que par le sang, crée un effet de submersion censé mener, dans un premier temps, à l’assimilation, et ultimement, à l’éradication culturelle par dilution linguistique, religieuse, voire raciale.
L’obsession concentrationnaire d’un Glucksman n’enlève rien au fait que la Chine a, depuis Mao Tsé Dong, un lourd passif et une expérience pointue de l’internement à des fins de redressement idéologique. Les Ouighours musulmans, avec ou sans le concours opportuniste des chantres éclairés de la tolérance, subissent bel et bien des politiques de contention identitaire plus ou moins brutales et coercitives. Notre réserve critique vis à vis de l’instrumentalisation impériale du droit-de-l’hommisme, ne devrait guère nous autoriser à minimiser l’implacabilité des pratiques de rétorsion chinoises sur cette minorité.
"5 attentats et 300 morts" justifient-ils cette politique chinoise d’anéantissement culturel ? Au risque de paraître cynique, ces chiffres sont infintésimaux, dérisoires, au regard des 1 milliard 400 millions d’âmes (recensées) que compte la Chine. Avec ses 69 millions d’habitants, la France subit un attentat tous les 18 mois, si bien que l’argument du "terrorisme musulman en Chine" est spécieux et paresseux, puisqu’il s’agit d’un épiphénomène de la sociologie de la Chine contemporaine. C’est l’illustration même du détail de l’histoire.
Les Ouighours sont empêchés de parler leur langue mais ne subiraient aucune persécution systémique de la part de la Chine, suggère Dimitri Korias : n’est-ce pas très exactement ce type de décapitation des régionalismes que la République a infligé aux Bretons et de démantèlement identitaire que les Anglais ont brutalement opéré en Irlande ? Il aura fallu une vaste entreprise de renaissance linguistique et un sursaut identitaire de bon aloi pour que la Bretagne ne se dissolve pas dans le creuset républicain.
"Rééducation à l’ancienne mais sans violence" : quand le CRIF et la LICRA tentent de rééduquer les complotistes et les conspirationnistes, ils exercent une violence sur la liberté de conscience. Comment ne pas qualifier de violence le GÉNOCIDE CULTUREL à l’œuvre contre cette minorité musulmane ?
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