Bonjour monsieur Soral,
Ce texte valide ce que vous énoncez au sujet de la remigration des populations maghrébines de France, mais de manière élargie. Ce court message est à l’intention de vos lecteurs et, en espérant que la curiosité les pousse à consulter votre site, des identitaires épris d’un formidable mépris envers les musulmans et l’Islam.
Sachez une chose : une énorme – et j’insiste sur le mot « énorme » – partie de la population musulmane vivant en France désire quitter le pays. Ce postulat n’est pas une provocation, un quelconque chantage ou que sais-je. Les Français non-musulmans, même les plus ouverts d’entres eux, ne connaissent pas les musulmans dans leur intimité et ne connaissent pas non plus leurs projets secrets.
Je vais casser quelques fantasmes, j’en suis désolé, mais la conquête de la France, son annexion par les musulmans et la mise en esclavage des « mécréants » n’est pas au programme.
Je ne suis pas Dieu pour être omniscient et connaître le cœur de tous, c’est vrai. Mais pour beaucoup fréquenter la « populace » dans les mosquées, aussi différentes soient-elles, je réalise que les discussions, les thèmes abordés avec les jeunes et moins jeunes, restent sensiblement les mêmes. Se limiter à faire sa prière cinq minutes et rentrer chez soi ne permet pas de capter des informations ici et là. Mais participer à la vie de la mosquée, à ses activités journalières et hebdomadaires, permet de créer comme une seconde famille et donc forcément d’entendre les confidences des gens.
Petite mise au point cela dit, je ne suis pas un quelconque indic, mais un musulman qui veut développer ses connaissances religieuses et qui fréquente donc de manière régulière la mosquée proche de chez lui. Néanmoins, que je le veuille ou non, j’entends. Et ce que j’entends est précieux pour quelqu’un qui n’a pas accès à ce milieu et qui se torture l’esprit de conjectures sur les ambitions néfastes et diaboliques de cette communauté mystérieuse et imprévisible qu’est la communauté musulmane. En fait elle est très prévisible, trop peut-être. Et je tente modestement de l’expliquer.
Enfin, avant de revenir sur le vif du sujet, sachez que j’ai une famille en France très élargie. J’ai beaucoup de tantes, d’oncles, cousins et cousines. Bref, je suis d’origine maghrébine. Ah le cliché, quand tu nous tiens. Et dans une telle famille il y a forcément des histoires qui circulent, des amis de la cousine de l’époux d’untel qui prévoient de faire ceci ou la femme d’un autre qui a fait cela. Je tourne autour du pot mais vous voyez où je veux en venir : je suis dans un nid d’informations en tous genres.
J’anticipe dès maintenant quelques réactions. Non je ne représente effectivement pas tous les musulmans. Il y a sûrement des cas sociaux violents qui sévissent chez les musulmans de France mais ils doivent être très bien cachés, je n’ai jamais entendu un prêche promouvant le terrorisme ou quelque chose y ressemblant. Il n’y a que sur Internet que l’on tombe sur des commentateurs rêvant d’aller batailler en Syrie. La chance sûrement...
Mon énorme prologue terminé, j’en viens au sujet croustillant.
J’ai repéré très globalement trois profils de musulmans vis-à-vis de la remigration :
1. Les très pratiquants (repérables pour les non-initiés à la barbe, au kamis – la longue robe que portent les hommes – et au long voile recouvrant de bas en haut les femmes). Appelez-les salafis, wahabites, sunnites, etc. On s’en fiche de toute manière, les non-musulmans ne connaissent pas les subtilités et ne voient que l’habit.
Ces gens-là, dont je fais partie, sont approximativement détestés par l’ensemble des Français. Ils le savent, n’ayez doute. Le masochisme n’étant pas une émanation de l’Islam, les lois anti-voile, les railleries et le gender de notre ministre de l’Éducation nationale insupportent considérablement ces gens-là, et tous les musulmans de France d’ailleurs...
