En annexe à la remarquable vidéo intitulée À nos frères irlandais, je voudrais vous présenter un texte extrait de l’ouvrage de Friedrich Engels, La Situation de la classe laborieuse en Angleterre.
Ce texte qui rompt avec le Prêt-à-penser en vogue, mérite d’être porté par les jeunes générations, car plus assorti à leurs barbes nouvelles.
On y verra que l’Internationalisme prolétarien n’était nullement contradictoire avec la reconnaissance de caractères nationaux irréductibles.
Engels, l’ami de Marx est l’un des Grand-pères du mouvement ouvrier, co-fondateur de la Première Internationale prolétarienne, théoricien du matérialisme historique.
Mon projet ici est d’humilier la racaille antifa et autres gochistes jusque dans la fausseté de leurs références.
Ces supplétifs feraient mieux d’arborer des drapeaux américains que rouges et noirs.
Farouchement réalistes, et profondément révoltés, ils pensaient virilement sans s’embarrasser de fioritures ni de moraline.
Et sur ce plan les grand-pères de l’Anarchie n’avaient rien à leur envier.
Bakounine reprochera même à Marx et Engels de « méconnaître tout à fait un autre élément fort important dans le développement historique de l’humanité : c’est le tempérament et le caractère particulier de chaque race et de chaque peuple ». [1]
Quant à Proud’hon c’est bien simple, si de nos jours il écrivait ce qu’il écrivit, il se ferait casser la gueule dans la rue par les nervis de la CNT pour son racialisme et sa misogynie.
Or donc, dans son ouvrage, Engels après avoir traité des effets désastreux du chômage, va examiner « une autre cause de l’abaissement où se trouvent les travailleurs anglais, une cause qui contribue a réduire encore sans cesse le standard de vie de cette classe sociale ».
Et cette deuxième cause de l’abaissement des conditions d’existence des prolétaires anglais sera : « l’immigration irlandaise ».
« À maintes reprises nous avons déjà eu l’occasion de mentionner l’existence des Irlandais venus s’installer en Angleterre ; nous allons maintenant examiner de plus près les causes et les effets de cette immigration. »
Ainsi débute ce chapitre qui nous paraîtra particulièrement injuste, et révoltera notre fraternité celtique.
Mais, avant de présenter le texte d’Engels, j’aurais quelques remarques amicales à faire sur ce film À nos frères irlandais.
Gloses marginales sur une video
Le film rattache la cause irlandaise à la Tradition catholique et monarchiste. C’est très bien. Et j’ai été ravi d’apprendre que Seize monta à l’échafaud suivi d’un prêtre irlandais.
Et que des Irlandais et de belles Irlandaises rejoignirent la chouannerie vendéenne.
Mais je ne puis m’empêcher de songer que l’ennemi mortel de la French Révolution fut....l’Angleterre. Donc ces irlandais chouans étaient, peut être, qui sait, des agents de Pitt.
Puis, brusquement, on passe en 1905. Avec la création du Sinn Féin.
La vidéo saute allègrement des années cruciales. En lesquelles se produisit un bouleversement qui va mettre cul par dessus tête les vieilles idéologies. La naissance du Capitalisme.
À partir de cette période, comme l’écrit l’historien Jeffrey Steinberg, l’Irlande du Nord deviendra « une plantation d’esclaves et un laboratoire d’expériences sociales, servant les besoins de la City de Londres ».
Et un de ces besoins fut de briser la montée en puissance du prolétariat anglais
Si avec le Sinn Féin nos frères irlandais devinrent de farouche républicains ennemis de la hideuse monarchie anglaise, avec l’IRA la cause irlandaise se reliera à la lutte du prolétariat mondial.
L’extrême droite des années 70 qui était d’abord et avant tout anticommuniste, l’avait bien compris. En 1980 elle deviendra Thatchérienne !
Les pro IRA se recrutaient tous dans l’autre extrême. Que ça plaise ou pas, c’est ainsi.
« IRA, Fedayin, Tupamaros, vaincront ! » gueulions nous à tue-tête dans les rues de Paris, de Rome et Berlin.
Dans le même temps, l’amour de toute l’extrême droite allait vers la délicieuse Margaret dite Iron Lady, la Dame de Fer. C’est ainsi qu’appelaient la baronne Thatcher, tous les partisans des régimes de Fer. Comme celui de Pinochet ou de Batista.
