Egalité et Réconciliation
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Scolies ultramarines

- Que se passe-t-il là bas, dans l’Outre-Mer ?
Pourquoi un fier à bras est-il descendu dans l’outre-tombe ?

- Ce syndicaliste n’a pas été pris pour cible par les gendarmes impassibles, mais par un des siens, un des jeunes pitres de Pointe-à-pitre, un guadeloupéen qui l’a pointé et ne l’a pas loupé, le vieux.

- Exit donc, hélas, monsieur Jacques Bino, cinquante ans, "syndicaliste de la Confédération générale du travail de la Guadeloupe(CGTG)". Il revenait d’un meeting.
Il n’y retournera plus.

- Son assassin n’a peut-être pas 15 ans.
- L’édile de Pointe-à-Pitre, Jacques Bangou, a estimé que sa ville avait été « abandonnée par la force publique ». « Les habitants ont vu les rues, les véhicules, les poubelles, les entreprises, les magasins livrés à des exactions commises par quelques bandes de jeunes », dont des adolescents de 12-13 ans, a-t-il déclaré mardi.
« C’est un sentiment d’impuissance de ne plus appartenir à un État de droit, le sentiment de ne pas être en sécurité, d’avoir été abandonnée par la force publique » Le Figaro.
- Il faudrait savoir, Monsieur le maire, sous les cieux ultra-marins accepteriez vous de voir crouler à coup de triques les émeutiers ? Voulez vous davantage d’Etat ?
Ergo, davantage de la France honnie ?
- Parce que la plupart de vos ouailles veulent rompre les amarres avec le Vieux quai de la France, partir à la dérive, ivres de retourner vivre en liberté dans l’état de Nature loin de l’Etat colonial françois abhorré.
- Attention, Tom, je ne dis pas que la gestion des Antilles, départements français, relèvent du Quai. Le "Quai", Kate, ce sont les Affaires Étrangères. Désormais avec Kouchner l’Intouchable elles sont devenues : les Affaires Étrangères à la France. Don’t forget that, dear Kate.
- Je dis que l’on n’entend chanter que des chansons d’indépendance : « La Gwadloup sé tan nou, la Gwadloup a pa ta yo. » "Nou" c’est les nègres, tous descendant d’esclaves. "Yo"les blancs : tous les blancs.

Les Békés.

- Dire : "Arrière-petits-fils d’esclavagistes ! Nostalgiques de l’Ordre Ancien. Ils préservent jalousement la pureté du noble sang béké en évitant les unions avec des Nègres.
Faire suivre par de fortes paroles politiques : Quelques familles très anciennes et très fortunées Békés possèdent tout ! Pillent les incommensurables richesses de l’Île, en faisant sans vergogne suer des fleuves de plue-value à l’acromégaloïde force de travail de ses habitants."

- Ce leiv-motiv se scande désormais rituellement à chaque grand-messe du collectif Liyannaj kont pwofitasyon. LKP (Ensemble contre les profiteurs.). Dans ces bacchanales, la figure du béké, descendant de colon blanc vivant aux dépens des indigènes, est régulièrement conspuée. Chacun lui prête la responsabilité de sa difficulté présente.

- La Vérité, hélas, est bien différente. Ô Négrillons charmants à tout asservis, Ô oisillons oisifs réclamant leur becquée, les békés, savez vous, ne sont plus ce qu’ils furent jadis !
- Il y a des békés smicards. Il y a des békés au chômage... Ils ne sont pas tous des chefs de plantation aspirant du punch avec une paille en caressant une callipyge beauté ébénéene sous leur véranda.
Celà s’est passé et ne reviendra plus.
- Les intermittents békés sont divers en l’été permanent des Antilles.
Primo cette caste de planteurs blancs dont le rôle est resté si important en Martinique, n’existe pas en Guadeloupe. Là vivent les créoles blancs.
De milliardaires, il y en a peu, parmi eux, la plupart exercent une profession libérale, sont employés de commerce, fonctionnaires ou chômeurs, voyez vous.
- Les plus gros propriétaires terriens, après l’Etat et les collectivités, sont les sociétés métropolitaines et les banques !

- Un recensement exhaustif, commune par commune, démontre que ceux qui possédaient 98 % des terres et du commerce avant 1848 ne pèsent plus que 5 % de l’économie.
Les dirigeants économiques et les capitaux sont d’origine métropolitaine (sociétés anonymes, etc.) ou martiniquais, sont extérieurs à l’île.

