Or donc, le Paysan entre en jacquerie contre la Confrérie de la jaquette. C’est elle maintenant qui tient le Sceptre d’un derrière de fer. Ce pouvoir insolent suintant les humeurs, plein d’entourloupes latentes et de fillons élargis, empoisonnant et empoisonneur, provoque l’ire agricole.
Les exploitants en ont ras-la-parcelle de se les geler le soir sur les tracteurs, respirant le Roundup, et glissant sur le Glyphosate, pour nourrir un bétail transitoire pour une humanité en transition avec son gouvernement qui a fait son coming out.
Très woke, il est aussi Vegan et veut empiffrer d’insectes et de vers sa populace affamée. En effet le bétail émet des gaz à effet de chambre. Il est temps de l’exterminer.
Adieu les tournedos Rossini, les bœufs bourguignon, les carrés d’agneaux, les entrecôtes aux échalotes.
Place aux mouches, aux vers et aux asticots. Quelle revanche sur la Mort !
Cependant il n’y a plus d’insectes sur les phares de ma moto, Monsanto les a butés en quatre Roundup. Car Roundup qui est interdit dans les cimetières est autorisée dans les champs.
Les épandages Roundup vous exterminent durablement et équitablement toute germination et toute floraison.
Et il n’y a ni abeilles ni miel dans le Sheol glyphosate. Heureusement il y a le miel chinois 100 % sirop de glucose, pas une once melliflue ! On va pouvoir enduire notre pain OGM à la mie gluante de miel émergent et tremper nos tartines dans du jus de grillon.
Paysans ensemençant, artisans pétrissant, citadins déglutissant.
Comme dit l’Apôtre, si tout ce qui sort de sa gueule est pourri, tout ce qui y entre l’est aussi.
Que tout soit souillé, malpropre, sordide, profané, hideux, est une évidence : l’art, les hautes disciplines, les religions, l’orthographe et la grammaire, la civilité, l’amour, la nourriture terrestre et céleste : le pain !
Donnez nous aujourd’hui notre pain mal cuit, à la mie gluante et malodorante.
Où sont les baguettes d’antan, les baguettes croustillantes de nos jeunesses coruscantes ?
« aucun autre aliment n’a subi autant de modifications dans son génome que le blé…. les blés originels comptaient 14 chromosomes alors que les blés actuels en comptent... 42 ! Et aucun agronome n’est capable de vous dire ce que font exactement les milliards de gènes de ces nouveaux blés » [1]
Aujourd’hui quand on entre dans une boulangerie, on est saisi par un relent chimique peu appétissant. Quand j’étais enfant ça sentait si bon ! (Bien sûr ce n’est rien à côté de l’indescriptible puanteur qui règne dans un magasin de cosmétique, et dès l’entrée vous frappe le nasal comme un coup de poing américain ! Mélange tout à fait inédit de chimie organique et de fetor feminae qui ne l’est pas moins.)
Le génocide paysan – Extrait du livre Ex-France (2012)
Le salon de l’Agriculture, avec ses opulentes Normandes, ses blondes d’Aquitaine et ses brunes des Alpes couronnées, et la visite tant attendue de l’Ex, qui va leur
flatter les pis d’une main distraite, se remémorant maints autres, pétris dans le cheptel indénombrable des peau-de-vaches que la Grande Biroute a honoré rue du faubourg-Saint-Honoré.
Ce salon où l’on flatte est la galerie sylvicole qui masque la forêt du désastre.
Ce folklore rituel, rudement rustique, odoriférant et coloré, contribue à la perpétuation d’un Mythe.
Légende des terroirs qui masque l’atroce réalité.
La réalité du génocide paysan.
En 1990, avant l’entrée dans l’Union dite « européenne », il y avait 2 millions de paysans en France.
Il n’en reste plus que 400 000.
Ainsi, par exemple : dans tous les départements du Midi, 60 % des surfaces viticoles ont disparu !
Dix-neuf ans de Maastricht ont rayé de la carte près de 50 000 exploitations viticoles !
Les caciques de l’U.E avouent cyniquement que leur but est d’« en finir avec la culture millénaire de la vigne ».
Ces gens-là préfèrent inonder le marché intérieur du haschich marocain ou d’héroïne d’Afghanistan.
Le sang de la vigne c’est désormais celui des centaines de milliers de vignerons qui vont être chassés de leur terre, la rage au cœur, versant des larmes de sang.
Presque tous les propriétaires n’ont plus de successeur.
La jachère et la vente aux enchères sont les deux mamelles de la France rurale.
Chaque jour que Dieu fait, de longs corbillards d’huissiers défilent sur la glèbe, dans les chaumes et les guérets, pour la saisie : saisir la ferme, la terre, et jusqu’aux pierres du clos.
C’est à les faire pleurer, les pierres.
Il ne reste plus au paysan-saisi que de s’aller pendre à la poutre dans la grange vide.
Ce qu’il fait.
Le pain de chaque jour est le pain du soucis.
Il se paie comptant en espèce strangulante, sonnante et trébuchante, monnaie courante à la campagne.
– Gérard Schivardi, maire de Mailhac, dans une conférence de presse au salon de l’Agriculture [en 2010, NDLR] :
« Pour l’Union européenne, à terme, il ne doit pratiquement plus y avoir d’agriculture en Europe. Un exemple : la plus grosse subvention de la PAC, 62 millions d’euros est versée au groupe agroalimentaire “DOU” qui délocalise au Brésil l’élevage de poulets…
Les prix imposés aux producteurs par les grands groupes de la distribution et de l’agroalimentaire sont, la plupart du temps, en dessous des coûts de production. Cela ne peut plus durer. À cause de la spéculation sur les céréales, beaucoup d’éleveurs ne peuvent plus acheter de quoi nourrir leur bétail. La BCE interdit toute hausse des prix à la production.
La PAC n’est qu’un instrument au compte des groupes financiers qui contrôlent l’agroalimentaire et la distribution. »
Il ajoute :
« Il n’y a pas d’autre issue que la sortie de l’Union européenne si l’on veut sauver l’agriculture. »
Il a raison Gérard Schivardi !
Si nous ne brisons pas avant ce carcan maudit de l’Union européenne qui l’étouffe, il ne va rien rester de notre vieux pays.
Sinon, à la longue, un champ de ruines et le chant du malheur.