Dame de fer, par l’extraordinaire apport en fer des quatre repas qu’ingurgitait quotidiennement cette bourgeoise repue, la bouche en cul de poule, servie par des larbins affairés, cependant que Bobby Sands et ses camarades allaient mourir de faim et des sévices d’autres larbins, tout aussi affairés.
Il semble que la parenthèse pro-nazie de l’IRA n’ait pas beaucoup inspiré nos néo-fascistes français à l’époque. Dommage. Il faut dire que les irlandais étaient les Palestiniens de l’Europe. Or la "Vraie Droite", Ordre nouveau, le Front national, était pro-américaine et pro-israélienne.
Je sais bien que la seule Mémoire permise est celle de la Shoah, mais ne comprenant pas l’hébreu je garderai en moi celle, beaucoup plus humble, de la vérité.
Ne vous inquiétez pas, mes chers petits, j’ai un pied dans la Tombe
O Mort Vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre !Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
et avec ma poussière se disperseront les vieux savoirs gênants, à jamais perdus dans les rigoles du Temps. « Faut laisser faire et c’est très bien ».
D’ailleurs tout cela est déjà devenu du Folklore, même l’IRA.
L’immigration irlandaise, un tel écrit jugé avec les critères de notre temps, se verrait immédiatement interdit, et son auteur condamné à de lourdes amendes.
Sauf à considérer que l’incitation à la haine raciale à l’encontre des Irlandais, comme celle à l’encontre des Allemands ou des Russes, soit permise voire encouragée, comme une variété de ce racisme anti-blanc et anti-blonde dont notre ami Dieudonné vient de nous offrir un impérissable monument, avec ses considérations ad hominem sur la Morano.
Si on les appliquait à la Taubira des goûts et des couleurs, par exemple, je crains que rester En Paix ne devînt qu’un vœu pieux.
Le Ouacisme
Engels ne saurait être atteint de cette lèpre morale que les plus contaminés
s’empressent d’inoculer aux autres : le Racisme.
Preuves :
Mary Burns, une jeune ouvrière irlandaise, sera sa compagne, jusqu’à la mort de celle-ci.
Il écrira aussi ceci, qui est beau, et le rédime :
« l’ouvrier ne peut sauver sa qualité d’homme que par la haine et la révolte contre la bourgeoisie. Et c’est grâce à son éducation, ou plutôt son manque d’éducation, ainsi qu’à la chaleur du sang irlandais qui est passée en grande proportion dans les veines de la classe ouvrière anglaise, qu’il est capable de protester avec la plus grande passion contre la tyrannie des possédants. »
Donc ce n’est certainement pas « le racisme », « l’exclusion », « la haine de l’autre », « le rejet du vivre ensemble », qui ont dicté ses considérations sur l’immigration irlandaise en 1845 en Angleterre.
L’objet de Engels fut de montrer la même chose que Marx, qui écrivait que le but de l’immigration était :
« d’augmenter en apparence le nombre des travailleurs employés en remplaçant une force supérieure et plus chère par plusieurs forces inférieures et à bon marché, l’homme par la femme, l’adulte par l’adolescent et l’enfant, un yankee par trois Chinois. Voilà autant de méthodes pour diminuer la demande de travail et en rendre l’offre surabondante, en un mot, pour fabriquer des surnuméraires. » [2]
Tout ça reste d’actualité. Ce qu’il y a d’inédit avec la dictature de l’impérialisme américano-sioniste c’est que l’on a criminalisé la critique de cette pratique capitaliste.
C’est cette criminalisation de la critique et de la conscience qui s’appelle aujourd’hui l’Antiracisme.
Comme c’est l’arrivée d’une nouvelle vague migratoire qui pousse M. Hollande à durcir la législation dite antiraciste.
L’autre critique, à côté de celle du « dumping social » est résumée par ces mots :
« Chaque centre industriel et commercial en Angleterre possède maintenant une classe ouvrière divisée en deux camps hostiles, les prolétaires anglais et les prolétaires irlandais. » [3]
Fracturer la classe ouvrière
N’est ce pas excatement la tâche que s’était fixée Mitterrand ?
Pour ce faire il a appelé « Au secours Le Racisme » ! Et SOS RACISME est arrivé !
