Diviser et régner sur les oppositions
Conservateurs pro-israéliens et propalestiniens LGBTistes
Un article de Youssef Hindi en exclusivité pour le site E&R !
Sommaire
- Les oppositions de gauche et de droite contrôlées par l’oligarchie
- L’incohérence idéologique
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Le système de domination idéologico-politico-médiatique est constitué et organisé de façon à ce qu’aucune structure d’opposition cohérente idéologiquement n’émerge ou ne soit représentée. Les idées des « oppositions » sont fragmentées en chapelles elles-mêmes opposées pour empêcher toute jonction politique efficace atteignant une masse critique. Les débats et oppositions dans le champ politique officiel sur la question israélo-palestinienne et celle du LGBTisme sont des illustrations actuelles de cette stratégie de la subdivision des oppositions contrôlées.
Les oppositions de gauche et de droite contrôlées par l’oligarchie
Depuis plusieurs décennies, la bourgeoisie de gauche manipule les minorités raciales et agite les revendications sociétales des LGBT pour faire avancer en douce les réformes voulues par le capitalisme financier qui tente d’imposer un modèle de société liquide. Le géographe Christophe Guilluy a mis en exergue l’hypocrisie de la classe dominante qui déplore l’inefficacité du modèle d’intégration à la française alors qu’elle facilite la désintégration par la destruction économique de la classe moyenne qui assurait la stabilité sociale. La haute bourgeoisie pousse sciemment la société vers la balkanisation, tout en utilisant les populations immigrées des banlieues comme domestiques et en instrumentalisant la question ethnique :
« Dans l’ensemble des pays développés, la classe dominante, dont la feuille de route exige de réduire la voilure de l’État-providence, se repose paradoxalement sur des catégories encore protégées des effets de la mondialisation et, à la marge, sur les minorités précarisées, pour déployer les normes de l’économie-monde…
Captif pour le moment, l’électorat âgé ne soutiendra pas éternellement un système qui le fragilise. C’est pourquoi les classes dominantes occidentales font le pari risqué de l’émergence d’un électorat plus jeune et en forte croissance, celui des minorités.
Cette stratégie électorale, adoptée par les partis de gauche en Europe et par les démocrates aux États-Unis, est très fragile également : les intérêts de cet électorat populaire et précaire sont très éloignés de ceux d’une classe dominante acquise à un modèle qui restreint les salaires des gens modestes en imposant des réformes sociétales pour le moins décalées avec l’attachement de ces catégories aux valeurs traditionnelles.
La stratégie électorale des classes dominantes vise à réduire ce grand écart idéologique par l’ethnicisation à outrance des rapports sociaux, la mise en avant du racisme des classes populaires traditionnelles et le risque de l’avènement d’un régime totalitaire et/ou fasciste…
En France, l’électorat des banlieues est aujourd’hui largement indifférent (et pour les plus jeunes habitants, souvent très hostile) aux partis de gauche ; aux États-Unis, les candidats démocrates attirent de plus en plus difficilement les minorités, notamment les Noirs. Ces minorités sont de plus en plus conscientes et éduquées, elles se laissent de moins en moins manipuler par des discours caricaturaux et paternalistes tenus par une bourgeoisie dont le seul objectif est de maintenir sa position de classe. En Europe comme aux États-Unis, l’indigénat, c’est terminé. » [1]
On se souvient du Comité Adama et sa pasionaria racialiste, Assa Traoré, produit du vieux mariage entre la haute finance et des réseaux d’extrême gauche pour continuer cette stratégie décrite par C. Guilluy.
Sur le plan idéologique, Assa Traoré a été prise en main par le sociologue d’extrême gauche, Geoffroy de Lagasnerie, un bourgeois avec qui elle a écrit un livre titré Le Combat Adama, paru en avril 2019 chez Stock : au même moment elle faisait la Une des Inrocks.
Geoffroy de Lagasnerie est professeur de philosophie et de sociologie à l’École nationale supérieure d’arts de Cergy-Pontoise, et il dirige la collection « À venir » aux éditions Fayard [2]. Il y a notamment publié les ouvrages de la féministe lesbienne juive (ayant reçu une éducation religieuse) Judith Butler, dont les travaux portent sur la théorie du genre et l’homoparentalité [3], et qui se définit elle-même comme « juive antisioniste » [4].
L’infiltration du LGBTisme et du wokisme dans le mouvement pro-palestinien ne s’arrête pas là. George Soros, le financier juif globaliste et messianiste [5] et promoteur de la société ouverte, a versé plus de 15 millions de dollars à des organisations propalestiniennes depuis 2016 [6]. L’objectif n’est pas tant de nuire à Israël, mais de prendre le contrôle du mouvement propalestinien et le stériliser. Car contrairement au lobby pro-israélien, Soros n’utilise pas son immense fortune pour influencer la politique étrangère américaine dans les intérêts des Palestiniens.