Mais ces musulmans-là n’apprécient vraiment pas la vie en France, la subissent je dirais. Et ils ne rêvent que de faire « hijra », c’est-à-dire quitter ces biens et sa vie actuelle pour aller vivre dans un pays musulman et chercher par ce sacrifice mondain la satisfaction de Dieu.
« Qu’attendent-ils ? », me diriez-vous, et avec raison. La réponse est complexe. Il y a la peur tout d’abord. La peur de se confronter à l’inconnu et de descendre dans son niveau de vie. Les proches et leurs jolis sobriquets (« Nan mais arrête de faire ton intégriste, c’est la France ton pays, qu’est-ce tu vas foutre ailleurs ? Je te donne pas trois mois avant de revenir la queue entre les jambes en France. On va voir comment tu vas tenir là-bas avec le caractère désagréable des blédards ») sont pas mal aussi dans leur genre. Et aussi et surtout le travail. La plupart attendent d’avoir une sécurité quant à l’emploi dans le pays d’origine avant d’y retourner. Je connais des mères et pères de familles qui reprennent les études pour pouvoir répondre aux critères d’embauche à l’étranger. Exemple : le Maroc a besoin d’ingénieurs en travaux publics. Dépêchez-vous avant qu’il n’y ait plus de boulot !
Trêve de plaisanteries, vous l’aurez compris la crise financière généralisée n’aide pas beaucoup à motiver pour la remigration.
2. Les musulmans classiques dit modérés, intégrés. Ces gens-là n’aspirent pas spécialement à quitter le pays. Ils ont un bon petit boulot, des gentils collègues, de jolis enfants, un bon petit foyer. Ils ne font pas de vague. À la limite, vous verrez de petites barbichettes et des voiles mais rien de plus choquant. Néanmoins ces gens, appartenant surtout au prolétariat et maintenant à la classe moyenne, sont de plus en plus enclins à quitter le territoire eux aussi. Pas par conviction religieuse mais plutôt par souci de sécurité. Les agressions physiques de plus en plus répétées, et exclusivement sur des femmes musulmanes (c’est tristement drôle : si les identitaires voient les barbus comme une menace, ne devraient-ils pas attaquer les barbus ? étrange bravoure n’est-ce pas ?), font parler d’elles. Beaucoup, comme les juifs priés de faire leur aliyah suites aux actes dits antisémites, songent sincèrement à partir et se voient de moins en moins élever leurs enfants dans ce pays. Ce processus est lent, il faut l’admettre. Mais chaque événement faisant parler des musulmans en mal sur les médias, et Dieu sait qu’ils sont nombreux, ranime le débat de la remigration au sein de la communauté.
3. Les autres, les jeunes sans pratique de la religion, les profiteurs abusifs des aides sociales, les paumés, les racailles. Ces gens-là n’aspirent à rien. Ils vivent, voilà tout. Une minorité se radicalise, le reste ne se pose pas la question. Je ne peux me prononcer pour eux. On verra dans quelques temps comment cela évolue.
(4. Les patriotes. Je ne les connais pas, je ne connais pas leurs nombre et proportion. Par définition ils aiment la France, donc dans le principe, je suppose que la remigration pour eux n’est pas une option.)
Pour revenir à vous, monsieur Soral, vous dites vrai. Encourager le phénomène par des collaborations saines peut être un tremplin énorme pour accélérer les choses. Une partie restera forcément. Mais croyez-moi, cette situation conflictuelle n’est vraiment pas désirée par les musulmans. Vous le savez déjà, c’est certain, mais peut-être pas tous vos lecteurs. Donc je le redis clairement : nous n’apprécions pas cette situation en France. Nous n’aimons pas être le bouc émissaire. Nous n’aimons pas vous faire chier. Nous sommes nés pour la plupart en France, il n’y a rien de prémédité par les musulmans quant à la situation catastrophique en France. Nous ne voulons pas nous emparer de l’Élysée. Je ne me prononce pas sur les immigrés fraîchement arrivés sur le territoire français. Je ne sais pas pourquoi ils viennent, d’ailleurs. Pensent-ils vraiment trouver mieux ? Si seulement ils savaient...
