En cette Journée des femmes, laissons la parole à une femme, juive, communiste, qui s’est battue pour « l’émancipation des femmes travailleuses ».
Rosa Luxembourg. Extrait de Suffrage féminin et lutte de classes, mai 1912
« Nombre de ces femmes bourgeoises qui agissent comme des lionnes dans la lutte contre les "prérogatives masculines", marcheraient comme des brebis dociles dans le camp de la réaction conservatrice et cléricale si elles avaient le droit de vote.
En fait, elles seraient certainement bien plus réactionnaires que la fraction masculine de leur classe.À part quelques-unes d’entre elles, qui exercent une activité ou une profession, les femmes de la bourgeoisie ne participent pas à la production sociale. Elles ne sont rien d’autre que des co-consommatrices de la plus-value que leurs hommes extorquent au prolétariat.
Elles sont les parasites des parasites du corps social. Et les co-consommateurs sont généralement plus frénétiques et cruels pour défendre leurs "droits" à une vie parasitaire, que l’agent direct du pouvoir et de l’exploitation de classe.L’histoire de toutes les grandes luttes révolutionnaires confirme cela de façon effrayante. Prenez la grande Révolution française. Après la chute des Jacobins, lorsque Robespierre fut conduit enchaîné sur son lieu d’exécution, les putains dénudées d’une bourgeoisie ivre de victoire, dansaient de joie, sans vergogne, autour du héros déchu de la Révolution.
Et en 1871, à Paris, lorsque la Commune héroïque des travailleurs a été défaite par les mitrailleuses, les femmes bourgeoises déchaînées ont dépassé en bestialité leurs hommes dans leur revanche sanglante contre le prolétariat vaincu.Les femmes des classes détentrices de la propriété défendront toujours fanatiquement l’exploitation et l’asservissement du peuple travailleur, duquel elles reçoivent indirectement les moyens de leur existence socialement inutile. »