- Elie Domota, le chef du LKP, joue sempiternellement le numéro du pauvre Noir exploité par le méchant Blanc. Il a déclaré, sobrement, que la Guadeloupe serait « pire que l’enfer ». Et de menacer : Un patronat véreux et mafieux de blancs appelle à la guerre civile. Si c’est cela qu’ils veulent, ils l’auront . Sait il que le président du Medef local est un... métis ?

Lilian Thuram et Elie Domota même combat ?

- Le footballeur milliardaire à crâne d’oeuf : "On ne se rend pas compte que l’esclavage c’était hier. Pour certaines personnes c’est très très loin, mais pour la société antillaise, c’est tout près, parce qu’on n’a jamais fait le deuil, jamais eu de discussion de fond."
"L’histoire de la Guadeloupe, c’est l’histoire de l’esclavage, ça existe encore aujourd’hui, il y a encore des gens qui dirigent la Guadeloupe et qui s’appellent les békés", a encore dit l’ancien capitaine des "Bleus".

- Peut-on reprocher à ce musculo-respiratoire qui n’a pas fait son deuil, le pauvre, d’envoyer sa baballe vers la touche raciale, la seule chose que cet intellectuel puisse jamais comprendre, et puisque le racialisme est ce chemin touffu de moiteurs sui-généris aux senteurs exotiques étouffant tout intérêt de classe, que le mouvement emprunte.
- C’est "l’effet Obama" en Guadeloupe.
Non des motivations économiques et syndicales qui tournent à la vitupération raciale, mais l’inverse : un tsunami de violence raciale sur lequel certains ont tenté de faire valoir quelques revendications sociales.
Les fameux "200 euros pour tous !"
- Le leader du LKP, Élie Domota, ne rate jamais l’occasion dans les chattering pseudo-syndicaux de pointer la responsabilité des békés, expliquant : « Ce sont eux, les arrière-petits-fils d’esclavagistes, qui refusent d’augmenter les salaires et réclament encore et encore de l’argent [à l’État] pour nourrir les arrière-petits-fils d’esclaves. » France-Antilles
- En Hexagonie même, le CRAN en rajoute une couche noire : "Il sera désormais impossible à la France métropolitaine d’ignorer ce que dénoncent depuis 161 ans (excusez-du peu) nos compatriotes de l’outre-mer : une discrimination quotidienne basée sur la couleur de la peau, des conséquences du passé esclavagiste que nous évitons collectivement de regarder avec courage, un implacable communautarisme blanc."

L’esclavage.

- Hélas : "Il n’est plus temps et il est même actuellement impossible de rappeler aux gens de couleur de la Guadeloupe en état d’excitation que leurs ancêtres furent vendus par d’autres noirs et que l’esclavage a régné (et même règne encore dans certains pays) en Afrique plus longtemps que dans les Iles ; et de faire observer aux métis qu’après tout, certains eurent pour origine une rencontre d’esclavagiste et d’esclave ; et de leur faire observer encore que depuis longtemps la France a permis à nombre de noirs et de métis d’accéder à tous les postes de la politique, de l’administration, de l’université." Bernard Antony(16 février).

- Trop tard en effet, le Mal est fait.
Le "devoir de mémoire" de l’esclavage, menace devenir après la Shoâ, l’autre esclavage de l’homme blanc, fardeau collectif, transmissible de génération en génération, qu’il nous faudra porter, nous autres.
Le Cran voudrait être un Crif bis.
Et pourtant :
- L’esclavage a été aboli aux Antilles françaises il y a 160 ans ! Et seuls les Européens l’ont aboli.
Schoelcher, Perrinon et Gâtine préparent le décret de l’abolition de l’esclavage, qui est voté le 27 avril 1848. Le commissaire général Gâtine arrive en Guadeloupe, au début de juin 1848, porteur du décret d’abolition. Autre temps, autres moeurs, le 10 mai 2001, le Sénat français vote à l’unanimité, une loi inspirée par Mme Taubira-Delannon, reconnaissant l’Esclavage et la Traite négrière comme crime contre l’humanité.

