Depuis que l’image règne, le mensonge a pris des proportions inégalées. Avant cela, il incombait aux journaux de modeler l’esprit des gens. Mais les livres pouvaient être d’excellente facture. Sur Kontre Kulture, les rééditions des siècles précédents montrent des niveaux de lucidité difficiles à imaginer pour notre époque béhachélisée. L’évolution de l’information a certes provoqué un progrès dans la quête de la vérité, mais aussi dans le brouillage.

Chérie, le chien de Yann Barthès

Yann a un toutou qui sert à tout : le pompon en guise de queue sert à retenir Chérie quand Yann a quelque chose d’important à lui dire, c’est souvent le cas lorsqu’il rentre de soirée, toujours un peu frustré. Yann adore les chiens, il en consomme énormément. Celui-ci doit se raser chaque jour, car Yann déteste les poils sur les fesses. Sinon Yann regrette que Chérie ait un micropénis. Quand on lui dit qu’il n’avait qu’à prendre un Tosa, Yann dit qu’il a peur des gros chiens, que ça lui rappelle les heures les plus noires.

Vous l’aurez compris, l’hétérophobie doublée de beauphobie, en prime time chaque soir sur Canal, la chaîne censée être celle des hétéros beaufs, sonne comme une insulte permanente autant qu’un suicide audiovisuel. Et on passe sur la francophobie, la natiophobie, la populophobie, une famille de phobies qu’on peut regrouper sous la bannière de la majoritophobie. Bref, la néoaristocratie pratique son néoracisme.

Ou comment regretter l’aristocratie de 1788.

La planète nous réchauffe

Les écolos auront beau dire, le réchauffement, ça a du bon. Ça permet aux femmes de se baigner jusque tard dans la saison, comme ici un 2 novembre dans les eaux turquoise de la Seine, en plein milieu de Paris. À gauche, vous pouvez admirer Ellahundséku, une jeune Roumaine qui n’a pas voulu donner son nom, juste son exotique prénom. Les touristes roumains aiment Paris, qui le leur rend bien : cette année, ils seront autant que les touristes chinois. Un marquage à la culotte cher à Guy Roux !

Paris fut une ville unie, créative et joyeuse. Aujourd’hui, elle est mise en pièces par ces minorités anciennement victimes devenues agissantes et dirigeantes. Le résultat est triste et moche : le face-à-face luxe/paupérisation, des godemichés nauséabonds (pour le coup, le mot est bien employé) en lieu et place de monuments, un art grotesquement merdique (dégénéré ce serait encore trop gentil), la vulgarité repoussante de Little Israël (Paris XVIIe) avec ses privilèges étonnants (des rues où l’on peut se garer sans risquer de PV, un deal passé avec on ne sait qui), une politique culturelle désastreuse (quoi qu’on pense de Jack Lang, il avait une vision)… Paris 2014, c’est anus mundi, capitale du Trou du Cul érigé en symbole de la victoire du socialisme rosacé.

Sodome et Hidalgomorrhe !

Cisjordanie/mer d’Aral : même combat

Ces photos satellite montrent la peau de chagrin qu’est la partie purement palestinienne de la Cisjordanie. En 40 ans, il ne reste presque plus rien.

Non, en vérité, il s’agit de la mer d’Aral, que les autorités kazakhes essayent de sauver par la construction d’un barrage. La ponction des eaux fluviales pour la culture du coton a eu raison de la partie sud du lac, un des plus grands du monde, à l’époque. En gros, nos tee-shirts pas chers ont sifflé la flotte de cette ancienne république de l’Union soviétique. Rien ne se perd, mais rien ne se gagne non plus, si on y va comme ça. Habiller Pierre et Marie (prénoms français désuets), c’est déshabiller Bekzat et Dilnaz (prénoms kazakhs à la mode). On se demande combien de temps encore on va pouvoir transformer la matière, pomper le suc de la terre pour faire pousser des trucs à becqueter. Heureusement, comme on n’est pas écolo-pessimistes, on fait confiance aux scientifiques pour trouver une solution à ce très léger problème.

Parfois, il est bon de se reposer sur l’intelligence des autres…

Montache, pas montache ?

Bibi et Angela, c’est l’image de la réconciliation. Après avoir un peu houspillé les juifs dans les années 30 et 40, les Allemands sont devenus leurs grands copains. Cela autorise-t-il Bibi à être cavalier, voire familier, avec la Führerin ?

