Bonjour/bonsoir à vous M. Soral... Et pour commencer, bravo pour tout ce que vous avez fait, et courage pour tout ce que vous subissez !
Je vous envoie ce courriel pour vous faire part de tout mon soutien et de toute mon admiration... En tant que jeune étudiant à Sciences Po. Eh oui, eh oui, il y a des gens qui savent s’intéresser à autre chose qu’à leurs cours de propagande à Sciences Po !
Ça fait un bon moment que je vous suis et vous avez forcé mon respect et mon admiration à de nombreuses reprises. Au-delà de votre parcours personnel exceptionnel, que je ne commenterai pas puisque d’autres l’ont fait bien mieux que je ne le ferai jamais, vous dégagez quelque chose qu’on perd, et c’est bien dommage : l’intelligence. Sérieusement, je vous le dis en tant qu’étudiant : en cours, on s’ennuie... Quand on a envie de pensées alternatives, je vous jure qu’on se fait chier à mourir. La bourgeoisie, la fameuse « élite » est devenue inintéressante, caricaturale, et les gens que je rencontre régulièrement sont plus proches des petits communicants de bureau que des grandes lettres françaises...
J’ai rencontré des personnes, dans mon école notamment, qui vous soutenaient (ou au moins qui s’intéressaient à vous et sans apriori délirant), et sérieusement, vous êtes soutenu à Sciences Po et dans les milieux estudiantins, croyez-moi. Pas par la majorité des gens, mais des soutiens vous en avez dans cette école. Pour la simple et bonne raison que les quelques personnes intelligentes que l’on y trouve – il y en a – cherchent du concept, de la culture, de quoi réfléchir (on est censé nous former à ça), et je vous promets qu’on le trouve chez vous bien plus que chez nous. Alors oui, nous sommes des petits bourgeois, souvent un peu lâches (mais vous savez que la pression sociale, a fortiori lorsqu’on est jeune, est extrêmement pesante et angoissante, surtout dans un monde tendu comme celui d’aujourd’hui), mais nous vous soutenons comme nous le pouvons, et, pour beaucoup, notre... je ne dirais pas rêve, mais en tout cas un de nos objectifs, serait de participer, à notre manière, à ce que l’Histoire vous rende justice.
On rêve tous d’avoir une petite famille, de mener une vie agréable, et c’est pour ça que l’on n’affiche pas ouvertement notre soutien. Vous pouvez nous mépriser pour ça, c’est votre droit le plus strict. Pour ne pas sombrer dans la névrose nous devons assumer notre relative lâcheté. À vingt ans nous ne pouvons pas être des héros. Mais à mon très mince niveau, je vous envoie quand même un petit message, ça fait toujours du bien au moral, je suppose...
Avec tout mon soutien et mon affection la plus sincère, à quelqu’un qui m’a aidé à devenir qui je suis, quelqu’un qui m’a formé à l’art de réfléchir et à qui je devrai toujours plus que je ne l’ose me l’avouer.
M.