Les prêches télévisuels de nos pseudo-islamologues – et autres spécialistes autoproclamés du Coran, parmi lesquels on peut également placer un souffleur de braises comme Éric Zemmour aux côtés du prélat de l’athéisme militant Michel Onfray – nous montrent d’étonnantes convergences avec les prédications enflammées des wahhabites pur jus.
Ce prodigieux concert de propagande sans frontières au service du choc des civilisations parvient à installer la croyance que le Coran serait, pour l’essentiel, un manuel de conquête prônant le meurtre et la dévastation à l’instar du Livre de Josué.
Aussi étrange que cela puisse paraître, les télévangélistes wahhabites qui dévoient la jeunesse musulmane, et les promoteurs occidentalistes du choc des cultures, travaillent en fait la main dans la main à la guerre civile globale. Les uns font la promotion de leur version de l’islam volontiers terroriste, tandis que les autres offrent aux peuples d’Occident cette vision wahhabisée de l’islam via des médias dont l’objectivité et l’indépendance sont devenues des sujets de dérision.
Cette confusion autour de l’islam traduit un autre problème : la profonde ignorance du contexte historique de la révélation coranique. Ignorance entretenue par les wahhabites qui, même s’ils connaissent le Coran par cœur, font fi du contexte dans lequel s’inscrivent les versets traitant de la guerre. Une démarche que récuse a priori le Coran lorsqu’il évoque « ceux dont le cœur est déviant » qui « s’attachent à ce que le Coran a d’équivoque par goût du trouble et pour chercher des interprétations douteuses… » (2:7).
Les rares occasions où l’on cite le Coran sont pour démontrer sa supposée violence intrinsèque en sortant un morceau de phrase d’un verset, lui-même extrait d’un groupe de versets indissociables. La phrase que l’on cite couramment pour démontrer que le Coran incite au meurtre des chrétiens et des juifs est celle-ci : « Tuez-les où vous les aurez accrochés. »