En Allemagne, la communauté juive reprend du poil de la bête (immonde) : elle renaît dans le monde de la presse, de la culture, et une petite Alyah rétroactive semble se dessiner. Pourvu que les Allemands ne recommencent pas leurs bêtises ! Car c’est justement ce noyau dur dans l’élite qui a été en partie à la base de l’antisémitisme allemand de l’entre-deux guerres. Les historiens qui avancent que l’assimilation n’a pas sauvé les juifs allemands – c’est aussi la théorie de Zemmour – puisque tout le monde s’est retrouvé dans le même panier, c’est en fait passer à côté de la question.

Qui était, et qui est : pourquoi le père de ce jeune Allemand (devenu par la suite un grand nazi, que nous ne citerons pas, pour ne pas faire de pub à ces inhumains), arrivé au début du XXe siècle à Berlin pour résoudre un problème de droit, n’a-t-il eu le choix qu’entre des avocats juifs ? Alors évidemment, en nationaliste convaincu, fallait pas trop le pousser, lui qui pensait que les juifs avaient trahi l’Allemagne en 1917, comme certains Français l’ont pensé en 1914, quand le pays a été plongé dans la guerre par le jeu des alliances, et des profiteurs de guerre (banque, armement).

Toujours aller au fond des choses, en ignorant la fontaine des pleureuses. Non madame, c’est pas du révisionnisme, c’est de l’approfondisme.

Edwy juge et partie

Edwy juge, Edwy flic, Edwy éboueur, Edwy passe-dossiers… Edwy aura fait tous les métiers, sauf journaliste ! Ah, qu’il est bon de dénoncer et juger les autres… On ne se refait pas.

Pour avoir bénéficié d’un cadeau fiscal de plus de 3 millions d’euros de TVA, Edwy était bien obligé de renvoyer l’ascenseur à notre bon président de la CRIFrance, Manuel Valls. C’est chose faite avec la publication – une coproduction Mediapart/Intérieur – de documents internes à E&R, qui n’ont rien de révolutionnaire en soi, et dont la divulgation fait même de la pub au mouvement. La photo du trotskyste inquisiteur est tirée du film de 1930 Accusez, levez-vous, produit par Pathé-Natan… de son vrai nom Tannensaft. Un sacré numéro, celui-là : à la fois visionnaire, escroc, et multimillionnaire, accusé de tous les maux, dont celui de produire des films grivois dans les années 20.

Silence, ou on fait évacuer la salle !

Last laugh before coma

Le photographe a appuyé sur son Reflex Nikon D4S juste avant l’impact. Un dixième de seconde plus tard, François était par terre, le souffle coupé, le tranchant de la main du géant austro-californien lui ayant broyé la mâchoire. Transformant le Président en sans-dent. La blague de trop ?

On espère que le bon François n’aura pas ironisé sur la love affair de Maria Shriver, ex de Schwarzie et nièce de JFK, avec son stratège de campagne. Ça ne vous rappelle rien ? Cécilia, Richard, et Nicolas, le triangle magique des années folles 2007-2008 ! Notons que même énervé, Schwarzie garde le sourire. C’est ça, le professionnalisme à l’américaine.

Dans le sourire de François, on devine l’envie de profiter encore un peu des avantages du trône, avant l’arrivée des Russes : bonne bouffe, bonne chère, bonne fesse. Sauf que le pays, c’est pas le PS. Si ce fils de Tonton a pu diriger le parti socialiste pendant 11 ans d’une main (tordue) de maître (des coups bas), les courants qui secouent la France sont un peu plus sérieux que ceux qui agitaient sa SFIO.

On n’est plus en rafiot avec des pétasses à poil sur le petit canal, là, on est en pleine mer sur un chalutier, capitaine !

Une classe d’école pas comme les autres

Nous sommes à Jalalabad, Pakistan. On fait la classe où on peut. Les islamistes racontent des craques aux enfants qui vont vraisemblablement finir en bombes humaines à Noël dans nos métros bondés d’innocents. On espère qu’ils auront au moins le temps de visiter Paris. Au loin, on aperçoit un four crématoire, comme quoi les fondamentalistes sont les ennemis des juifs, c’est-à-dire de l’humanité. BHL avait raison.

Au Pakistan comme ailleurs, tout n’est pas tout rose, mais pas tout noir non plus. L’image de ce pays a été noircie par la propagande de BHL et ses « amis », comme si chacun de ses 188 millions d’habitants avait égorgé Daniel Pearl. On remarque à ce propos que la décapitation est devenue une technique promotionnelle de la Pax americana redoutablement efficace. Les Américains veulent envahir un pays ? Pof, un égorgé sur place, et toute la machine de guerre se met en place (elle était déjà prête, ne vous leurrez pas). Un Américain se fait emmerder par des Martiens sur Vénus, badaboum, toute la star wars débarque. Passants, si vous voyez un type en train de se faire égorger, planquez-vous rapidos. C’est signe que ça va défourailler sévère : tombée de Tomahawks et invasion de Predator.

