Cher Monsieur Soral,
Je me permets de vous adresser ce message pour vous témoigner, comme beaucoup je l’imagine, mon admiration et ma reconnaissance avant tout, pour tout ce que vous m’avez enseigné et transmis depuis 20 ans déjà...
Je viens de visionner à l’instant l’un de vos passages à la télévision, qui date maintenant, chez Ardisson, pour la promotion de votre livre Socrate à Saint-Tropez. Quel régal et quel éclat, de vous voir alors proférer des opinions qui d’évidence vous donnent aujourd’hui raison, bien avant l’heure de sa très large convocation, (celle de la raison, dont la couleur de ralliement est désormais jaune fluorescent...) devant ce parterre insignifiant de vedettes d’un soir qui, futiles et « putes d’occaze », ne mesurent pas l’importance et la profondeur de votre propos, ou feignent de l’ignorer...
Âgé de bientôt 40 ans, je vous suis et vous lis depuis maintenant 20 ans, et malgré toutes les autres personnalités qui m’ont inspiré, vous demeurez celui qui synthétise et incarne le mieux la pensée qui m’a fait advenir à moi-même. Je vous en remercie.
Malgré vos différences de style et les moqueries violentes que vous adressez à l’envi à nombre d’autres auteurs et intellectuels que je respecte (Onfray, Lordon, Le Page, Branco, Bégaudeau... Et Sylvain Tesson d’ailleurs, dans un registre moins militant, encore que... qu’en pensez-vous ?) je vous concède les années passant, une intégrité (intelligence et courage qui jamais ne se départissent...) sans égale, qui jamais ne faillit et force le respect, indéfectible, sincère, courtois.
Vous êtes sans flagornerie un repère, un phare, qui dans les nuits que nous traversons tous, indique un chemin, une voie, qui inspire et rassure des milliers de gens dans leur identité et leur quête de sens, dans cette époque trouble et kaléidoscopique.
Vous êtes un être complexe et total, capable des nuances les plus subtiles pour illustrer une pensée globale, qui aident à la compréhension didactique de problèmes aux ramifications multiples, comme d’expressions « coups de poing », qui ramassent dans des aphorismes brutaux une réalité nue, dont vous arrachez par le verbe la robe des convenances et de la pensée creuse qui lui conférait jusqu’alors un semblant d’apparat...
Il n’est pas de pensée qui ne soit radicale et nul doute que vous figurez parmi les intellectuels qui auront marqué ma génération et celles qui lui ont succédé (comme en attestent les échanges que je peux avoir dans le cadre de ma fonction d’éducateur spécialisé avec les adolescents que je côtoie, et qui vous connaissent mieux que nombre de mes collègues, encore majoritairement affidés à la « gôgoche » !)
J’arrête là mon éloge thuriféraire soralien et vous renouvelle mes salutations les plus respectueuses en vous souhaitant toutes les réussites possibles, militantes et personnelles, pour cette année 2020.
Très cordialement,
W. D.
Cadeau