C’est l’été à Hidalgo-City. Sous les cieux zébrés de rayures chimiques, un soleil de plomb durci, doré à la feuille d’or par les Golden Boys, vomit ses infrarouges et ses ultraviolets sur une plage de comédie.
Pantalonnade en short qui menace de s’aigrir, le faux bord de la mer devenant un vrai bordel amer.
D’un côté nous avons, le long d’un égout pestilentiel en lequel clapotent des millions d’étrons cosmopolites, Festivus festivus qui bronze ses poumons au monoxyde de carbone, à défaut de zyclon, par solidarité citoyenne avec les victimes des tirs de roquettes qui mettent là bas les nerfs à Tel à Viv.
Mais d’une manière générale, on compte davantage de flics et de journalistes (qui sont une variété plus sournoise de flics) que d’estivants.
De l’autre, des antisémites (puisque il a été suffisamment démontré à l’université d’été du PS que l’antisionisme n’est pas un humanisme, mais un antisémitisme déguisé), qui reprochent à cette initiative de rendre top cool l’Israël.
Ne montrant que ses bons côtés, nombreux : sa douceur de vivre, entre soi, ses excursions sentimentales à Parash Hill, ses geôles 4 étoiles, son phosphore chanteur et son uranium, démocratiquement appauvri pour être accessible aux plus humbles.
En réac-Sion, ils ont décidé de fonder Gaza-plage sur du sable, en hommage à cette plage étroite où s’égayent 1 million 500 000 autochtones, dans un camp de concentration à ciel ouvert, très régulièrement exterminés pour leur apprendre à vivre.
Mais les antisionistes n’ont pas réussi non plus à mobiliser le Nombre.
Nos djihadistes en herbe étant trop occupé à donner des coups de machette à tort et à travers dans les transports en commun, pour aller flemmarder à Gaza plage.
Topless, musculeux et propitiatoire, le Fils de la Mémoire entouré dune meute de preneuses de çon et de cameramen, venu en rollers depuis Tel Aviv apporte son renfort pour Garder la Frontière de ce ban de sable importé par les Ciments Lafarge.
Le Caudillo du gouvernement éternellement lié, s’est dit, à la surprise générale, satisfait de cette initiative. Il y a de quoi ! Le pouvoir réussit à mettre face à face policiers et pro-palestiniens, et renforce plus étroitement la collaboration et l’amitié compréhensive qui s’est nouée entre la police et les milices communautaires, après les événements Charliesques.
Il paraît déjà loin le temps où les gendarmes écoutaient d’une oreille indulgente des marseillaises braillées dans les gynécées du Sanhédrin.
L’Union des Juifs Étudiant la France vont ils à nouveau étaler sur les sables mouvant leur étendard : « En France on tue des Juifs, des Noirs et des Arabes », versant le réconfort et réconciliant en des plages d’amour entre les peuples, tous ceux qui méritent d’être réconciliés contre l’Ennemi commun ?
Tous nous l’espérons.
Sous le pont Notre Dame coule la Mal-SeineEt sur ses berges sales ruisselle le Sang :Son ineffaçable souvenir indécent.Festivus Festivus s’y prélasse, obscène.Que lui font les enfants, que lui fait le phosphore,Et les cœurs calcinés, les yeux dans la chaux vive ?L’homme en bermuda n’aime que Tel-Aviv,Sa gay pride, sa douceur de vivre, son confort !Devant le plomb durci il restait silencieuxQue lui font les enfants qui se recroquevillentBrûlés dans le phosphore et l’uranium précieux ?À côté de Shoah, se sont des peccadilles !