Le 25 septembre 2014, devant l’Assemblée des Nations unies, le Premier ministre du Royaume-Uni, David Cameron, a déclaré la guerre aux « extrémistes non-violents » qui pensent que « le 11 Septembre était un complot juif ».
Extrait de son discours :
« Pour vaincre l’EIIL (ISIL en anglais) et les organisations similaires, nous devons vaincre cette idéologie dans toutes ses formes. Il est clair, d’après le passé des condamnés pour actes de terrorisme, que beaucoup d’entre eux étaient initialement influencés par des prêcheurs qui prétendent ne pas encourager la violence, mais dont la vision du monde peut être utilisée comme justification pour la violence.
Nous connaissons cette vision du monde, ce colportage de mensonges : que le 11 Septembre était un complot juif, ou que les attaques du 7 Juillet [Londres, 2005] étaient une mise en scène ; l’idée que des musulmans sont persécutés dans le monde entier dans le cadre d’une politique occidentale délibérée ; le concept d’un inévitable choc des civilisations.
Nous devons être clairs : pour vaincre l’idéologie de l’extrémisme, nous devons confronter toutes les formes de l’extrémisme, et pas seulement l’extrémisme violent. Pour les gouvernements, il y a des moyens évidents de le faire. Nous devons empêcher les prêcheurs de la haine de venir dans nos pays. Nous devons interdire les organisations qui incitent au terrorisme contre les gens au sein de la nation et à l’étranger. Nous devons travailler ensemble pour supprimer les matériaux illégaux mis en ligne, comme les récentes vidéos de l’EIIL d’exécutions d’otages. Et nous devons empêcher les soi-disant extrémistes non-violents d’inciter à la haine et à l’intolérance dans nos écoles, nos universités – et oui, même dans nos prisons.
Bien sûr, il y en a qui prétendent que ce n’est pas compatible avec la liberté d’expression et de recherche intellectuelle. Mais je dis : est-ce que nous autoriserions des extrémistes de droite, des nazis ou des membres du Ku Klux Klan à recruter dans nos campus d’universités ? Non. De même, nous ne pouvons pas rester les bras croisés et permettre n’importe quelle forme d’extrémisme non-violent. Nous devons démontrer que les prophéties de guerres de religion globales faisant s’affronter les musulmans contre le reste du monde sont un non-sens.
Nous avons besoin que les musulmans et leurs gouvernements dans le monde entier reprennent leur religion à ses terroristes malades et beaucoup le font, et le font à juste titre. Nous devons tous les aider avec des programmes qui canalisent les jeunes loin de ces idéologues vénéneux. Et nous avons besoin de la plus ferme détermination internationale pour confronter cette idéologie.
C’est pourquoi ici aux Nations Unies, le Royaume Uni demande [la nomination d’] une Représentant spécial sur l’extrémisme. Mais combattre l’extrémisme ne sera jamais suffisant... »
Ce chef-d’œuvre de propagande bouffonne, ce tissu de mensonges éhontés mérite plusieurs remarques, et Ken O’Keefe s’en est donné à cœur joie sur veteransnewsnow.com.
Relevons simplement les points suivants :
1) Cameron ne condamne pas ceux qui prêchent que le 11 Septembre fut un Inside job (coup monté des États-Unis) ; cela confirme, d’une part, que la thèse du complot sioniste gagne aujourd’hui en influence, d’autre part, qu’elle seule est vraiment menaçante. Les vrais ennemis du système sont ceux qui ont compris que le 11 Septembre fut véritablement un coup d’État du sionisme pour prendre le contrôle de la politique étrangère américaine.
2) D’une manière particulièrement perfide, Cameron attribue aux « extrémistes » la vision d’un « inévitable choc des civilisations », alors que cette idéologie a été le cœur de la propagande américano-sioniste pour la guerre fabriquée contre le terrorisme. Il présente comme une contre-vérité l’évidence même que le monde musulman est effectivement victime d’une attaque globale préméditée.
3) Cameron met dans le même sac les terroristes de l’EIIL et les « extrémistes non-violents ». Ce discours est clairement destiné à préparer des mesures contre les dissidents qui tentent de réinformer la population.
Laurent Guyénot