Petite digression d’ailleurs, pour qui examine de près, vous remarquerez que le flot d’immigrés n’est pas constitué de musulmans très pratiquants. Les gros barbus et femmes entièrement voilées ne viennent pas en France, ils quittent la France. Ça paraît gros mais c’est vrai. Les immigrés sont pour la plupart des musulmans classiques, de culture, plus ou moins pratiquants. Un retour profond à la religion et une étude sincère amènent inéluctablement à désirer quitter la France.
C’est pourquoi je souhaite que quelques identitaires anti-islam consultent ce message. Les barbus/voilées qui vous font tant souffrir de par leur simple vue, sont quasi-intégralement dans l’optique de quitter le territoire français. Ils se réclament d’un retour à l’islam originel et l’islam originel ordonne de chercher à vivre sur une terre où l’islam peut être pratiqué en toute sérénité. CQFD.
Les tous premiers immigrés d’il y a des décennies ne connaissaient rien de l’islam. C’est principalement à partir de la révolution iranienne, qui a éjecté le Shah, qu’une première vague de retour à l’islam s’est faite dans le monde. Avant, beaucoup buvaient de l’alcool, ne priaient pas, ne connaissaient pas réellement Dieu, c’était vaguement une tradition lointaine.
Pour nous amuser, poussons la réflexion un peu plus loin :
Des centaines de milliers de personnes ont immigré par le passé.
Ces immigrés, souvent analphabètes, ne connaissaient pas grand-chose à
l’islam.
L’islam n’invite pas à quitter un pays musulman pour un autre qui ne
l’est pas, et cela même pour des raisons pécuniaires. C’est tout le
contraire.
Donc, si les Maghrébins étaient des musulmans pieux, il n’y aurait jamais
eu d’immigration massive en France.
Mais comme M. Soral le dit, faire une politique officielle de remigration violente serait catastrophique. Même s’ils le veulent, les gens le refuseraient par orgueil et les conflits engendrés seraient désastreux. Qui oserait s’en aller tranquillement en apprenant qu’une bande de nervis a tabassé sa mère en pleine rue ? Ces actes engendreraient évidemment des représailles. Et même les plus pieux auraient du mal à rester patients. Quand la passion et l’émotion s’emparent d’un homme et non la raison, cela devient catastrophique et obligatoirement regrettable.
Pour ma part je suis sur le point de conclure un projet. Je quitte le territoire dans quelques mois. Ce n’est pas une vengeance, une insulte à la France, c’est une simple suite dans ma vie. Effectivement je suis né en France et tout ce qui m’est cher réside ici. Mais pratiquer sa religion est difficile. Ce n’est pas que l’anti-voile. Au pire, c’est juste gênant. Non, la difficulté est un tout. L’ambiance générale n’est pas au spirituel. Je me demande sincèrement comment les chrétiens et juifs sincères envers Dieu arrivent à se sentir épanouis. Où que l’on regarde, on y voit un frein à la pratique de la religion. Je ne vais pas m’éterniser car c’est un autre sujet. Mais voilà, j’ai fait mon choix. Je veux développer ma pratique et mettre tous les moyens de mon côté. J’entends de jeunes frustrés cracher, en voyant une fille voilée, que la France n’est pas islamique mais chrétienne. Je souris et leur répond que la France n’est pas chrétienne, elle est maçonne.
Je conclurai en invitant donc toutes les forces de bonnes volontés en France à patienter. Faites-nous confiance, les musulmans (une bonne partie du moins) quitteront le territoire, et avec le sourire aux lèvres. En attendant, essayons de rendre nos quotidiens moins pénibles en se respectant mutuellement et en prenant sur soi.
J’aborde énormément de sujets polémiques. Les malentendus ou les malhonnêtes y verront l’opportunité de critiquer et injurier ce courrier. Libre à vous d’agir de la sorte. Reste que ces sujets laissent néanmoins perplexes et méritent que l’on y réfléchisse un peu.
Bonne continuation à vous, monsieur Soral.
M.