Le lobby pro-israélien finance des sénateurs américains et les candidats à la présidence des États-Unis pour orienter la politique extérieure étasunienne dans la direction israélienne [7], et Soros finance des manifestants qui font du bruit dans la rue mais qui n’ont aucun poids politique.
En France, LFI tient le même discours LGBTiste [8] que les activistes de Black Lives Matter [9], marionnettes de Soros. La défense des Palestiniens est accompagnée d’une propagande LGBT permanente des membres de LFI, y compris Rima Hassan qui a tenu a défendre la GPA [10], à savoir la vente à des couples homosexuels d’enfants portés par des femmes pauvres qui « louent leur ventre » (dixit Pierre Bergé) [11]. Illustration de l’alliance objective entre l’extrême gauche et le grand capital.
Éric Zemmour, quasi-représentant du Likoud en France, est, quant à lui, censé défendre le conservatisme. C’est l’oligarchie pro-israélienne qui l’a porté médiatiquement et politiquement. Cet ex-salarié de Dassault et de Bolloré-Goldschmidt (propriétaire du groupe Canal et de CNews), dont la campagne présidentielle fut financée par le même milieu qui a porté Macron au pouvoir [12], s’est complètement révélé à son retour d’Israël, soutenant le massacre que commet l’État juif. Celui qui parle d’assimilation depuis des décennies s’est révélé être un tribaliste qui soutient un État ouvertement théologico-racial.
- Éric Zemmour au mur des Lamentations, à Jérusalem
N’oublions par le RN de Marine et de Bardella, pro-israélien, pro-ukrainien et favorable à l’homosexualisme (mariage homo, homoparentalité, etc).
Les pro-israéliens « conservateurs » zemmouristes et les propalestiniens LFI LGBTistes s’écharpent mais forment les deux ailes du pouvoir central macrono-rotschildien qui fait la synthèse des deux idéologies dominantes et tyranniques en Occident : le sionisme et le LGBTisme.
Quiconque s’oppose simultanément au sionisme et au LGBTisme se prive d’un des deux lobbies et s’expose aux foudres du pouvoir : fermeture de compte bancaire, procès, prison, fichage S…
L’incohérence idéologique
La question israélo-palestinienne révèle l’incohérence des néoconservateurs comme celle des gauchistes.
La droite qui prétend lutter contre le remplacement de population en France et qui soutient Israël semble oublier que les remplaceurs sont les Israéliens et les Palestiniens ceux qui luttent depuis un siècle contre le l’idéologie du grand remplacement, qui fait partie intégrante du sionisme, dans sa théorie comme dans sa pratique.
En effet, alors qu’à partir de 1932 l’immigration juive en Palestine s’intensifie plus encore, elle radicalise la position arabe qui prend la forme d’une résistance organisée, notamment par le biais des « patrouilles de vigilance » (interdites par les Britanniques) qui tentent de bloquer l’immigration clandestine le long du littoral [13]. Monseigneur Hakim, archevêque de Saint-Jean-d’Acre, Haïfa, Nazareth et toute la Galilée, déclarait que « les Arabes chrétiens s’identifient avec leurs frères musulmans et poursuivent un but commun : la liberté et l’indépendance de la Palestine ». Un congrès chrétien et musulman pour la défense de la Palestine se tint en août 1946 au Liban [14].
Les premiers à s’être opposés au « grand remplacement » et à l’idéologie immigrationniste sont les Palestiniens, toutes confessions confondues. Et à l’origine de cet immigrationnisme idéologique et de fait, il y a des juifs et des anglo-américains, sionistes et globalistes. L’on peut rattacher ce tropisme à l’imaginaire juif : l’errance, l’exode, le nomadisme et, paradoxalement, l’attachement à une terre particulière dont on chasse et extermine le peuple comme dans le livre de Josué [15].
En tant que combattants du grand remplacement, les Palestiniens devraient servir aux authentiques et cohérents identitaires européens de symbole dans une lutte idéologique contre l’immigrationnisme. La figure du Palestinien n’est pas que l’archétype du héros qui s’oppose au suprémacisme juif sioniste, il est aussi l’ennemi ontologique du globalisme représenté par George Soros.
En outre, le Palestinien, attaché à sa terre, à l’héritage de ses ancêtres, à la tradition et à la transmission, est, à l’instar des musulmans de France, fondamentalement opposé à l’idéologie LGBTiste et au wokisme défendus par cette extrême-gauche officielle qui se dit propalestinienne et qui convoite l’électorat franco-musulman.
Par conséquent, les conservateurs français devraient être propalestiniens s’ils étaient cohérents, et les propalestiniens devraient être conservateurs et contre l’idéologie du remplacement de population s’ils voulaient être tout à fait conséquents.