Comme d’autres révisionnistes juifs avant lui, tels Joseph G. Burg, Paul Eisen, Gerard Menuhin, etc., le jazzman et essayiste britannique Gilad Atzmon (qui a rendu visite au Pr Faurisson en juin 2014) s’insurge contre la censure. Il vit à Londres et assistait, le 20 mars, à la présentation par son auteur du livre du professeur Richard Falk Palestine’s Horizon Toward a Just Peace (L’Horizon de la Palestine vers une paix juste).
L’histoire juive est un enchaînement de catastrophes : inquisitions, holocaustes et pogroms. À maintes reprises, tout au long de leur histoire, les juifs se retrouvent victimes de discrimination, de persécution et d’expulsion et, pour la plupart des juifs, ce continuum tragique est en grande partie un mystère. Pourtant, on pourrait s’attendre à ce que les juifs, qui sont, pour sûr, des gens intelligents, iraient fouiller dans leur passé pour le comprendre et pour prendre toutes les mesures nécessaires au changement d’un tel destin.
Je suis né en Israël, j’y ai grandi et il m’a fallu plusieurs années avant de me rendre compte qu’Israël était la Palestine. Quand j’étais jeune Israélien, l’Holocauste et les souffrances juives m’étaient en quelque sorte étrangers ainsi qu’à mes camarades. C’était l’histoire d’un peuple différent, à savoir celle des juifs de la diaspora, et nous, jeunes Israéliens, nous n’aimions pas beaucoup leur passé juif. Nous ne voulions pas nous associer à ces gens, tellement détestés par tant de personnes, si souvent et dans tant de lieux différents.
Effaçant deux mille ans d’un « exil » imaginaire, nous nous voyions comme les fils et les filles de nos « ancêtres » bibliques. Nous étions de fiers jeunes gens et nous étions dégoûtés de ces histoires de victimisation. Par conséquent, la souffrance juive, à bien des égards, était une énigme pour moi. Mais hier, à la London School of Economics (LSE), j’ai assisté au spectacle d’un juif qui se comportait tellement incroyablement mal, que beaucoup de ce qui jusqu’ici ne me paraissait pas clair, est tout à coup devenu bien trop clair.
Hier, lors d’une conférence donnée par l’un des plus grands humanistes de notre génération, le professeur Richard Falk, il n’a pas fallu à l’avocat d’Israël, Jonathan Hoffman, plus de soixante minutes, exactement, de hooliganisme intensif pour provoquer son éjection de la salle. Tandis que Hoffman et son associé étaient expulsés du bâtiment, la salle entière exprimait ses sentiments en criant « Dehors, dehors, dehors ». Hoffman n’était pas qu’un simple voyou : il agitait ses symboles nationalistes juifs et se comportait ouvertement en militant de l’ethnie juive. J’appris plus tard qu’il était associé à de nombreuses institutions juives et sionistes : DBO, Fédération sioniste, etc.
À se comporter comme il l’a fait, avec un total manque de respect à l¹égard d’une institution académique, Hoffman a-t-il pensé que la LSE était une sorte de yeshiva ou peut-être juste sa synagogue locale ? Je suppose que non. J’imagine qu’il a simplement supposé que, comme tant de lieux dans notre pays aujourd’hui, la LSE était simplement « occupée ». Il semble que la simple présence dans une pièce d’un seul sioniste suffise pour transformer cette pièce en territoire occupé. Jamais de ma vie je n’ai vu une salle entière aussi unie dans son indignation, et si quiconque, au sein de la communauté juive, pense que le hooliganisme à la Hoffman & co va rendre les juifs populaires, il a tort.
À en juger par la réaction dont j’ai été témoin hier à la LSE, les gens sont aujourd’hui totalement lassés de cette police de la pensée, de ces livres brûlés et de la brutalité sionistes. Mais j’aimerais aussi profiter de cette occasion pour présenter des excuses sincères. Lors du lancement du livre de Falk hier, j’ai suggéré à un partisan palestinien, au lieu de lire l’historien juif David Cesarani sur l’Holocauste, de s’essayer à lire David Irving. Certains étudiants juifs se sont offusqués de mon propos, donc je voudrais ici corriger ma déclaration, pour la rendre plus complète et plus catégorique :
Ne vous contentez pas de lire David Irving. Si vous voulez sincèrement comprendre le monde autour de vous, assurez-vous que vous entendez chacune des voix que ces gens veulent supprimer et lisez chacun des textes que ces personnes essaient de brûler. S’ils veulent le brûler, il faut le lire !
Une fois que vous l’aurez lu, c’est à vous de décider si ce texte est bon pour vos étagères – ou pour le bûcher. Par conséquent je m’adresse aux policiers de la pensée juifs et aux brûleurs de livres, à la fois sionistes et « anti » : Vous avez clairement déclenché une guerre contre la liberté académique. Vous vous êtes lancés dans le contrôle de la pensée et la destruction de livres par le feu. Vous avez commencé un combat contre les valeurs fondamentales de l’Occident : l’ouverture d’esprit, l’érudition, la tolérance. Toutes choses qui sont associées non pas avec Jérusalem mais avec Athènes. Je ne doute pas que dans cette guerre vous remportiez quelques batailles ; vous réussirez peut-être à annuler une conférence ici ou là, vous réussirez même peut-être à brûler un livre ou deux. Mais vous perdrez la guerre. La liberté prévaudra, parce que l’aspiration à la liberté est ancrée dans l’âme humaine.
J’exhorte les juifs et les institutions juives à examiner attentivement si leur comportement sert réellement les intérêts juifs. En tant qu’auteur du livre le plus lu sur la politique d’identité juive [1], je vois poindre un désastre.
Méfiez-vous.