- Génétiquement, si l’on veut consentir à descendre à l’étage de la zoologie et disséquer dans la tripaille, l’immense majorité des métropolitains, y compris ceux implantés aujourd’hui aux Antilles, n’ont jamais eu d’ancêtres maîtres ou négociants d’esclaves ; en revanche – et ce n’est pas le moindre des paradoxes – l’immense majorité des Antillais qui sont des métis ont souvent pour souche originelle l’union d’un blanc et d’une esclave noire.
- « L’im-Monde » souligne à l’envi que le chef agitateur guadeloupéen Elie Damota himself, est un « chabin » – affectueux terme créole pour désigner un Afro-Caribéen de carnation… claire. Elie Damota a donc, selon toutes probabilités, des ancêtres maîtres d’esclaves…
- Ce qui n’est pas le cas de l’immense majorité des métropolitains qui subventionnent les Antilles avec leurs impôts.

Une économie de transferts en provenance de la métropole.

- l’IEDOM, équivalent local de la Banque de France, publie des bilans économiques pour chacun des DOM. Il apparaît clairement à travers leur analyse que ces départements vivent essentiellement des transferts financiers effectués depuis la métropole : traitement de fonctionnaires nationaux et locaux, retraites, allocations chômage, RMI.
- Béatrice Giblin-Delvallet, professeur et directrice du département de géographie à l’université de Paris-VIII (Vincennes-Saint-Denis), résume parfaitement l’enjeu : « L’importance des subventions publiques et parapubliques assure à la population un niveau de vie nettement supérieur à celui des micro-Etats voisins indépendants (…) Nombreux sont les Guadeloupéens conscients des avantages financiers que leur procure l’Etat : indemnités de chômage, revenu minimum d’insertion (RMI), assurances sociales, etc. »

- Réparations et indemnisations. Voilà ce que réclament les émeutiers : la France doit payer, doit continuer de payer, pour réparation de l’esclavage, payer pour les répressions des émeutes de 1967.
Malin. Si la "danseuse des Caraïbes" devenait, Dieu le veut, indépendante, la France n’en devra pas moins continuer à traîner ce boulet, dont la chaîne n’aura pas été brisée, mais seulement repeinte d’or et d’amarante.
L’or pour la rente, l’amarante pour la révolution !

Car ils ont raison,

les travailleurs de Guadeloupe et de Martinique en grève générale pour"200 euros pour tous ! "
- Une population écrasée par la cherté de la vie a le droit légitime de s’unir et de se lever pour exiger 200 malheureux euros pour tous.
Cependant que l’on offre 360 milliards pour les banques et les spéculateurs, 7 milliards pour le secteur automobile et que Total fait 14 milliards de bénéfices.
- Les profits des monopoles, les rentes de situation, les grandes fortunes se font au soleil, et l’Etat, en connivence avec ces monopoles, pendant ce temps a démantelé tous les services publics.
Que reste t-il de la direction de la Concurrence et de la Consommation ? Rien. Les prix et les gens explosent, exorbités, les uns de coût, les autres de colère.
- "Monsieur Victorin Lurel", président socialiste de la région Guadeloupe, "Quel geste important pourrait, selon vous, commencer à désamorcer le conflit ?"
- "C’est que l’Etat revienne et respecte la parole donnée."
Il a raison Monsieur Lurel, la parole donnée, c’est la satisfaction de la revendication simple : 200 euros pour tous !

- Impossible ! nous dit-on. Pourtant dans les seuls profits réalisés par Total en 2008 (notamment en Guadeloupe, où Total a le monopole de la distribution), il y a de quoi garantir 200 euros par mois pour tous les salaires compris entre 1 et 1,6 fois le SMIC comme M.Jégo l’avait promi.
- Le gouvernement n’a pas respecté sa parole, l’Etat n’est pas autour de la table de négociations et le Prézydent qui saute comme une puce partout, au moindre fait divers qui démange, en Métropole, dédaigne ostensiblement la Guadeloupe.
- Aussi la racialisation du conflit, fait le jeu de l’Etat capitaliste.
"J’ai honte, j’ai envie de pleurer. Je dis sincèrement : si la cause est juste, les moyens deviennent détestables" ajoute encore monsieur Victorin Lurel.

On vous comprend.

Vulgaire émeute raciale comme dans les banlieues en ex-france, ou lutte de classe ?
Dans ce cas, pourquoi ne pas appeler à la solidarité la classe ouvrière en métropole ?
Parce qu’elle est (encore un peu) blanche ?
C’est à ce seul signe infaillible que l’histoire jugera de la grandeur de ce mouvement.

Félix Niesche