« Pourquoi Félix Niesche apparaît en flou ? ; moi, j’ai envie de le connaître et de le voir en vrai ; j’ai lu des extraits de lui, et il m’a beaucoup plu » interroge langoureusement Maryam, en se faisant l’écholalique échotière de beaucoup d’autres, qui se sont sentis filoutés par ce flouté peu artistique.
J’habite à peine à un tir de kalachnikov du boulevard Richard-Lenoir. Mon quartier est un authentique Village-Charlie. Tout le monde se connaît et tous y sont Charlie avec ostentation. À peine descendu sur les pavés luisants d’excréments canins, je me vois entouré de Charlie.
« Mon nom est Charlie car nous sommes Légion » Manuel (5,9)
Dans les boutiques, on ne dit plus bonjour madame au revoir monsieur, comme au bois de Boulogne, mais bonjour Charlie, merci Charlie, ou Charlie, Charlie ! vous oubliez votre parapluie !...
En vérité ce qui me pousse à l’indistinction est un souci d’homogénéité. Je veux me fondre dans la nasse, passer inaperçu dans le filet, rester discret, obscur, ignoré. Je suis un passager clandestin, mon incognito me protège de la lapidation Charia Hebdo, puisque tel fut le nom d’un avatar Charlie.
Privé de ressources comme tous les lapicides [1]du Mausolée de l’ex-France, je n’ai pas les moyens de recourir aux protections mercenaires, et les Nègres [2] qui écrivent mes livres refusent de me prêter main-forte en cas de coup dur.
Ainsi, si je dévoilais mes traits puissants qui font l’admiration de toutes, il est à craindre, chère Maryam, qu’on ne me retrouverait plus qu’en extraits.
Ambiance d’un quartier Charlie ordinaire
Charlie est atteint du syndrome totalitaire. Il porte au front les stigmates de la Rhinocérite fameuse diagnostiquée par le docteur Ionesco. [3]
Son sinciput s’orne d’une corne naissante, sortant comme une hargneuse kératine de sa peau épaissie et durcie, couleur de plomb. C’est aussi la couleur de la lourde chape qui pèse sur son esprit.
La carapace du Rhino-Charlie n’est que la somatisation de son Surmoi rigide, nécessaire pour contenir ses pulsions bestiales.
Depuis que les Services Vétérinaires Secrets ont fait abattre plusieurs de leurs mâles dominants, ils se sentent tous orphelins et pataugent de conserve dans leur déjections scatologiques ; la Nuit on les entend barrir vers les étoiles bleues de l’État policier !
Travaillés au corps par la pulsion de reproduction grégaire ils grognent d’impatience. On les sent avides d’user de leur récente force, de foncer à travers les feuillages et les rameaux touffus de la dissidence, défonçant tout ce qui pousse un peu librement, au nom de la défense de la liberté expresse de Sion d’empêcher toute liberté d’expression.
Un Rhino-Sénateur lippu y vient exhiber fièrement sa ramure avec une écharpe rouge, entouré de serfs patibulaires et surmontés, il harangue les foules rhinocérines comme un César, un Tribun, le Sauveur Suprême des volailles.
Une dénommée Caro [4] toute vêtue de cuir noir avec un casque de moto, trimbale son excroissance sous la forme d’un énorme olisbos retenu par un appareillage compliqué de sangles.
On la devine prête à tout défoncer, vulves, podex, et testicules soraliens, avec son gros gourdin luisant.
Bonjour l’Ambiance.
Portrait psychologique
Au moral, les Charlie sont les copié-collé des Rhino-rédacteurs récemment défunctés par intolérance au gluten des pains halals. Les Rhino-Charlie sont faits au moule, tous gens de même farine. Lisez l’Hebdo et vous aurez le portrait moral du Charlie moyen.
Le voici.
Il va se récrier conte la « morale » mais baver de moraline en quantité double.
Il veut abolir les frontières et fait blinder la porte de son appartement.
Il veut bien que l’on tue des enfants à Gaza, mais ne veut pas qu’il y ait la Peine de Mort.
Il veut bien qu’il y ait des Arabes en ex-France mais dans le même temps il veut les bafouer.
Je ne dis pas que les Charlie-rosses se réjouissent de voir la France couverte d’Arabes parce que ça ferait plus de monde à insulter, mais que de la main gauche ils les invitent à venir, et de la droite ils leur font un doigt d’honneur !
C’est-à-dire qu’ils approuvent en barrissant l’Immigration, et ils offensent les immigrés dans ce qu’ils ont de plus sacré.
Ainsi ces pachydermiques imbéciles renforcent non seulement la cause matérielle, mais aussi la cause efficiente du « terrorisme ».
N’est-ce pas farce, quand même ?
Ce doit être ça qu’on appelle l’humour hebdo, je pense.
Ils approuvaient que l’on bombarde la Syrie après avoir approuvé la destruction de la Libye. Mais ils ne veulent pas que les mercenaires, une fois rentrés en France au service du gouvernement qui les arme et finance, disent Allahou akbar (الله أَكْبَر) comme là-bas dit !
Ils veulent qu’ils lisent Charlie ! et se trémoussent sur les chars de la Gay Pride !
Déjà, lors de la destruction de l’Irak, C.H. multipliait les caricatures sur Saddam-Hitler.
Lors de l’opération « Plomb durci » il brocardait les Palestiniens.
Lors du référendum sur la Constitution, partisan fanatique du oui, il dessinait le NON sous les traits du beauf, avec béret, baguette et braguette ouverte.
Or NOUS, la vraie France, avons dit NON à 55 % !
Charlie Hebdo avec ses caricatures ne pouvait hélas que blesser profondément les musulmans. Bien sûr cela ne méritait pas l’exécution, mais un droit à la critique. Cette attitude volontairement offensante révèle leur imposture fondamentale et la facticité de leur indignation. Car s’il s’agissait de pédagogie ce n’est pas comme ça qu’on s’y prendrait. On ne renverse pas des millénaires de préjugés semi-féodaux en quelques libelles, fussent-ils aussi subtils et aériens que ceux de cet Hebdo de beaufs new-look et rhinocérisés.
Marx a écrit :
« La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit des conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. »
La critique vulgaire, la sale petite critique vulgaire de la religion comme « connerie », ne révèle que la Connerie infiniment supérieure et la Médiocrité de celui qui la fait.
Telle est l’explication de cette gueule, floue comme une journée brumeuse dans la grisaille oppressive de la sinistre dictature Valls.
En résumé, nous vivons sous un gouvernement-rhinocéros 49 ter de terreur sociale et de décomposition morale : Les Charlie sont les pro-gouvernementaux.