Ayons confiance dans le nucléaire

Non loin de la centrale de Pierrelatte, il y a la Ferme des crocodiles, qui vivent agréablement dans les eaux réchauffées par la centrale. On a les Afrique qu’on peut. Nous assistons ici, sur ce cliché daté de 2009, à la naissance de trois sauriens. Surnommés Riri, Fifi et Loulou, ils sont devenus la mascotte des ingénieurs EDF du coin. Aujourd’hui, en novembre 2014, ils mesurent 14 mètres chacun et pèsent plus de 3 tonnes. De sacrés bébés ! Une légende locale dit que les intérimaires trop radioactifs qui travaillaient au black sur les « petites fuites » de la centrale finissent dans la gueule de « dragons ». Mais si on commence à prendre au sérieux ce que les gens, et surtout les écolos, racontent…

Ces derniers temps, la mode est aux drones qui survolent les centrales. On dirait qu’il y en a qui testent la clôture. Ce qui se profile, c’est un ciel saturé en drones, qui pourront tout filmer, tout suivre : adieu filatures à l’ancienne, on aura « la terre vue du ciel » pour tous. On pourra savoir en plan large si le président de la République prend un bain de foule réel ou si c’est un montage en plan resserré pour télés complices, si des fumeurs tourangeaux ont planté de la marijuana au milieu des tournesols du paysan du coin… Et puis, surtout, pour les attentats, quoi de mieux qu’un petit drone bien programmé, avec une fiole bourrée de bacilles sous les ailes ? Ou un lâcher de guano acide sur Premier ministre en goguette ?

De bons gros chantages en perspective, mais surtout, une nouvelle génération de polars hollywoodiens haletants !

Ça, c’est Marseille !

Après avoir été capitale européenne de la Culture 2013, Marseille est désormais capitale européenne de l’aquaculture 2014. Sur cette photo prise avec énormément de risques par un Marseillais conscient de l’extrême nervosité des services de sécurité de Gaudin, qui veillent à ce que l’image de sa ville soit toujours positive, nous découvrons une voirie qui laisse quelque peu à désirer. Le goudron aurait été prédécoupé par des jeunes des quartiers nord, qui s’en serviraient pour rafistoler leurs HLM. Et après on les traite de racailles…

À part ces conneries, la seconde ville de France est dans le top 20 des villes les plus pauvres, avec un taux de pauvreté de 25 %. C’est-à-dire qu’un quart de sa population vit avec moins de 600 euros par mois (ou 60 % du revenu médian). Pour rester honnêtes, Lille arrive aussi à 25 % de pauvres, contre 14 et 15 % pour Paris et Lyon, villes dites riches. Ce qui veut dire qu’un Marseillais sur quatre (sur)vit de la solidarité non pas locale, ni même régionale, mais nationale. Marseille, qui a la particularité d’englober sa banlieue, peut s’enorgueillir de taux de pauvretés record, qui montent jusqu’à 55 % (dans le 3ème arrondissement), loin devant Roubaix ou Aubervilliers, qui sont quasiment sinistrées.

Et Gaudin, il fait quoi contre la pauvreté ? Une pétanque ?

Shoana et le cent millième adhérent

Shoana, splendide brune venue tout droit du Berry, et militante de la première heure, fêtera personnellement le cent millième adhérent d’Égalité & Réconciliation. Au cours des 24 heures qu’il aura gagnées avec cette étudiante en philo aussi lascive que peu farouche, « Numéro 100 000 » apprendra plein de choses fort utiles dans la vie : il sera initié au débat préliminaire, au combat rapproché, et à la neutralisation (conceptuelle, on n’est pas des sauvages) de l’agresseur. Mais aussi à la distribution de tracts sur le marché d’Aubervilliers, les dimanches matins d’hiver, par moins 20. À E&R, on sait joindre l’utile à l’agréable.

Pour ceux qui auront eu le courage de lire jusque-là, et qui ne font pas encore partie de notre grande armée, on promet surtout un joyeux combat, solidaire et moral. C’est déjà pas mal : en général, les gens souffrent de leur soumission, après avoir déposé les armes. Ils y laissent leur fierté, et toute possibilité de victoire. Là, il s’agit aussi de souffrir, mais pas pour des prunes. Les recrues ont tout à y gagner : la fierté perdue, un organisme fort, et un mental d’acier. Hum, on sent déjà le parfum de la victoire idéologique...