C’est à Élysée, dans le bureau de Bianco que naquit cette assoce avec un état major de professionnels. D’authentiques spécialistes du racisme, de grand-maîtres ès-antiracisme, je parle de l’Union des Juifs Étudiant en France.
SOS fut un centre de propagande relayé par tous les appareils idéologiques.
Ce fut l’installation d’un Racisme à l’envers. De la périphérie vers le centre. Pour casser en deux l’indomptable prolétariat français.
Nous devons à l’intifada de nos frères palestiniens la rupture de cette alliance entre les Juifs Etudiant la France et les Arabes voulant la niquer.
Quand le Parti communiste français était le « grand parti de la classe ouvrière », malgré son réformisme et son bureaucratisme il défendait bec et ongles les intérêts matériels et moraux de cette classe.
Lui aussi expliquait que l’Immigration est le grand moyen par lequel le Capital maintient sa domination en France et en Europe. D’où l’autre objectif de Mitterrand, accompli grâce à la complicité de certains bureaucrates du parti : briser le PCF.
Ne pas comprendre cette idée, la nier ou la combattre, revient à soutenir le Capital.
Ainsi, les dirigeants de la classe ouvrière française, partis et syndicats, en soutenant l’immigration ont demandé aux prolétaires de faire cause commune avec leur classe dirigeante.
Voici donc le texte d’Engels :
Toute ressemblance avec une autre immigration, passée, présente ou à venir serait pure fortuité.
L’immigration irlandaise
« Le rapide développement de l’industrie anglaise n’aurait pas été possible si l’Angleterre n’avait disposé d’une réserve : la population nombreuse et misérable de l’Irlande. Chez eux, les Irlandais n’avaient rien à perdre, en Angleterre ils avaient beaucoup à gagner ; et depuis qu’on a su en Irlande que sur la rive est du canal St George tout homme robuste pouvait trouver un travail assuré et de bons salaires, des bandes d’Irlandais l’ont franchi chaque année. On estime qu’un bon million d’Irlandais ont ainsi immigré jusqu’ici et que maintenant encore, il y a 50,000 immigrants par an ; presque tous envahissent les contrées industrielles et en particulier les grandes villes, y constituant la plus basse classe de la population. Il y a 120,000 Irlandais pauvres à Londres, 40,000 à Manchester, 34,000 à Liverpool, 24,000 à Bristol, 40,000 à Glasgow, et 29,000 à Edimbourg. Ces gens, qui ont grandi presque sans connaître les bienfaits de la civilisation, habitués dès leur jeune âge aux privations de toutes sortes, grossiers, buveurs, insoucieux de l’avenir, arrivent ainsi, apportant leurs mœurs brutales dans une classe de la population qui a, pour dire vrai, peu d’inclination pour la culture et la moralité.
[...]
« Ces travailleurs irlandais qui, pour 4 pence font la traversée, serrés souvent comme du bétail sur le pont du navire, s’installent partout.
Les pires demeures sont assez bonnes pour eux ; leurs vêtements les préoccupent peu, tant qu’un seul fil les maintient ; ils ignorent l’usage des chaussures ; leur nourriture consiste uniquement en pommes de terre, ce qu’ils gagnent en plus, ils le boivent ; pourquoi de tels êtres auraient-ils besoin d’un fort salaire ?
Les pires quartiers de toutes les grandes villes sont peuplés d’Irlandais ; partout où un quartier se signale particulièrement par sa saleté et son délabrement, on peut s’attendre à apercevoir en majorité ces visages celtiques qui, au premier coup d’œil se distinguent des physionomies saxonnes des indigènes, et à entendre cet accent irlandais chantant et aspiré que l’Irlandais authentique ne perd jamais. Il m’est arrivé d’entendre parler le celto-irlandais dans les quartiers les plus populeux de Manchester.
La plupart des familles qui habitent des sous-sols sont presque partout d’origine irlandaise. Bref, comme le dit le Dr Kay, les Irlandais ont découvert ce qu’est le minimum des besoins vitaux et ils l’apprennent maintenant aux Anglais. Ils ont importé en outre l’alcoolisme et la saleté. Cette malpropreté qui chez eux, à la campagne, où la population est disséminée, n’a pas de trop graves conséquences mais qui est devenue chez les Irlandais une seconde nature, est véritablement une tare effrayante et dangereuse dans les grandes villes par suite de la concentration urbaine.
