Mardi 5 septembre 2017, la municipalité d’Hayange (Moselle) organise la Fête du Cochon. Fabien Engelmann, le maire FN, suite à cette petite provocation politico-alimentaire, jugée « discriminatoire » par les médias mainstream (les juifs et les musulmans pratiquants ne mangeant pas de cochon), a reçu des coups de partout : et des médias, qui hurlent presque à l’antisémitisme (l’islamophobie n’en est que le faux nez), et des associations de défense animale, qui ont chargé la mule avec des pancartes « Ni racisme ni spécisme ».
En face, les 1 000 participants à la fête ont mangé du cochon sous toutes ses formes, pâtés, grillades et jambons, tout en faisant de ce repas une affaire politique, une sorte de résistance par la tradition.
Fabien Engelmann a été arrosé de faux sang par les 30 militants anti-spécistes (c’est comme ça qu’il faut les appeler), la police les a évacués, et les fêtards ont scandé « on est chez nous ». On n’est pas à Charlottesville mais c’est pas loin. Heureusement, les confrontations politiques sont en France un peu moins violentes qu’aux USA.
Bébert, du groupe rockablliy des Forbans, a pris la parole pendant l’esclandre :
Pour ne pas faire les faux jetons et laisser le sujet en plan, il est certes difficile à un juif ou un musulman français de se sustenter au milieu de ces étals et de cette exhibition cochonesque. Inversement, les Français qui ne sont ni juifs ni musulmans, qu’ils soient chrétiens ou pas, vont rarement acheter de la viande dans des boucheries halal ou cacher, et personne ne trouve à y redire. À chacun ses petites traditions culinaires, tant que ça ne fait de mal à personne.
Ce qui change la donne, c’est évidemment l’organisation par un parti nationaliste et anti-immigration de masse d’un tel événement. C’est un message à caractère identitaire que le FN envoie. Il est reçu 5 sur 5, et les réponses n’ont pas tardé. Attention, car nous voilà pris dans une ingénierie séparatiste.
On propose, dans un but de réconciliation nationale – mais dans le domaine de la table, ou de la boustifaille – que la prochaine fête soit consacrée au poulet. On a pensé au bœuf, mais c’est peut-être un peu cher pour toutes les bourses, sachant que ces raouts sont généralement fréquentés par un public populaire. On n’imagine pas Gattaz ou Attali venir grignoter une joue de cochon un verre de pinard à la main en serrant des louches de pauvres.
Arte vient de diffuser un documentaire sur le « vrai coût de la viande pas chère », consacré au cochon en Allemagne. La question devient moins politique, et beaucoup plus économique. Là encore, notre avis est de manger moins de viande industrielle, porc ou poulet, mais de meilleure qualité. Car derrière un morceau de viande, il y a une filière, et au bout, c’est à vous de choisir : la multinationale ou l’artisan.
Et pour ce qui concerne la cause animale, on a bien conscience que la vie de 10 000 porcelets dans une usine qui ressemble à un camp de concentration n’est pas géniale. Du point de vue des animaux, et des hommes qui voient ça. Voilà pourquoi notre proposition à la fois réconciliatrice et artisanale a du sens. C’est pragmatique, ça évite les confrontations communautaires, et ça permet au fabriquants de qualité de survivre.
Que demande le peuple ?
De bien manger et de vivre en paix. C’est déjà pas mal.