[....]
« Et quant à la saleté, à l’inconfort des maisons, impossible de s’en faire une idée. L’Irlandais n’est pas habitué aux meubles ; un tas de paille, quelques chiffons absolument inutilisables comme vêtements et voilà pour sa couche.
... Dans son pays, dans sa cabane de torchis, une seule pièce suffisait à tous les usages domestiques ; en Angleterre, la famille n’a pas non plus besoin de plus d’une pièce. Ainsi cet entassement de plusieurs personnes dans une seule pièce, maintenant si répandu, a été introduit principalement par l’immigration irlandaise.
Et comme il faut bien que ce pauvre diable ait au moins un plaisir, et que la société l’exclut de tous les autres, il s’en va au cabaret, boire de l’eau-de-vie. L’eau-de-vie est pour l’Irlandais, la seule chose qui donne son sens à la vie – l’eau-de-vie et bien sûr aussi son tempérament insouciant et jovial : voilà pourquoi il s’adonne à l’eau-de-vie jusqu’à l’ivresse la plus brutale. Le caractère méridional, frivole de l’Irlandais, sa grossièreté qui le place à un niveau à peine supérieur à celui du sauvage, son mépris de tous les plaisirs plus humains, qu’il est incapable de goûter en raison même de sa grossièreté, sa saleté et sa pauvreté, autant de raisons qui favorisent l’alcoolisme – la tentation est trop forte, il ne peut résister et tout l’argent qu’il gagne passe dans son gosier.
Comment pourrait-il en être autrement ? Comment la société qui le met dans une situation telle qu’il deviendra presque nécessairement un buveur, qui le laisse s’abrutir et ne se préoccupe nullement de lui – comment peut-elle ensuite l’accuser, lorsqu’il devient effectivement un ivrogne ?
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« C’est contre un concurrent de ce genre que doit lutter le travailleur anglais, contre un concurrent occupant le barreau de l’échelle le plus bas qui puisse exister dans un pays civilisé et qui, précisément pour cette raison, se contente d’un salaire inférieur à celui de n’importe quel autre travailleur.
C’est pourquoi le salaire du travailleur anglais, dans tous les secteurs où l’Irlandais peut le concurrencer, ne fait que baisser constamment et il ne saurait en être autrement, comme le dit Carlyle. Or, ces secteurs sont très nombreux. Tous ceux qui n’exigent que peu ou pas d’habileté s’offrent aux Irlandais. Certes, pour les travaux exigeant un long apprentissage ou une activité durable et régulière, l’Irlandais débauché, versatile et buveur est très insuffisant. Pour devenir ouvrier-mécanicien, pour devenir ouvrier d’usine, il lui faudrait d’abord adopter la civilisation et les mœurs anglaises, bref, devenir d’abord objectivement anglais.
« Mais partout où il s’agit d’un travail simple, moins précis, qui requiert davantage de vigueur que d’adresse, l’Irlandais est tout aussi bon que l’Anglais. Et c’est pourquoi tous ces métiers sont envahis par les Irlandais ; les tisserands manuels, aide-maçons, porte-faix, “tâcherons”, etc... comptent une foule d’Irlandais ; et l’invasion de cette nation a contribué, pour beaucoup, dans ces professions, à abaisser le salaire et avec lui la classe ouvrière elle-même.
Et même si les Irlandais qui ont envahi les autres branches ont dû se civiliser, il leur est resté encore assez de marques de leur ancien mode de vie pour exercer sur leurs camarades de travail anglais, une influence dégradante – sans parler de l’influence du milieu irlandais lui-même. Car si l’on considère que dans chaque grande ville, un cinquième ou un quart des ouvriers sont Irlandais ou enfants d’Irlandais élevés dans la saleté irlandaise, on ne s’étonnera pas que dans l’existence de toute la classe ouvrière, dans ses mœurs, son niveau intellectuel et moral, ses caractères généraux, se retrouve une bonne part de ce qui fait le fond de la nature de l’Irlandais, et l’on concevra que la situation révoltante des travailleurs anglais, résultat de l’industrie moderne et de ses conséquences immédiates, ait pu être encore avilie. »